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Iran : Brèves économiques n°1
05.09.2008

La situation économique iranienne est de plus en plus alarmante et chaque jour, un nouveau fait donne une preuve supplémentaire de l’aggravation de la situation. Nous avons décidé de les collecter et de vous les exposer dans un ensemble de brèves économiques.



La nouvelle la plus importante est la fuite du directeur de la gestion des succursales de la Banque Centrale Iranienne. Des journalistes iraniens ont demandé plus d’informations sur le sujet au porte-parole du ministère de la justice, mais ce dernier a éludé la question. L’information étant floue, il pourrait s’agir de deux postes clefs, la direction des succursales des zones portuaires franches ou des agences à l’étranger. Dans les deux cas, l’homme serait en possession de toutes les informations intéressantes sur les transferts de capitaux en direction ou en provenance de l’Iran ou des projets d’investissements du régime. Cette défection a lieu à un moment où la BCI est en plein délire et maquille ses chiffres pour masquer des erreurs de gestion ou des dettes colossales.

La seconde nouvelle intéressante est une annonce faite par Madjid Saniï, le responsable de l’émission monétaire de la BCI. Il y a environ trois semaines, la BCI a décidé d’injecter l’équivalent de plusieurs milliards de dollars en travellers chèques non endossables sur le marché iranien pour faire redémarrer la consommation. Il y a une semaine, Saniï avait évoqué une enveloppe approximative de 50 milliards de dollars disponibles d’ici mars 2009. Cette semaine, il a donné l’enveloppe exacte de 53 milliards de dollars (ou 530,000 milliards de rials) répartis en 300 millions de coupures d’Iran-chèque de 50 $, 100 millions de coupures d’Iran-chèque de 100 $ et 140 millions de coupures d’Iran-chèque de 200 $, le tout disponible avant le 1er janvier 2009. Le rythme de la planche à billet s’accélère donc.

Parallèlement, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la BCI a annoncé sa bonne nouvelle : elle a réussi à faire baisser l’inflation de 18,1% ! Ceci confirme nos prévisions ; le régime préfère annoncer des faux chiffres pour rassurer ses partenaires commerciaux étrangers qui voient les fluctuations du taux de l’inflation comme un indice de résistance aux sanctions bancaires américaines.

Dans la foulée, la BCI a publié les résultats des banques iraniennes qui sont toutes bénéficiaires malgré le fait qu’elles prêtent de l’argent à perte à leurs clients (les miliciens businessmen ou les patrons du régimes).

La présentation des résultats dans la presse a été délibérément confuse. Par exemple, les chiffres des avoirs et des dettes ont été publiés sans précision de manière à ce que le lecteur ne puisse comprendre s’il s’agit de l’un ou de l’autre.

Cette politique de chiffres maquillés a mis le nouveau ministre de l’économie, le bassidji Hosseini dans le pétrin. Face aux journalistes qui lui demandaient le montant des réserves en devises, le ministre a refusé de répondre de peur de faire une gaffe.

On ne peut pas en dire autant de Ahmad Hatami-Yazd, l’ancien directeur général de la Banque Saderat, qui ne sait pas tenir sa langue. Cette semaine, il a été annoncé que l’Iran-Europe Trade Bank (Europäisch Iranische Handelsbank) avait interrompu ses activités en raison d’une opposition de la BCI.

On se souvient que Mazahéri, le directeur de la BCI (le soi-disant obstacle aux activités de cette banque), avait inauguré devant des journalistes la nouvelle succursale de la IEHB à Téhéran au moment où les Européens s’apprêtaient à imposer des restrictions bancaires à l’Iran. Téhéran avait alors prétendu qu’il s’agissait d’une banque européenne qui défiait la loi de Bruxelles.

En fait, la IEHB est une banque iranienne qui a quelques difficultés avec les sanctions américaines. Suite à l’annonce de sa fermeture précoce, Ahmad Hatami-Yazd a gaffé en annonçant que l’on ne pouvait pas parler d’interruption car cette agence n’avait pas encore démarré son exercice !

C’est tout pour ce 1er numéro de nos brèves économiques.

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La politique bancaire du régime :
- Iran : Les taux d’intérêts explosent !
- (2 SEPTEMBRE 2008)

Les mollahs et les chiffres
- L’Iran, les sanctions, la croissance et les revenus pétroliers
- (16 AOÛT 2008)

La politique monétaire du régime :
- Iran : Les mollahs cassent leur tirelire pour satisfaire le Bazar !
- (28 AOÛT 2008)

Les mollahs et leurs clients :
- Iran : Risques très élevés pour les investisseurs, selon la Coface
- (19 AOÛT 2008)

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