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Iran : Merkel et Sarkozy, l’une fait de l’économie l’autre de la politique
13.11.2007

La chancelière Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy se sont rencontrés après avoir rendu séparément visite à George Bush. A l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand, concernant l’Iran, Merkel et Sarkozy ont parlé d’« une très large convergence de vues » alliant dialogue et sanctions. Merkel aurait même promis d’étudier des sanctions exclusivement européennes. Explication d’un revirement inattendu !



Jusque-là Merkel avait toujours refusé la possibilité de sanctions commerciales européennes adoptées hors du cadre onusien. L’Allemagne est le champion du commerce avec l’Iran. Evidemment, Merkel a rappelé la préférence allemande pour le dialogue des sanctions onusiennes à l’unanimité avec le soutien de la Chine et de la Russie, mais pour la première fois elle a accepté la proposition de sanctions européennes indépendantes formulée par Nicolas Sarkozy.

Ce revirement a un fondement économique alors que la proposition de Sarkozy a un fondement politique. Le président français cherche à imposer la France comme un meneur politique sur la scène internationale et prend des initiatives purement politiques. Sarkozy a lancé cette idée de sanctions européennes tout en connaissant les réticences des entreprise françaises. Afin d’allier la chèvre et le choux, Sarkozy a soumis l’adoption des ses fameuses sanctions européennes à une clause d’unanimité de tous les Etats européens. Habile action « politique » puisqu’elle imposait à Sarkozy de voyager à travers l’Europe et d’autres continents pour solliciter l’aide des autres pays affirmant ainsi le rôle de meneur de la diplomatie française.

En revanche, la libérale mais néanmoins patriote Merkel a eu une vision très économique. Sa réponse encore plus habile est le résultat des données alarmantes de la situation économique en Iran. En une semaine, tous les indices boursiers iraniens ont chuté et la chute a encore été plus flagrante en ce qui concerne les titres pétroliers :
- la valeur totale des transactions a enregistré une baisse de 91 %,
- le nombre de titres échangés a baissé de 81 %,
- le nombre des acheteurs a diminué de 42 % !

Les clients bien informés (iraniens ou étrangers) ont pris la fuite et les capitaux avec.

Ces chiffres qui ont été publiés dans le quotidien économique Asr-é Eghtéssad ont de quoi inciter les entreprises françaises et allemandes à fuir avec ou sans cette clause très politicienne de la nécessité d’une unanimité européenne. C’est l’économie et la stratégie qui décident et non « la politique ». Merkel a accepté la clause de l’unanimité et la possibilité des sanctions européennes au moment où elle a pressenti qu’il était temps de l’accepter.

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Pour en savoir + sur les « convergences de vues » | 1
- Iran : Unité de vue entre Bush et Merkel
- (11 novembre 2007)

Pour en savoir + sur les « convergences de vues » | 2
- Iran, Sarkozy et Bush : une autre politique
- (9 novembre 2007)

Quand l’UE oublie d’évoquer la clause d’unanimité :
- Iran : L’Europe cible la compagnie aérienne de Rafsandjani
- (12 septembre 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Pays : Allemagne |

| Mots Clefs | Décideurs : Dirigeants Allemands (Schröder, Merkel...) |

| Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |