Durant la semaine écoulée, Washington a tendu plusieurs fois la main en direction de Téhéran et offert la possibilité d’une reprise du dialogue en échange d’un gel des activités nucléaires iraniennes. En réponse, par un tir de missile et une annonce de progrès nucléaire, Téhéran a joué la carte de l’escalade pour obtenir un dialogue sans condition préalable pour une entente du même calibre. Comme nous l’affirmions, il y a un dialogue indirect entre les deux Etats et cette déclaration de Rice est la réponse de Washington à la provocation du régime des mollahs et sa demande implicite de dialogue non conditionnée.

Etant donné que Téhéran ne tient pas particulièrement à l’ouverture de ce bureau jugé dangereux, la réponse est un NON symbolique à une reprise du dialogue. Ce n’est pas son contenu (l’ouverture du bureau) qui compte mais le ton indifférent employé par Condoleezza Rice.

« Nous avons continué à lancer des efforts, cependant, franchement, au moment où nous étions sur le point de le réaliser, nous faisions face justement au conflit entre la Géorgie et la Russie, et puis, un nombre d’autres incidents internationaux ont rendu difficile à le réaliser, à mon avis. Maintenant, je crois qu’il est probablement mieux de laisser cette décision à la prochaine administration ».

En fait, l’administration Bush sait que les mollahs redoutent le tandem Obama-Brzezinski et préfèrent une entente avec elle avant la fin de son mandat le 20 janvier 2009. L’indifférence affichée est censée provoquer un électrochoc à Téhéran. Sur le même modèle du je m’en foutisme passif, l’administration Bush n’a pas démenti la dernière déclaration d’Olmert qui a affirmé que Washington se montrerait compréhensif si Israël décidait d’agir pour éliminer la menace iranienne.

Ce thème du je m’en foutisme passif laisse beaucoup de liberté aux adversaires des mollahs, mais puisque ces derniers sont rétifs à tout compromis, ce même thème très permissif sera une source permanente de tension politique pour ses initiateurs américains, mais aussi israéliens.

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