Iran : Notable changement diplomatique du côté Français 04.06.2007 Ces derniers jours, Ali Larijani, le représentant des mollahs devait rencontrer à Madrid, Javier Solana, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune. Les déclarations qui ont précédé cette rencontre et les conclusions post-rencontre de Solana, nous ont mis sur une piste inédite. Avant sa rencontre avec Larijani, Solana avait déclaré que le Conseil de Sécurité de l’ONU était prêt à suspendre ses sanctions contre l’Iran si celui-ci suspendait son programme nucléaire. Mais la rencontre a été un échec et l’on n’a pas su s’il s’agissait ou pas d’une décision commune ou d’un avis de Solana. Depuis, Téhéran a dit non à la suspension et non à des inspections inopinées, puisqu’il a déjà assuré l’AIEA de ses intentions pacifiques ! Mais, Téhéran a dit oui à d’éventuelles rencontres supplémentaires au cours desquelles les mollahs expliqueraient aux Européens les raisons qui les avaient poussé à dissimuler le programme nucléaire pendant 18 ans. Les mollahs veulent bien gagner du temps, mais ne veulent pas reculer. Malgré ces faits accablants et ce retour aux manœuvres dilatoires, Solana a encore qualifié ses négociations avec Larijani de « positives », une appréciation qui n’a convaincu ni les Américains, ni d’autres Européens. En réalité, Solana agit en « médiateur » favorable aux mollahs. Ce comportement était difficilement détectable sous la présidence de Jacques Chirac, car lui aussi, ainsi que le Quai d’Orsay jouaient au même jeu. De ce fait, les actions diplomatiques entreprises en parallèle par Solana ou Chirac laissaient penser qu’il s’agissait là d’une « politique commune européenne », alors qu’il n’était que le résultat d’une somme de diplomaties individuelles non concertées mais compatibles entre elles. C’est le changement imprimé par Nicolas Sarkozy qui a bousculé ce petit train-train. Ainsi quand en avril 2007, Solana avait soutenu l’idée de négociations directes entre les Américains et les mollahs, c’est-à-dire sans la présence des Européens, la France Chiraquienne n’avait pas réagi. Nous avions vu dans cette absence de réaction, une politique commune, mais il n’y avait que le reflet d’une compatibilité entre Solana et la diplomatie selon le Quai d’Orsay ou selon Jacques Chirac, qui lui même avait pris plusieurs décisions fort discutables de ce genre : une entente avec l’envoyé spécial d’Ahmadinejad à la veille de l’AG de l’ONU,
Quant au Foreign Office, il n’a pratiquement jamais réagi à ce genre d’initiatives car les Britanniques sont eux-mêmes très favorables à l’idée de créer un pôle chiite puissant au Moyen-Orient. Il y avait donc de quoi conclure à l’existence d’une diplomatie commune, mais les apparences ont été trompeuses, il n’y avait rien de telle et sans doute cette situation perdure depuis le début de la crise nucléaire, depuis les années Troïka. Vu sous cet angle, on comprend mieux l’échec de la Troïka et la facilité avec laquelle les mollahs l’ont utilisée pour contrer les Américains. Dès le départ, l’objectif des mollahs était d’utiliser la Troïka pour entretenir la crise (pour émoustiller les Américains) et non de trouver une solution avec l’Europe. Quand une solution était à la portée de deux parties, les mollahs ont placé à la tête de l’Etat, un agitateur du nom d’Ahmadinejad. Dès que ce changement a eu lieu et que les compteurs ont été mis à zéro, les mollahs avaient à nouveau besoin de médiateurs Européens : Solana, Joshka Fisher, Chirac... L’arrivée de Sarkozy a stoppé cette symbiose silencieuse. Une demande publique de Larijani en faveur d’une médiation française unilatérale a été rejetée le 29 mai par le porte-parole du Quai d’Orsay [1]. Il est à noter que les autres ténors Européens n’ont pas condamné cette demande de Larijani. WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Nucléaire : Négociations sans fins (Manoeuvres dilatoires) | | Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) | | Mots Clefs | Pays : France (diplomatie Française) | | Mots Clefs | Décideurs : CHIRAC | | Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy | WWW.IRAN-RESIST.ORG [1] Le Quai d’Orsay et Sarkozy | Cependant nous ne savons pas si le Quai d’Orsay se soumet à Sarkozy ou s’il organiste sa résistance. Les propos du porte-parole qui est en place bien avant les élections 2007 pourraient le laisser entendre : Mattei évoque des « discussions possibles sur d’autres sujets que les questions strictement nucléaires, comme par exemple des questions régionales » ! Reste à savoir, s’il s’agit d’appréciations partagées avec le nouveau président ou de formules automatiques du passé utilisées inconsciemment par Jean-Baptiste Mattei. |