Topo | Bien que l’Iran soit un allié indispensable pour la Chine et la Russie, ces deux pays ne font pas pleinement confiance aux mollahs. Ils soupçonnent une manœuvre de la part de Téhéran qui chercherait ainsi à utiliser cette protection pour continuer à harceler les Etats-Unis dans le but d’obtenir une entente avec les américains. Désespérés par cette opposition sino-russe, les mollahs cherchent à créer un front en faveur de leur adhésion !

Recherche d’alliés naturels | Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki s’est rendu au Tadjikistan pour une rencontre avec ses homologues tadjik et afghan. L’Iran a une frontière commune à l’est avec l’Afghanistan, qui en a une au nord avec le Tadjikistan. La langue officielle de l’Iran est le farsi, ou persan. L’Afghanistan parle le dari, une autre version du persan, et le pachto, alors que la langue tadjike trouve son origine dans le persan. C’est tout naturellement que Téhéran a proposé à ses deux pays persanophones une alliance de coopération culturelle et commerciale ainsi qu’un projet de chemin de fer (Iran-Afghanistan-Tadjikistan) pour sortir ces deux pays de leur enclavement naturel.

Cependant, le projet ferroviaire des mollahs est des plus farfelus puisqu’il a pour ambition de relier les ports du Golfe Persique à la Chine et à la Russie via le Tadjikistan. Le trajet dévoilé par Mottaki propose de relier l’Afghanistan et le Tadjikistan et puis la ligne rebrousserait chemin pour relier le Kirghizstan et l’Ouzbékistan pour aller ensuite à contre sens vers la Chine et la Russie, alors que ces deux dernières se trouvent dans deux directions opposées ! Aucun calendrier de construction ni de prix du projet ferroviaire n’ont été dévoilés par le ministre iranien des affaires étrangères.

Il aurait été plus réaliste de proposer de construire deux lignes (Iran-Russie et Iran-Chine) qui se rejoindraient en Iran, mais en réalité, ce projet non-réalisable est l’expression des urgences de la diplomatie iranienne.

A l’approche du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai, les mollahs chouchoutent le Tadjikistan et espèrent trouver de nouveaux alliés au sein de l’OCS : c’est pourquoi ils ont impliqué l’Ouzbékistan et le Kirghizstan dans cet invraisemblable projet ferroviaire qui les relierait à la Russie et à la Chine !

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