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Iran : Le rapport de Shirin Ebadi
19.05.2008

Le Cercle des défenseurs des droits de l’Homme, dirigé Shirin Ebadi, a publié un rapport pour critiquer l’aggravation de la situation des droits de l’Homme durant la dernière année iranienne (21 mars 2007 à 21 mars 2008).



La publication du rapport en Iran est sans doute le point le plus important : elle est censée prouver l’existence d’un espace de liberté pour l’action associative en Iran, c’est-à-dire sous le régime des mollahs.

Il s’agit du même mécanisme que la soi-disant vie associative féministe ou estudiantine iranienne avec de soi-disant opposants qui critiquent « le gouvernement », mais ne remettent jamais en cause le régime islamiste au pouvoir, ses lois ou sa constitution. Elles affirment au contraire que le coran est la source du féminisme ou de la liberté démocratique. Cette vie associative et ces acteurs très présents dans les médias iraniens sont censés se présenter comme les portes-parole de la jeunesse ou des femmes iraniennes et de leurs revendications sociales. Il s’agit évidemment d’une opération de substitution qui confine les iraniens comme étant attachés au régime et à l’islam mais en froid avec le « gouvernement ».

C’est d’ailleurs ce qui est écrit dans ce rapport d’Ebadi très largement consacré à ces faux-opposants. « Le Cercle des défenseurs des droits de l’Homme dénonce la violation systématique des droits de l’Homme en Iran et estime qu’elle approfondit le fossé entre le peuple et le gouvernement » !

Ce vocabulaire qui parle du « gouvernement » ou encore du « président » et non du « régime » sous-entend que le pouvoir est détenu par un gouvernement élu et non par les ayatollahs ou miliciens non élus. Cependant dans la réalité, ce sont même constitutionnellement que les mollahs détiennent le pouvoir à travers des organismes très légaux. Mais le régime préfère se donner une image très républicaine pour devenir médiatiquement fréquentable et c’est dans ce cadre qu’il utilise des faux-opposants, étudiants ou féministes, qui tous utilisent sans casse ce vocabulaire tendancieux.

La publication du rapport en Iran sous-entend la même chose, mais surtout et également que l’on peut critiquer le pouvoir certes conservateur mais élu. L’opération tend à effacer l’image d’un Etat totalitaire par un pouvoir élu du peuple. Les américains encouragent ce genre d’opérations cosmétiques car elles contribuent à améliorer l’image du régime et faciliter une éventuelle entente irano-américaine.

Mais là ne s’arrêtent pas les vertus régénératrices de ce rapport. Comme les faux-opposants qui résument l’opposition à leur seule action, Ebadi cherche à résumer les violations des droits de l’homme en Iran à ce qui est dénoncé dans son rapport.

On y parle donc abondamment des cas de faux opposants. Cependant afin d’être crédible, Ebadi est quand même obligée d’évoquer les vraies violations des droits de l’homme en Iran, mais elle ne mentionne que les cas dénoncés par les médias occidentaux : l’augmentation du nombre des pendaisons, le cas des Bahaïs (délibérément médiatisé par le régime) ou les cas des mineurs condamnés à mort...

En revanche, elle oublie tous les cas très graves qui n’ont pas eu de médiatisation en occident : les amputations et la pendaison collective et télévisée de vrais opposants politiques condamnés à mort sous de fausses inculpations (viol, sodomie, meurtre).

L’insistance du rapport sur la soi-disant répression des faux-opposants et l’énumération de tous les cas de leurs condamnations relève du même souci de détourner l’opinion des vraies cas de violations quotidiennes des droits des hommes, des femmes, des enfants et des étrangers en Iran.

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| Mots Clefs | Réformateurs & dissidents : Shirin Ebadi |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Violence : Violations des Droits de l’Homme |

| Mots Clefs | Violence : Etre Jeune en Iran ou violence contre les mineurs |