Iran : Olmert annonce l’arrivée d’une nouvelle ère 09.10.2008 De retour de sa visite en Russie, le 1er ministre israélien Ehud Olmert a qualifié de démesurées les rumeurs sur l’intention de l’Etat hébreu d’attaquer les sites nucléaires iraniens : il a précisé qu’à titre personnel, il n’avait jamais dit ou fait quelque chose qui laisserait croire qu’il allait attaquer l’Iran. « J’ai toujours dit que nos intentions sont interprétées de façon démesurée. J’ai dit par le passé, et je le redis, qu’Israël ne tolérerait pas un Iran nucléaire, mais la responsabilité en incombe à toute la communauté internationale et en particulier aux grandes puissances. Je n’ai jamais affirmé qu’Israël allait attaquer l’Iran, je n’ai pas présenté de projets d’opération militaire concrets ni évoqué de délais », a déclaré Olmert. Cette confidence ne correspond pas à la réalité : c’est Olmert lui-même qui a été l’un des artisans de ces rumeurs démesurées. Le 12 octobre 2006, Ehud Olmert avait réuni les chefs des services secrets pour faire le point sur les dangers inhérents au programme nucléaire de l’Iran, a indiqué un communiqué de son bureau. Le 25 octobre 2007, John Bolton, l’ex-représentant des Etats-Unis à l’Onu avait affirmé qu’Olmert bombarderait sans doute Bouchehr si les Russes livraient le combustible, mais ce dernier n’a pas démenti. En janvier 2008, après un soi-disant essai iranien de missile balistique, la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni (en visite à Moscou) a dû contredire Ehud Olmert sur une éventuelle frappe militaire israélienne contre l’Iran. Plus proche de nous, le 5 juin 2008, en visite à Washington Olmert a parlé « d’arrêter l’Iran par tous les moyens » avant de demander le droit de disposer d’avions furtifs (indispensables pour une attaque contre l’Iran). Aujourd’hui, Olmert a changé de ton car par l’intermédiaire d’une importante chaîne israélienne de télévision, l’on a finalement su qu’Israël n’était pas autorisé à lancer une attaque sans un feu vert américain et qu’en tous les cas le délai ne pouvait descendre sous la barre des 3 ans ! La priorité de l’administration Bush est de finir son mandat sur un succès pacifique dans un l’un de ses dossiers internationaux majeurs où elle est soit engagée dans une guerre (Irak & Afghanistan), soit en passe de s’y mettre (en Iran), au grand désarroi de l’opinion américaine. Cela se traduit par des concessions en Afghanistan, et des négociations avec les Talibans : Washington affirme même que ces derniers n’ont plus rien à voir avec Al Qaeda dans l’espoir de clore les hostilités au plus vite et au mieux des intérêts du parti républicain et de son candidat McCain. Bush doit arracher une entente avec Téhéran pour l’Amérique mais aussi pour son parti. Son successeur travaillera aussi dans ce sens : Obama l’a affirmé depuis longtemps, McCain l’a dit à demi-mots et Sarah Palin vient d’admettre à la place de son coéquipier la nécessité de dialoguer avec Téhéran sous certaines conditions. Ironie de l’histoire, c’est Olmert qui par ces déclarations annonce le jour de Yom Kippour l’arrivée de cette nouvelle ère de dialogue nécessaire avec les mollahs. article complémentaire :
| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Israël | | Mots Clefs | Décideurs : Dirigeants Israéliens | | Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes | | Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA | |