Le régime des mollahs a toujours excellé dans l’art de créer des nuisances régionales en utilisant des groupes intermédiaires terroristes comme le Hezbollah, le Hamas ou le FPLP.

La nuisance ponctuelle des mollahs surgit à chaque fois qu’ils sont dans une impasse ou qu’ils n’arrivent pas à obtenir un avantage auprès d’un autre Etat. Ainsi la France avait connu une vague de terrorisme qui avait massacré de nombreux civils quand les mollahs n’arrivaient pas à obtenir gain de cause dans le contentieux d’Eurodif. La nuisance terroriste des mollahs cesse dès lors qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent (ou faute de moyens pour continuer cette nuisance – exemple : la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006).

La nuisance d’ordre tactique des mollahs a toujours montré son efficacité. Cette nuisance peut revêtir différentes formes : ainsi le Hezbollah est passé d’une nuisance d’ordre terroriste ou paramilitaire à une nuisance d’ordre politique : ses élus ont démissionné provoquant un blocage parlementaire et institutionnel. Le blocage du processus de la révision du TNP est également un exemple de la nuisance d’ordre tactique des mollahs, mais elle a échoué.

Contexte | Le TNP date de la guerre froide et il est aujourd’hui inadapté aux défis posés par l’évolution du nucléaire civil vers le nucléaire militaire et miné par son inefficacité, comme en témoignent les dossiers iranien et nord-coréen. L’AIEA organise tous les 5 ans une conférence d’examen pour revoir le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) afin de le réactualiser et le renforcer. La dernière conférence d’examen, en 2005 à New York, s’était soldée par un échec, les Etats signataires ayant échoué à s’entendre sur un ordre du jour. La prochaine conférence d’examen du TNP est prévue pour 2010. Afin de ne pas se retrouver dans la même situation, l’AIEA a décidé d’organiser une série de rendez-vous pour préparer la conférence de 2010. La première de ces rendez-vous a débuté le 30 avril et dès le départ, connaissant la procédure de mise en échec, le régime des mollahs a refusé d’approuver l’ordre du jour de ce rendez-vous préparatoire de la conférence de 2010.

Objectifs de ce blocage | En cherchant à bloquer les travaux préliminaires de l’AIEA, les mollahs voulaient tester leurs alliés du Mouvement des non alignés et montrer leur capacité à bloquer durablement les futurs travaux de l’AIEA. Ils espéraient que les Américains et les Européens qui cherchent à renforcer le TNP admettraient leur échec et cèderaient à propos du dossier nucléaire iranien.

Détails du blocage | Le régime des mollahs jugeait que la formulation japonaise visait trop explicitement son programme nucléaire. Et parallèlement, il cherchait à remettre en cause le principe même du TNP : la discrimination volontairement consentie par les signataires entre les EDAN (états dotés d’armes nucléaires) et les ENDAN (états non dotés d’armes nucléaires). Les EDAN n’ont pas les mêmes droits que les ENDAN.

Les mollahs insistaient sur le caractère discriminatoire du traité, pourtant, en tant que signataires, ils ne peuvent pas contester le traité. Mais ils insistaient sur le non-respect par les grands pays nucléaires de leurs obligations en matière de désarmement afin de discréditer le traité. Même si ce genre d’argument peut convenir à un débat populiste, il n’a pas eu d’effet sur les Etats signataires.

Compromis des mollahs | Lâchés par leurs alliés, les mollahs ont finalement approuvé l’ordre du jour en essayant de sauver la face par une explication officielle peu convaincante. Ils disent avoir accepté et admis « la nécessité de se conformer totalement au traité » car cette formulation renverrait à « toutes les dispositions du traité » (c’est-à-dire leur demande du désarmement des Etats dotés d’Armes Nucléaires).

En raison de l’obstruction des mollahs, l’AIEA a perdu une dizaine de jours en vaines tractations : le rendez-vous s’achèvera ce vendredi sans avoir contribué à préparer la conférence de 2010 ou aborder le cas iranien qui est au coeur de tous les débats sur la réactualisation du TNP.

Les mollahs ont donc compris qu’ils pouvaient bloquer les travaux de l’AIEA. Mais à la même époque, le régime des mollahs a également contribué à l’échec de la Conférence de Charm El Cheikh pour la stabilité de l’Irak. Cette attitude négative à Charm el Cheikh a incité de nombreux non alignés qui sont les alliés des Arabes sunnites à ne pas suivre les mollahs dans leurs nouvelles aventures négatives. Les mollahs n’ont pas réussi à créer un front anti-TNP et ont donc accepté un compromis qui est surtout la preuve de leur grand isolement parmi leurs alliés. Certes, ils pourront recommencer ce genre de blocage, mais ils ont compris que désormais les membres signataires du TNP ne les suivront pas.

Le jour même de cet échec cuisant, le régime des mollahs est reparti à la charge en excluant catégoriquement l’introduction d’un moratoire sur les travaux d’enrichissement de l’uranium.

« Nous avons maintes fois déclaré que la suspension des travaux d’enrichissement de l’uranium n’était pas à l’ordre du jour en Iran. Téhéran n’acceptera jamais un tel moratoire comme préalable aux négociations, il n’a pas l’intention d’examiner cette question des négociations, et le moratoire ne sera pas le résultat de ces négociations », a déclaré Abdolreza Rahmani Fazli, Secrétaire adjoint du Conseil suprême de la sécurité nationale de la République Islamique.

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