Le dernier des envoyés de Téhéran est Esfandiar Rahim Mashaï, le vice-président d’Ahmadinejad, chargé du tourisme, des médias, de la culture et des expatriés, connu pour son amitié avec le peuple Israélien !

Or, si les Etats-Unis devaient appliquer la loi sur les Pasdaran, Esfandiar Rahim Mashaï n’aurait jamais reçu de visa car ce monsieur aujourd’hui devenu fréquentable grâce à ses propos polémiques a été dans les années 80 un membre important des services de renseignements attachés aux Pasdaran. Il a fait ses armes sous les ordres du tandem Reyshahri-Khamenei en tant que responsable de la zone à risque du Kurdistan, où il a écrit une doctrine de répression adaptée aux Kurdes ! Mais quand il s’agit de raison d’Etat, Washington passe outre ses médiatiques refus de visas et ouvre les portes de ses ministères aux envoyés des mollahs.

Esfandiar Rahim Mashaï, l’ex-barbouze recyclé en monsieur amour, est ainsi le 4ième émissaire iranien reçu au cours de ces 10 derniers jours. Avant lui, les Américains ont reçu une délégation de 3 personnes menée par l’ancien directeur de la Banque Centrale Iranienne qui était arrivée à Washington pour assister à une conférence réservée aux directeurs des BC du monde entier. Mais par inadvertance, comme ce cher Nasredine, les trois touristes de Téhéran se sont retrouvés par hasard dans les couloirs du Congrès où ils ont été très gentiment reçus par des élus et sénateurs américains.

Cette rencontre avait été préparée par Larijani en marge de ses rencontres à Genève à la rencontre annuelle des présidents de Parlement. Elle aurait pu faire avancer la cause de l’entente, mais elle a malheureusement coïncidé avec l’affrontement qui oppose actuellement les mollahs à l’administration Bush et son armée sur le terrain irakien. Alors que les commandos spéciaux américains éliminent chaque jour des responsables de l’Armée du Mahdi dans leur enclave de Sadr City et que Téhéran continue à encourager le gouvernement irakien à refuser le pacte américain, les émissaires de Téhéran reçoivent des visas pour aller négocier leurs conditions pour déposer les armes avant l’élection du 4 novembre.

On est loin des gesticulations américaines quand chaque année en septembre au moment de l’Assemblée Générale de l’ONU, l’Etat américain fait des difficultés pour accorder des visas géographiquement limités aux membres de la délégation iranienne. Quand il s’agit de parler du deal, les Américains n’ameutent pas leurs troupes de faux opposants à l’indignation sur commande.

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Pour en savoir + sur la situation :
 Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
 (10 Avril 2008)