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Iran-Irak-Hamas : Lire Gates entre les lignes !
23.04.2008

Dans un discours prononcé dans la soirée à l’Académie militaire de West Point, le secrétaire à la Défense Robert Gates a estimé que Téhéran était « plus que désireux » d’acquérir l’arme nucléaire, qu’il fallait donc garder l’option militaire contre l’Iran sur la table sans pour autant se lancer dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Ce discours confus est en fait un discours codé composé de deux éléments incompatibles. | Décodages |



Ce discours sur l’option militaire qui resterait sur la table avait un peu disparu du jargon de l’administration Bush car cette dernière estimait être sur le point de reprendre les négociations bilatérales avec Téhéran pour conclure un accord global qui est vital pour les Etats-Unis. L’administration Bush était parvenue à ce résultat en renforçant ses sanctions bancaires contre les partenaires commerciaux de l’Iran, opération qui prive les mollahs des investissements étrangers dans le domaine gazier iranien vital pour l’économie iranienne.

Or, coup de théâtre, depuis une semaine, les mollahs ont fermé la porte estimant qu’ils gagneraient à attendre l’arrivée de Barack Obama qui souhaite rompre avec la politique des sanctions de Bush pour commencer une politique de coopération avec une reconnaissance de leur rôle régional (via le Hamas et le Hezbollah)… d’où les efforts surmédiatisés de Jimmy Carter pour réhabiliter le Hamas !

Face à cette rude concurrence, l’administration Bush a réagi pour faire son maximum pour aboutir à un accord avant l’élection de novembre 2008, dans l’espoir que cet accord permettrait aux républicains de rester dans leurs meubles. Washington qui n’a qu’un moyen de pression économique sur les mollahs a donc décidé de le renforcer. C’est pourquoi Gates a parlé de Téhéran « plus que désireux » d’acquérir l’arme nucléaire et des « risques inhérents à une future menace nucléaire iranienne, directement ou par la prolifération » : il s’agit de motifs plausibles pour le renforcement des sanctions.

Et puisqu’il a parlé d’une bombe nucléaire iranienne, il a dû également réanimer l’option militaire, qui hélas est aussi synonyme d’une « nouvelle guerre au Moyen-Orient ». L’argument aurait pu desservir le candidat McCain : Gates a immédiatement précisé que ce serait « désastreux à bien des niveaux », ce que l’administration Bush « ne souhaitait en aucun cas ». Pour montrer son extrême bonne fois, il a enchaîné sur les bonnes nouvelles que les américains souhaitent entendre : le calendrier d’un retrait « inévitable » des troupes en Irak !

Comme nous l’avons dit en début de cette analyse, le discours de Gates était composé de deux éléments distincts : les relations avec l’Iran et la guerre en Irak. Et c’est sans doute le problème de l’administration Bush : elle ne peut lier les deux éléments bien qu’ils soient intimement liés. En les liant elle reconnaîtrait le rôle délibéré des mollahs dans les tueries en Irak et elle compromettrait de facto la possibilité d’une entente avec Téhéran. D’où un discours confus qui continue de convaincre les mollahs qu’ils feraient mieux d’attendre Obama.

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Eléments pour comprendre la situation :
- Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
- (10 AVRIL 2008)

Qui est Robert Gates :
- Gates, le remplaçant de Rumsfeld connaît bien les mollahs
- (10 NOVEMBRE 2006)

Obama, un candidat taillé sur mesure pour une entente avec Téhéran :
- Iran - Etats-Unis : Obama adopte le slogan présidentiel d’Ahmadinejad
- (10 JANVIER 2008)

| Mots Clefs | Nucléaire Militaire : La Bombe nucléaire Islamique |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Décideurs : Robert Gates |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |

| Mots Clefs | Histoire : Brzezinski et Carter |