Selon Shana (le site d’info de la compagnie pétrolière iranienne), Miller et la délégation qui l’accompagnait se sont intéressés aussi bien à South Pars qu’à North Pars et Kish Pars, un gisement déjà partiellement exploité par le pétrolier indien OVL. L’accord signé ce mardi est le résultat de démarches entreprises en décembre dernier par les mollahs.

Gazprom était déjà présent sur le marché gazier iranien, puisqu’en 1997, le géant russe avait obtenu un contrat buy-back en association avec Total (comme opérateur du projet) et la malaisienne Petronas pour l’exploitation des blocs 2 et 3 de South Pars qui depuis 2002 produisent quotidiennement 56,6 millions m3 de gaz et 80,000 barils de condensats. Conformément au contrat, Gazprom a droit à 30% de ces volumes.

A présent, Gazprom étend sa présence en Iran, car les américains ont promis de punir Total si il investissait à nouveau en Iran. Cette guerre est évidemment à la fois contre les mollahs que les américains veulent affaiblir mais aussi contre Total (un concurrent européen des pétroliers américains)

Les russes ne craignent pas les sanctions américaines à leur encontre car les Etats-Unis ont grand besoin de l’acier et de l’uranium russe. Surfant sur la crise, où ils se sont immiscés pour l’amplifier, ils ont réussi un nouveau coup en tirant profit de l’indisponibilité de Total pour renforcer leur présence en Iran. Cette consolidation est d’autant plus importante que les mollahs font souvent mine de vouloir détrôner les russes de leur place de principaux fournisseurs du gaz à l’Europe. C’est ainsi qu’ils avaient conclu un important contrat avec le pétrolier Edison et évoqué tour à tour leur volonté de participer à l’approvisionnement de tous les pipelines européens (Nabucco, White Stream et le Trans Adriatique pipeline).

Dans notre analyse (du 13 février 2008), nous avions signalé que ces promesses d’apparences pro-européennes n’étaient qu’une manière pour appâter les russes qui sont les alliés stratégiques des mollahs.

Cependant en s’implantant en Iran, les russes accèdent également au Golfe Persique, où (« pour protéger leurs gisements »), ils ne tarderont à exiger aussi d’avoir une présence militaire, rêve qu’ils caressent depuis deux siècles. C’est une très mauvaise nouvelle pour l’Iran, mais aussi pour l’Europe, mais cette situation est de plus en plus inévitable, à cause de l’importance de l’alliance Iran-Russie pour les mollahs et l’atlantisme suicidaire des européens.

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