Il s’agissait en fait pour Moscou d’obtenir des garanties de sécurité internationale c’est-à-dire émanant de l’ensemble des grandes puissances, Russie incluse, et non uniquement les américains. Moscou voulait neutraliser toute entente privée irano-américaine. Ces déclarations avaient laissé Téhéran sans voix, mais il a finalement exprimé son agacement à l’occasion de la conférence de presse hebdomadaire et dominicale de Hosseini, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères.

Hosseini a affirmé que ces demandes étaient totalement étrangères à l’Iran ! Rétrospectivement avec l’accord de Doha et l’impunité du Hezbollah offerte sur un plateau à l’Iran, on comprend qu’au moment où Lavrov parlait, les mollahs étaient sur le point d’obtenir une des trois garanties de sécurité qu’ils souhaitent obtenir (pour le Hezbollah, le Hamas et le droit à l’enrichissement). Ils n’ont sans doute rien dit sur le moment pour se garder une option russe en cas d’échec du compromis de Doha.

C’est aussi au cours de la même conférence de presse, pré-Doha, que le régime des mollahs a annoncé sa décision d’accorder une audience à Javier Solana pour leur remettre une copie de la dernière offre des Six. Selon notre analyse, cette offre internationale (et non uniquement américaine) contenait une variante inacceptable de l’accord de Doha : des garanties internationales pour la sécurité pour le régime en échange d’un désarmement du Hezbollah. Les mollahs avaient d’ailleurs rejeté immédiatement cette condition inacceptable en affirmant qu’il ne fallait pas « franchir les ‎lignes rouges de la République islamique d’Iran »…

Doha est allé plus loin car les américains (et non pas les Six) ont renoncé à cette clause du désarmement du Hezbollah. A présent que le cas du Hezbollah est réglé et une entente privée avec les Etats-Unis sur la bonne voie, Téhéran accepte aussi d’étudier l’offre des Six…

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Cependant, après avoir tenu tête et obtenu la levée de la clause du désarmement du Hezbollah, les mollahs sont encouragés à continuer dans la voie de l’intransigeance et refusent d’accepter la clause de suspension vérifiable comme préalable à l’ouverture des négociations sur cette offre des Six qui n’est plus qu’une enveloppe économique diplomatiquement vide.

Ce refus est aussi dû à la qualité du programme nucléaire des mollahs. Toute inspection des installations iraniennes ferait voler en éclats ce programme tout en bluff et discréditerait irréversiblement les mollahs parmi leurs alliés du Hezbollah et autres intégristes musulmans qui salivent à l’idée d’une capacité nucléaire islamiste. Téhéran doit donc obtenir une autre garantie de sécurité, celle d’un droit à l’enrichissement qui serait synonyme d’abandon de la clause américaine d’une suspension vérifiable.

En attendant cette prochaine évolution, Téhéran tergiverse. « Une fois reçu le paquet de propositions des Six, Téhéran l’étudiera, pour faire, ensuite, part des points positifs et, probablement, négatifs de ce paquet, et il précisera, alors, les axes de négociations et de dialogues », a déclaré le porte-parole iranien du ministère des affaires étrangères.

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