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Bush tente deux nouvelles missions d’intermédiation
31.10.2008

Les mollahs ont reçu cette semaine des représentants des Emirats Arabes Unis et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) auxquels succède aujourd’hui le ministre indien des affaires étrangères. Ces hôtes de Téhéran ont deux points communs : ils sont tous des alliés des Etats-Unis et ont déjà fait des offres de coopération commerciale aux mollahs à condition de suspendre leurs activités nucléaires, la condition posée par George Bush à tout gel des sanctions contre l’Iran.



Les deux missions ont des volets économiques appréciables par Téhéran qui est très touché par le manque d’investissements étrangers, bloqués par les sanctions américaines.

Les deux premiers hôtes des mollahs ont été le prince Al-Attiya, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), un grand adversaire des mollahs et de leur rôle régional, et le prince Al-Nahyane, le ministre des Affaires étrangères des Emirats (1er fournisseur du régime des mollahs, et royaume où se trouve Dubaï, la plaque tournante des affaires iraniennes d’import-export malgré les sanctions américaines).

Les deux hommes choisis pour ces caractéristiques sont arrivés en Iran avec des propositions intéressantes : un renforcement de la coopération géopolitique, un ersatz du rôle régional que revendique Téhéran et un renforcement de leur coopération économique. Ils ont au passage oublié de mentionner les sujets de discorde comme la contestation arabe de la propriété iranienne des îles stratégiques du détroit de l’Ormuz ou encore les propos très choquants d’un responsable iranien qui avait laissé entendre que Téhéran pourrait renverser facilement les monarchies du Golfe !

Leur présence amicale était aussi synonyme d’une solution intéressante pour sortir honorablement de la crise car on se souvient qu’en novembre 2007, ils avaient proposé aux mollahs la création d’un consortium localisé dans un pays neutre et qui fournirait de l’uranium enrichi pour des centrales nucléaires à l’Iran, mais aussi à l’ensemble des pays du Moyen-Orient.

Il est certain que les mollahs ont été sensibles à l’offre de la coopération économique surtout à un moment où à Dubaï, les banques se montrent très réticentes à assurer les affaires avec l’Iran. C’est pourquoi, ils ont immédiatement signé les accords économiques proposés par leurs deux visiteurs de marque. Mais dans la foulée, pour couper court à une nouvelle tentative pour un compromis sur la suspension de l’enrichissement, ils ont évoqué le projet de la création d’un marché commun de combustible nucléaire, une variante logique du consortium, mais qui n’est pas synonyme d’une suspension.

Bilan de la mission | Les émissaires de Washington ont signé un accord commercial avec les mollahs et ont donné leur promesse pour une coopération dans la gestion de la sécurité du Golfe Persique, mais n’ont rien obtenu en échange !

On peut donc parler d’un échec pour cette mission. En fait, les Etats-Unis ont forcé leurs alliés à oublier leurs querelles avec Téhéran, mais les mollahs ont à leur habitude jugé l’initiative comme un signe de faiblesse de leurs interlocuteurs directs et ils ont donc essayé d’en tirer le maximum de profit sans faire aucune concession.

Ce cas rappelle l’avant-dernière tentative américaine via l’Inde pour amadouer les mollahs. En avril dernier, après des années d’opposition au projet du pipeline reliant l’Iran à l’Inde, les Etats-Unis ont levé leur désapprobation alors qu’ils avaient entamé un processus pour rencontrer des diplomates iraniens à Bagdad en vue d’une entente. Ils espéraient faire miroiter cet investissement de 7,5 milliards dollars pour arracher une entente aux mollahs.

Ces derniers ont dit oui aux Indiens avant de dire non aux Américains ! Suite à l’échec de cette tentative, les Américains ont à nouveau posé leur veto au projet du pipeline privant ainsi Téhéran des 7,5 milliards dollars d’investissements indiens. Ils reviennent à la charge avec la même proposition qui risque d’obtenir la même réponse : Téhéran veut un contrat avec l’Inde mais pas à la condition d’une suspension de ses activités ou encore d’une solution honorable proposée par ses voisins arabes.

L’entente est dans l’impasse car l’administration Bush ne peut pas revoir les clauses fondamentales de ce deal.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur les efforts américains :
- Iran – Etats-Unis : Décodages d’un certain désordre
- (3 JUILLET 2008)

Pour en savoir + sur les efforts américains :
- Iran : Visas tous risques pour Washington !
- (26 OCTOBRE 2008)

Pour en savoir + sur la situation :
- Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
- (10 Avril 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Inde |

| Mots Clefs | Pays : Conseil de Coopération du Golfe (CCG) |

| Mots Clefs | Enjeux : Gazoduc, Oléoduc & pipelines |