« Ce que nous savons, c’est que les forces de Qods ont joué un rôle de premier plan dans la fourniture de ces explosifs mortels aux réseaux à l’intérieur de l’Irak » , a affirmé le président américain. « Nous savons aussi que les forces de Qods font partie du gouvernement iranien. C’est une chose connue. Mais ce que nous ne savons pas c’est si les dirigeants du pays (Rafsandjani, Khamenei, Ahmadinejad) ont donné l’ordre aux forces de Qods de faire ce qu’ils ont fait », a-t-il précisé.

Si Bush a refusé une nouvelle fois d’avoir des contacts directs avec l’Iran, on peut néanmoins classer ces propos comme étant l’amorce d’une sorte de dialogue indirect. Le président américain laisse au régime des mollahs le soin de réagir et de réorienter sa politique irakienne stigmatisée par la découverte des preuves. L’ingérence des mollahs en Irak n’inquiète pas uniquement les Américains ; les Arabes se sentent concernés par cette ingérence qui est une part d’une politique régionale d’ingérence guerrière par milices interposés.

Bush a agi avec finesse : en effet, le régime des mollahs joue volontiers l’opacité et jamais personne ne sait qui commande en Iran. En ne nommant pas les responsables, Bush laisse au régime le soin de saisir l’occasion pour évoluer et opérer sa mutation interne pour mettre fin à cette ingérence régionale déstabilisante.

Le problème est que cette ingérence n’est pas une fin en soi et qu’elle entre dans la composition d’une tactique de harcèlements et d’assouplissements provisoires et successifs. Le propre de cette stratégie est l’alternance d’étapes provisoires. Or, le président américain attend un changement radical et définitif !

C’était trop demander aux mollahs et la réponse était prévisible. Ils ont répondu par la voix de leur représentant à l’ONU et rejeté l’idée même qu’un bloc extrémiste ait apporté son aide à Sadr sans l’approbation des plus hauts dirigeants du régime. Le régime reste monolithique. Son objectif reste inchangé (figé sur l’obtention des Garanties Régionales). Le défaut majeur de ce dialogue indirect instauré par Bush est que l’on offre aux mollahs un second sujet de négociations sans fin.

WWW.IRAN-RESIST.ORG