Iran : Les droits des femmes et la lapidation sous Khatami 12.07.2007 Khatami est présenté en Europe comme un champion de la modération qui aurait permis au régime des mollahs d’améliorer la condition féminine sous le soleil d’Allah. Le fan-club de Khatami est composé d’un grand nombre d’artistes et d’écrivains, principalement des femmes. La réalité de la condition féminine sous Khatami donne la mesure de la sincérité de ces femmes au service de l’image de Khatami. Durant la même période où Khatami lança son fameux « Dialogue entre les Civilisations », concernant la question de la liberté des femmes, le président réformateur n’a cessé de mettre l’accent sur la discrimination entre les sexes en rappelant que la seule place concédée aux femmes était de demeurer à la maison. Il déclarait (entre autres) : « Ce qui est le plus significatif, est le rôle qui revient à la femme dans la promotion du dialogue au sein de la famille, dans lequel la responsabilité essentielle lui incombe ». Khatami ajoutait : « La présence constructive des femmes au centre de la famille, l’institution principale et la plus ancienne des sociétés humaines, est seule capable de procurer l’atmosphère et le niveau de bonnes relations indispensable pour ce dialogue ». La « femme à la maison » est inscrite dans le préambule de la Constitution de l’Etat islamique, constitution qui fut rédigée par des personnages comme Lahidji, Fatemi (Seyf-pour)... Khatami ne faisait que réciter cet énoncé socle de la république islamique d’Iran. Conformément à cette vision, aucune femme ne fut jamais nommée Ministre durant les deux mandats de Khatami. En revanche, Khatami a continué de prêcher inlassablement que « le fait de rester à la maison ne signifiait aucunement d’être marginalisée et ne pourrait retarder l’évolution du statut de la femme », ajoutait-il. « Une femme est une femme et un homme un homme. Les concernant, échanger les places et les rôles ne pourraient que porter un grave préjudice aux sociétés humaines ». (le quotidien Kayhan, 3 mars 1999). « Nous devons nous garder de persévérer dans cette expérience amère de notre monde d’aujourd’hui (il veut dire en Occident - ndlr), si on regarde la place de la femme dans la société actuelle : on constate que cette expérience a mené à la désintégration de tous les liens (familiaux et sociaux) » et « sape les fondements de la famille », argumenta encore Khatami devant la Télévision d’Etat, le 3 septembre 1999. Deux femmes ont été missionnées par Khatami pour expliquer ces lois misogynes. L’une été Massoumeh Ebtekar, l’ex-porte parole des preneurs d’otages de l’ambassade américaine, et l’autre était Zahra Shojaii. Ces deux femmes ont défendu tour à tour les lois relatives à la discrimination sexuelle, puis celle de la lapidation et surtout l’obligation du port du voile. Nos deux « réformatrices » ont défini le voile (tchador) comme étant « le vêtement national le plus approprié des femmes iraniennes » (IRNA, 8 mai 1998). Après sa nomination comme première adjointe de Khatami concernant les questions d’environnement et d’écologie, Massoumeh Ebtekar se mit à porter le Tchador (et non pas le manteau). Quand les journalistes lui demandaient si c’était Khatami qui l’avait contrainte à le porter, elle répondait : « il se peut bien que lui aussi ait pu faire des suggestions à ce propos, mais sachez que ce n’est que de mon propre chef et que je pensais que cela ne pouvait qu’être la condition la mieux adaptée » (Zanan -magazine féminin- n°37, Automne 1997). Une autre loi parfaitement misogyne a également été défendue avec vigueur par Ebtekar. Selon cette loi, toute femme doit demander une autorisation écrite à son père ou à son mari avant d’entreprendre un voyage ou un déplacement. Ebtekar affirma à un journaliste allemand : « l’homme est seul responsable en ce qui concerne les questions financières et la sécurité de la famille. Par conséquent, il est normal qu’une femme ait besoin de la permission de son mari pour faire un trajet (voyage, séjour). Sans quoi d’autres problèmes surgiront et ne mèneront qu’à des querelles entre eux ». Pour Ebtekar, les décrets sur la lapidation étaient justifiés et parfaitement rationnels : pour elle il s’agissait d’une mesure utile pour préserver la cohésion sociale, c’est ce qu’elle a déclaré au Die Tageszeitung, le 18 octobre 1997 : « On doit aussi prendre en considération les problèmes psychologiques et légaux relatifs à la société. Si les lois familiales élémentaires sont violées, cela pourrait conduire à complexifier grandement les problèmes ce qui pourrait avoir des conséquences majeures pour la société toute entière ». Pour Zahra Shojaii également la lapidation était justifiée. Cette femme qui était officiellement l’adjointe de Khatami concernant la question féminine estimait que d’une manière générale « la violence contre les femmes » était « très faible et négligeable dans le cadre de la société iranienne » (quotidien Hamshahri, 12 novembre 1997). Zahra Shojaii estimait que la lapidation était une nécessité pour « conserver la sanctification de la famille » (Ressalat, 6 juillet 2002). Tout est une question de regard. Pendant que l’Occident était ébloui par Khatami qui avait nommé deux femmes à des postes de conseillère, celles-ci et le président réformateur ainsi que les députés réformateurs qui ont voté les décrets ont sans rechigner facilité un programme qui a permis la mise à mort par lapidation d’une vingtaine de personnes. Durant la Présidence de Khatami, 27 verdicts de lapidation ont été prononcés, 18 d’entre eux contre des femmes et le monde a détourné le regard pour ne pas avoir à protester. Ce désintérêt est le résultat d’une propagande permanente dont le leitmotiv est que les femmes sont très présentes dans les universités, qu’elles font bouger la société. Ceux et celles qui répandent ces contre-vérités en Occident recommandent également à l’Occident de seulement soutenir ces réformateurs qui ont définitivement institutionnalisé le port du tchador. Les amis de ces réformateurs très particuliers affirment également que la démocratie n’est pas un objet qu’on pourrait importer. Par ces formulations, ces personnes très écoutées en Occident refusent certains critères des démocraties occidentales comme la laïcité, la désacralisation de la société et l’émancipation féminine à l’occidentale. Qui sont ces propagandistes indirects du régime des mollahs ? Shirin Ebadi, son alter ego pop Marjane Satrapi, Armin Arefi qui travaille au Monde, à Marianne ou encore à Charlie Hebdo et qui murmure dans l’oreille de Philipe Val que Chahdortt Djavann dépasse les bornes... Il y a aussi Delphine Minoui qui a écrit un livre nauséabond sur les femmes iraniennes, les réduisant à un rôle d’épouses aguicheuses courtement vêtues et ultra fardées sous le tchador pour plaire à un mari ou peut-être un touriste de passage... Pas un mot sur les lois dépénalisant la pédophilie et encourageant la prostitution qui ont fait de l’Iran une destination de choix pour certains touristes et un réservoir d’exportation de putains juvéniles. Elle a été reçue par Ruquier et elle a amuseé l’audience avec des mensonges. On rit beaucoup de l’Iran en France. Quelle tristesse d’écrire ces horreurs sans un mot de soutien de ces humoristes qui font l’opinion et qui se cachent quand on veut les contacter. Ils détournent le regard. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
© WWW.IRAN-RESIST.ORG © WWW.IRAN-RESIST.ORG Pour en savoir plus sur les propagandistes indirects du régime des mollahs : ceux qui recommandent la non ingérence humanitaire, ceux qui recommandent le dialogue avec les islamo-fascistes, ceux qui recommandent de ne pas diaboliser les mollahs… | Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) | | Mots Clefs | Institutions : Misogynie Institutionnelle | | Mots Clefs | Fléaux : Amputations, Lapidation, etc. | | Mots Clefs | Mollahs & co : Khatami | | Mots Clefs | Réfomateurs & dissidents : Les Réformateurs | | Mots Clefs | Réformateurs : Les Intellectuels « apolitiques » iraniens | | Mots Clefs | Institutions : Les Racines de la Révolution Islamique | |