Accueil > News > Iran : Football et Féminisme



Iran : Football et Féminisme
31.03.2008

Le quotidien canadien Devoir qui publie généralement des articles pro-mollahs s’est intéressé à Nasrine Afzali, une « féministe iranienne » de passage à l’université canadienne de Concordia pour assister à une conférence sur « le rôle du sport dans les luttes des femmes musulmanes ». Selon Devoir et Nasrine Afzali, le combat des femmes pour acquérir leur liberté pourrait être incarné par l’obtention du droit d’entrée dans les stades de football. Est-ce possible ?



Le régime des mollahs applique toujours les mêmes schémas de désinformation, mais il change souvent les supports ou les visages qui véhiculent ses messages. Nasrine Afzali est l’un de ces nouveaux visages féminins. Le principal axe de cette propagande intelligente est que le régime est réformable. Pour preuve de cette hypothèse d’évolution démocratique, le régime a longtemps promu des mollahs ou des miliciens réformateurs. Mais ces derniers n’ont rien changé et à présent ils peinent à séduire les médias étrangers car ils sont muets sur les principaux sujets de discorde entre l’Iran et l’occident (le nucléaire, le Hezbollah, etc). Depuis quelques années, le régime a changé de méthode et utilise des « militantes féministes réformatrices » comme preuves de sa réformabilité. L’un des deux grands intérêts de ces militantes est qu’elles ne sont pas obligées d’évoquer les sujets comme le nucléaire ou l’ingérence des mollahs au Liban. Elles focalisent les attentions sur leurs combats féministes et détournent l’attention des sujets controversés.

Le second grand intérêt de ces militantes féministes est qu’elles définissent les priorités pour les femmes iraniennes. C’est ainsi que la priorité devient le droit d’accès au stade au lieu de dénoncer l’autorisation légale du mariage entre une fillette de 9 ans et un homme adulte (pédophilie dépénalisée). La femme iranienne a d’autres problèmes également : à n’importe quel âge, elle ne peut pas voyager, travailler ou étudier sans l’accord d’un mari ou à défaut d’un mari d’un tuteur légal.

En définissant les priorités du féminisme en Iran, ces fausses militantes féministes font écran et empêchent les féministes occidentales de s’informer, connaître la situation et se mobiliser sur des vrais combats. Pour que ces comédiennes fausses féministes puissent tromper les interlocutrices féministes occidentales, elles sont expédiées (comme Nasrine Afzali ou Parvin Ardalan) aux frais du régime (Hôtel, voyage) en occident pour assister aux différents symposiums ou conférences féministes. Sur place, elles défendent le port du voile (qui apporte selon elles un vrai espace de liberté) et parlent des fausses priorités de leurs compatriotes : être autorisées à entrer dans les stades, revendication bénigne qui relativise la situation des femmes en Iran.

Cette revendication ne choque pas les féministes occidentales car elles sont presque persuadées que c’est là la vérité. Cette illusion est le résultat du film Offside qui racontait l’histoire d’une jeune femme qui se déguisait en garçon pour assister à un important match de l’équipe nationale. Offside avait été réalisé par un certain Jafar Panahi qui se dit censuré en Iran. Or, le film Offside a été réalisé en Iran, avec des capitaux iraniens et son réalisateur soi-disant dissident a bénéficié d’un passeport de la république islamique et de plusieurs visas pour aller promouvoir son film à Berlin, à Paris ou encore à Londres où il a été reçu par l’Iran Heritage Foundation. Il s’agit d’une fondation culturelle dirigée par un homme d’affaires iranien qui agit pour les intérêts commerciaux internationaux de Rafsandjani, le patron du régime des mollahs. L’affiche de ce film soi-disant dissident avait été dessinée par Marjane Satrapi qui elle-même avait un passeport du régime des mollahs à l’époque. Comme d’autres films iraniens, grâce aux réseaux cinématographiques de la société iranienne Celluloïd Dreams, Offside a été primé à Berlin. Le réalisateur a dédié sa récompense aux fausses féministes pro-foot dont les revendications sont sans aucune connexion avec la réalité sordide des femmes iraniennes.

Cette dédicace n’était pas le fruit d’une erreur : en fait le régime emploie aussi bien des fausses féministes que des cinéastes ou artistes qui complètent sa chaîne de désinformation. On retrouve la même défense du port du voile chez Satrapi qui répète son opposition à l’interdiction du voile dans les lieux publics dans différentes émissions télévisées (sur Arte, France Info ou France3).

Que peut-on dire de cette Nasrine Afzali [1] ? Rien, elle fait partie d’une chaîne de désinformation. Marshall McLuhan, le philosophe canadien qui, dans les années 1960, a défini le monde moderne comme une société de communication généralisée, disait :
« Tout message porte, pourvu qu’il soit répété » [2].

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Institutions : Misogynie Institutionnelle |

| Recherche Par Mots Clefs : Pourquoi les réformes ? |

| Mots Clefs | Resistance : Football comme prétexte |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Marjane Satrapi, auteur de Persépolis |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby Cinématographique des mollahs |

[1Nasrine Afzali

[2« Tout message porte, pourvu qu’il soit répété » : Le régime des mollahs doit faire croire à l’existence d’une large vie associative dissidente. Il a mis en place d’une chaîne de désinformation avec des vrais relais pour donner vie à cette vie associative dissidente très appréciée par la diplomatie américaine !

Note : Si vous appréciez ce site, n’hésitez pas à cliquer sur les bannières de pub.