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L’Iran et la Syrie se tournent vers La Mecque
20.02.2007

À l’issue de la réunion de crise qui a eu lieu à Téhéran, la République islamique d’Iran et la Syrie ont annoncé qu’ils apportaient leur soutien au gouvernement du 1er ministre irakien, Maliki, et à l’accord conclu le 8 février entre le président et le gouvernement Palestiniens à La Mecque. En d’autres termes, du politiquement correct pour ceux qui soutiennent les ennemis de la stabilité en Irak et en Palestine en finançant des réseaux terroristes.



On attendait tout sauf ce profil bas. Les deux compères terroristes ont conçu un discours qui justifie ce profil bas : il s’agirait pour eux de « déjouer les complots inventés par les Etats-Unis » qui selon les mollahs et les Syriens chercheraient à diviser des pays riches en minis Etats dressés les uns contre les autres.

Il est vrai que les Américains ont été tentés par un projet de création d’Etats fédéraux notamment sous l’impulsion de l’American Enterprise institute, mais ce projet a échoué aussi bien en Irak qu’en Iran. Nous l’avions écrit longtemps à l’avance, prédisant de longues périodes de guerre civile en Irak.

Heureusement, l’Arabie Saoudite a fini par réagir et s’est opposée au démantèlement de l’Irak. En Iran, ce projet a échoué car il n’a aucune base malgré l’intense lobbying de Micheal Ledeen, de ses collègues et des pseudo séparatistes iraniens qui suscitent le mépris des Iraniens de leur région respective.

Mais il est également vrai que les mollahs sont passés maîtres dans l’art de la contrefaçon. Le séparatisme les a incités à inventer des groupuscules séparatistes cagoulés (donc anonymes et sans visages) pour terroriser les Iraniens et leur faire croire que toute opposition au régime ou son renversement serait synonyme d’un chaos qui profiterait à un démantèlement de l’Iran. Parallèlement, ils ont emboîté le pas en Irak aux partisans d’un fédéralisme ethnique pour provoquer les effets prévisibles de ce fédéralisme préfabriqué.

Les mollahs ont fait mieux que Micheal Ledeen et ses séparatistes de pacotille et ils ont organisé des évènements catalyseurs pour déboucher instantanément sur ces effets prévisibles, c’est-à-dire des conflits régionaux et ethniques. Dans ce domaine, ils ont appliqué leurs recettes libanaises et aujourd’hui ils approvisionnent (via la Syrie) différents réseaux chiites et sunnites, en armes, en explosifs et en faux dollars made in Iran pour que le processus continue.

Si l’objectif des Américains proches de l’AEI était de créer des minis Etats pétroliers incapables de rester unis au sein de l’OPEP, l’objectif des mollahs est uniquement de promouvoir le chaos et gérer l’instabilité pour se poser en arbitre du jeu.

Aujourd’hui l’ensemble des états arabes de la région lit clair dans le jeu des mollahs. Cette intention de devenir l’arbitre du chaos ne se résume pas à l’Irak et l’Afghanistan où se trouvent les troupes américaines, les mollahs sont actifs dans d’autres régions où les Américains sont absents comme au Liban ou au Maghreb. Le discours justificatif de l’axe Irano-Syrien est donc peu crédible et peu apprécié par les connaisseurs et surtout par ceux qui souffrent de cette ingérence politico-religieuse. Cette guerre par procuration ne fait pas rêver les habitants de cette région.

Le discours sur les complots américains reste donc du domaine des slogans révolutionnaires chers à la République islamique d’Iran. Sur le fond, reste le profil bas de deux Etats fortement critiqués dans l’ensemble du « monde arabe ».

Cependant, il s’agit d’un profil bas nécessaire (et provisoire) car les deux états sont dans l’incapacité d’abandonner leur soutien aux terroristes locaux. Il s’agit donc d’un discours cosmétique et les deux continueront sans doute à alimenter les réseaux terroristes de la région, mais en s’adaptant à la présence dissuasive Saoudienne. À l’image de la politique intérieure iranienne, ils ont introduit une pincée de politiquement correct (avec un soutien à l’accord de La Mecque). Ce discours politiquement correct sur des complots ourdis par les ennemis est désormais décalqué sur la politique pro-Hezbollah et anti Siniora pour le Liban.

D’après le communiqué commun publié à l’issue de la visite, Téhéran et Damas appuient « un gouvernement capable de faire face aux complots ourdis par les ennemis du Liban »... (comprendre un gouvernement formé par le Hezbollah – ndlr)

Rien n’a donc changé dans les objectifs des deux complices… mais d’un autre côté, on peut avancer que les mollahs n’ont encore rien trouvé pour stopper l’offensive diplomatique Saoudienne et qu’ils doivent aussi ralentir (provisoirement) leurs activités terroristes pour une question d’image. Incapables d’évoluer, ni d’accélérer le terrorisme qui aurait été la seule réponse valable pour affirmer leur mainmise sur la région, ils ont juste trouvé un discours creux et des slogans islamiquement corrects.