Les photos sont explicites : à son arrivée à l’aéroport de Téhéran, Assad souriait (1ère photo) et au moment de ses retrouvailles avec Ahmadinejad, il était hilare et confiant sur l’issue d’une rencontre où il devait évoquer les discussions israélo-syriennes qui inquiètent les mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Le régime des mollahs a bâti sa sécurité sur sa capacité terroriste à mettre en péril la paix au Moyen-Orient par l’intermédiaire du Hezbollah qui est basé dans le sud Liban, territoire voisin d’Israël. Quand on cherche à lui nuire, Téhéran provoque des tensions ; ainsi, durant l’été 2006, pour montrer sa puissance et empêcher l’adoption de nouvelles sanctions à son encontre, il a poussé le Hezbollah a déclencher une guerre contre Israël.

Pour armer le Hezbollah, Téhéran a besoin de la Syrie, Etat voisin du Liban. On comprend donc qu’une rupture entre Téhéran et Damas peut signifier la fin de la puissance du Hezbollah et la fin de cette garantie de sécurité pour le régime des mollahs. Les discussions de la Syrie avec Israël ont donc fait très peur aux mollahs qui ont fait diffuser un documentaire sur leur chaîne en langue arabe pour évoquer le cas du président égyptien Sadate, un autre chef d’Etat musulman ayant signé un accord de paix avec Israël et qui a été exécuté comme traître par un commando d’islamistes se réclamant de Khomeiny.

C’est dans ce climat très particulier qu’Assad est arrivé tout sourire en Iran, sûr que les mollahs allaient lui manger dans la main, puisqu’il détient entre ses mains le choix qui peut détruire ou sauver leur régime. Mais c’est la dernière fois qu’il y a été vu souriant puisque sur les dernières photos, celles de la conférence de presse clôturant son voyage, Assad semble très abattu, incapable de décrocher un sourire.

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Ceci ne correspond pas aux déclarations iraniennes évoquant une aide d’1,3 milliards de dollars à la Syrie et un ciel sans nuage depuis 28 ans entre les deux pays et aussi l’insistance d’Ahmadinejad sur leur communauté de vue sur l’Irak, le Liban et la Palestine ! Seule une très mauvaise nouvelle peut provoquer un tel abattement et pour un chef d’Etat, cette nouvelle est certainement liée à l’avenir de ses ambitions ou de sa propre sécurité.

Dans le cas d’Assad, la seule mauvaise nouvelle est celle qui vient d’être révélée par Albawaba (un site arabe très informé) : son conseiller en sécurité et agent de liaison avec le Hezbollah, le Général Mohammad Suleiman, a été abattu en Syrie par un sniper à moto vendredi dernier. C’était à la veille de la visite d’Assad à Téhéran.

Cette élimination ne peut avoir que deux commanditaires : Assad lui-même qui aurait voulu éliminer ainsi un homme encombrant accusé de complicité dans l’affaire Hariri ou le régime des mollahs qui aurait voulu lancer un avertissement à Assad en montrant ses capacités à agir sur le sol syrien.

La thèse syrienne est plausible, mais n’explique pas l’air inquiet de Bechar Assad. En revanche, la thèse d’un avertissement iranien explique l’inquiétude d’Assad et le choix de la cible confirme cette thèse.

Pour donner du poids à cet avertissement, il fallait éliminer une cible réputée difficile, un homme rompu à l’art de la sécurité, mais que l’on peut abuser par un ami, de plus il était un poids mort pour Assad qui ne regrettera pas son élimination. En somme on peut parler d’un avertissement presque parfait.

Assad a raison d’être pâle car Téhéran ne démontre pas une capacité de frappe inédite, mais confirme sa capacité à frapper sur le sol syrien. Affaire à suivre...