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Iran : Dubaï est l’envers du régime des mollahs
31.03.2007

Notes IRAN-RESIST | L’article qui suit traite de l’aspect idéologique du pseudo-libéralisme cynique qui a cours à Dubaï : ce n’est d’ailleurs pas du libéralisme, mais du trafic qui a transformé ce minuscule territoire en un véritable Eldorado. L’auteur y voit un point positif. Ceci n’est pas notre point de vue. L’article suivi de nos commentaires.



Al Ittihad | A Dubaï, ni idéologie ni crise identitaire

« Vous avez une idéologie ? Rentrez chez votre mère ! Vous avez des compétences, de l’expérience, des capitaux à investir ? Soyez le bienvenu ! » Tel est le slogan de Dubaï, qui préfère les immigrés asiatiques aux Arabes.

Les adeptes du nationalisme panarabe aussi bien que de l’islamisme aiment invoquer l’identité pour justifier le repli sur soi, le refus de se mettre en phase avec l’époque moderne et l’incapacité de profiter des expériences d’autrui. Il va sans dire qu’ils abhorrent l’exemple de Dubaï, cet émirat qui ne se préoccupe pas de questions idéologiques et ne s’intéresse qu’aux réussites économiques. Il est l’exemple vivant de ce que peut produire la pensée libérale. Là-bas, la fameuse maxime libérale du « laisser-faire » dicte la politique économique. Cela lui a permis de passer du sous-développement, puis de l’économie rentière, à une économie moderne de production. Dubaï a donc réussi là où tous les autres pays de la région ont échoué et constitue, selon moi, l’expérience la plus importante qu’on ait réalisée dans le monde arabe sur la voie de la prospérité.

Nombreux sont ceux qui rejettent l’expérience de Dubaï pour des raisons idéologiques, comme si ces préoccupations pouvaient assurer la prospérité, donner à manger à celui qui a faim ou rassurer celui qui est inquiet. Pour savoir ce que vaut l’identité, il suffit de regarder l’Afghanistan des talibans, le Soudan d’Ahmed Tourabi, l’Egypte de Gamal Abdel Nasser ou l’Irak de Saddam Hussein. Le point commun de tous ces pays, c’est qu’on y a constamment invoqué l’identité pour masquer les échecs de tout ordre.

Dubaï a catégoriquement refusé toutes les idéologisations. Vous avez une idéologie ? Rentrez chez votre mère ! Vous avez des compétences, de l’expérience, des capitaux à investir ? Soyez le bienvenu ! Ainsi, Dubaï a attiré les richesses intellectuelles et matérielles du monde entier et les entrepreneurs y sont venus pour trouver la liberté d’entreprendre. Quant aux marchands d’idées et aux adeptes de grands discours, ils lui ont tourné le dos. Dubaï a compris les exigences de notre temps et a choisi de jouer le jeu de la mondialisation. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il faut dépasser les identités nationales parce qu’elles constituent des obstacles à la mondialisation. Les seules identités qui valent, ce sont les avantages comparatifs sur le marché mondial.

En Arabie Saoudite aussi, nous devrions prendre ce chemin et en finir avec nos spécificités pour nous consacrer plutôt à la recherche du progrès et de la prospérité. Nous avons bien fait l’expérience de ces Arabes qui sont à la source de nombre de nos problèmes. Ce sont eux qui nous incitent à nous inscrire dans une idéologie panarabe éculée et ce sont eux qui font que nous nous engluons dans les idées des Frères musulmans, qui ont idéologisé tous les aspects de la vie pour ériger entre le progrès et nous des barrières infranchissables.

Dans le cas de Dubaï, on ne sait même plus de quelle identité on pourrait parler puisque vous ne risquez pas d’y croiser des Arabes, ni d’entendre parler la langue arabe. On n’y trouve que des Indiens, des Pakistanais et autres Asiatiques [les étrangers y forment plus de 80 % de la population].

On dit que Rached Al-Maktoum, le premier dirigeant de l’émirat après son indépendance, en 1971, avait rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe de l’époque, Abdul Khalek Hassouna. Celui-ci s’était étonné que Dubaï compte sur des travailleurs immigrés de l’Inde et du Pakistan pour fonder sa prospérité et avait suggéré de les remplacer par des Arabes afin de préserver l’identité de l’émirat. Al-Maktoum lui avait rétorqué : « Si je veux éviter les agissements révolutionnaires des idéologues panarabes, je dois avoir un policier pour chaque Arabe, alors qu’un policier suffit pour surveiller des centaines d’Asiatiques. »

Autrement dit, les Arabes coûtent cher en termes financiers, politiques et sécuritaires. Aujourd’hui, trente ans après, nous constatons que l’émir de Dubaï avait raison. Dubaï, au lieu de s’épuiser en polémiques stériles, a construit sa prospérité, et il faudra peut-être bientôt le compter parmi les Tigres asiatiques. Quant aux autres pays arabes, ils ont perdu leur temps à passer du panarabisme au panislamisme.

Il suffit de regarder les chiffres – et l’on sait que les statistiques ne mentent pas – pour voir que cet émirat attire les investissements du monde entier, que la pauvreté y est quasi inexistante [parmi les nationaux, pas parmi les travailleurs immigrés], que son taux de criminalité est parmi les plus bas au monde et que ses perspectives d’avenir sont radieuses.

Bref, Dubaï représente le miracle du progrès tel que les Arabes n’en ont pas vu depuis l’invasion napoléonienne de l’Egypte.

Al Ittihad | Saleh Al-Rached

Selon l’auteur, les Arabes coûtent cher en termes financiers, politiques et sécuritaires. Selon lui, c’est parce que Dubaï a évité les arabes et l’islamisme qu’il est devenu cette réussite exemplaire. Contrairement à ce que dit l’auteur de l’article, la réussite de Dubaï n’est pas le résultat de trente ans de labeur de l’émir de Dubaï. Dubaï est surtout l’envers du régime des mollahs.

Depuis quelques années, Dubaï est devenu le centre des affaires du Golfe Persique, les gros bonnets du régime des mollahs y ont élu domicile d’où ils traitent avec les interlocuteurs le plus souvent Britanniques des affaires d’imports exports vers l’Iran.

Les Emirats Arabes Unis où se trouve le port de Dubaï est même devenu le 1er Etat exportateur vers l’Iran. Cette performance est majoritairement l’œuvre des sociétés britanniques car la Grande-Bretagne ne veut pas paraître comme un partenaire du régime des mollahs. L’extraordinaire performance de ce minuscule Etat qui devance l’Allemagne sur le plan des exportations n’est pas uniquement due au commerce avec les Britanniques, cette réussite est due aussi aux affaires traitées par les mollahs.

C’est d’ailleurs assez surprenant de voir que l’essor de Dubaï coïncide avec la fin de la guerre Iran-Irak et l’arrivée au pouvoir en Iran des affairistes ripoux de la clique de Rafsandjani qui désiraient faire fructifier l’argent sale des dessous-de-table sur l’achat d’armement pendant la Guerre Iran-Irak.

Aujourd’hui, 13 vols quotidiens relient l’Iran à Dubaï. Les hommes d’affaires du régime des mollahs, représentants de puissants mollahs ou des Pasdaran utilisent ce territoire pour conclure des contrats clandestins. On vend de l’Essence de contrebande, des tapis, du caviar, et l’on achète des drogues destinées à la jeunesse iranienne, mais aussi des armes et plus particulièrement des produits prohibés par le régime : cosmétiques, lingerie, cigarettes américaines, DVD, ordinateurs portables, appareils photo numériques... Généralement ces produits sont importés par des réseaux liés aux Pasdaran (via des ports privés contrôlés par cette milice). A leur arrivée, une fois vendus, les produits sont confisqués par d’autres miliciens et revendus autant de fois que nécessaire.

Dubaï est l’expression du cynisme des mollahs, sa réussite n’a d’égal que la faillite du système économique iranien. Ces deux phénomènes sont d’ailleurs complémentaires. La richesse de Dubaï se nourrit de la pauvreté des Iraniens, des marchés noirs entretenus par les mollahs au détriment d’une économie saine qui pourrait produire des richesses.

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