Dans ce même article, elle recommandait aux Américains de respecter un « accord de non agression » qui avait été signé à Alger (en 1981) entre les mollahs et Reagan et par lequel les Américains acceptaient de ne pas chercher à aider les opposants iraniens en lutte pour une démocratie en Iran. Elle l’a écrit et l’IHT l’a publié. On ne peut donc nous accuser de la traiter de fausse opposante sans raison apparente. Il est vrai que nous avons accumulé de nombreuses preuves contre elle mais cette fois, c’est elle-même qui a crié haut et fort son hostilité à un changement pour aller vers une démocratie en Iran.

En dehors de son mépris pour la démocratie et la laïcité, elle a également eu un rôle négatif dans de nombreux dossiers de violations des droits de l’homme, elle a tous simplement refusé de défendre de nombreuses victimes et dans le seul cas qu’elle a accepté, celui du viol et meurtre de la journaliste Kazemi, elle a tout simplement refusé de prendre en compte les preuves contre les accusés.

Malgré ce fait gravissime, peut-être unique au monde, les médias soulignent son rôle dans la défense des droits de l’homme, alors qu’elle n’est qu’un alibi pour le régime et ne tire sa notoriété que des faits forts discutables comme son emprisonnement ou l’emprisonnement de son collaborateur Abdolfateh Soltani.

C’est justement ce dernier qui vient d’être acquitté ! Lui aussi avait été accusé d’espionnage, de révélation de documents secrets et de propagande contre le régime. C’est la procédure pour faire du tapage médiatique autour des personnages que l’on veut faire accepter par les médias occidentaux comme étant des éléments soi-disant hostiles au régime.

Une fois libres, ces personnages (comme par ex. Ganji) sillonnent le monde pour parler de la réformabilité du même régime qui soi-disant voulait les fusiller. Généralement ces faux opposants sont également en faveur du dialogue avec les mollahs. Et généralement, ils se rendent aux Etats-Unis, ce pays qui se dit opposé aux mollahs, mais finance le Lobby iranien pour rétablir le dialogue avec les mollahs.

Ainsi, après quelques détentions furtives, Abdolfateh Soltani pourra prendre place dans le show médiatique irano-américain et peut-être essaiera-t-il de défendre les binationaux détenus eux aussi pour espionnage.

Décodages | Les Américains aimeraient arriver à une entente régionale avec les mollahs, car ils s’intéressent aux réseaux régionaux des mollahs : l’objectif américain est de créer un Etat chiite fort pour affaiblir les Sunnites qui contrôlent les ressources pétrolières des pays arabes.

Parallèlement, l’Iran en tant que territoire intéresse les Américains aussi bien pour trouver une terre d’asile pour l’oléoduc vers l’Asie Centrale que pour pointer des missiles vers notre cher Vladimir.

En cas d’accord, il faut donner un aspect politiquement correct à cette transaction, cet aspect politiquement correct, la réconciliation inespsérée, sera confié à ces binationaux et autres personnages du même gabarit.

L’accord entre Américains et mollahs tardent à se concrétiser car les deux parties ont des points de vue très différents sur le Hezbollah. Cette comédie des arrestations des binationaux est une tentative de Téhéran pour accélérer le processus et imposer une entente rapide selon les vœux de Téhéran (le régime est économiquement affaibli et peut s’effondrer).

La technique sera celle utilisée pour les otages britanniques : on arrête, on évoque l’espionnage, on parle d’exécutions, finalement on libère et l’on dit : « voici la preuve de notre volonté de dialogue » ou « profitons de l’occasion pour dialoguer » ou « encore profitons de ce pont jeté entre nos deux peuples » (pour emprunter une expression utilisée par G. Bush à propos des 4 irano-américains). La dernière fois, les otages étaient des soldats britanniques et leur détention a été écourtée (pour éviter des complications diplomatico-économiques), cette fois, il n’y a pas ce problème.

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