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L’Iran des mollahs cherche à soulever les Arabes du Golfe Persique
06.12.2006

En visite au Forum de Stratégie Arabe, organisé par l’émirat de Dubaï, le chef des négociateurs nucléaires du régime des mollahs a promis le droit à l’enrichissement nucléaire à tous les pays participants. L’appel se voulait rassurant. | Décodages



Larijani, l’ex-patron de la chaîne islamiste Sahar (interdite en France), désirait en fait dissiper la méfiance des États arabes du Golfe Persique à l’égard de Téhéran : il a donc finement fait remarquer que les pays arabes devraient, eux aussi, avoir le droit d’accéder au nucléaire civil. Les Arabes y ont vu des propos démagogiques qui ne dissipent pas leurs inquiétudes qui sont aussi d’ordre écologique. Ces derniers ont exprimé à plusieurs reprises leurs craintes à propos du programme nucléaire iranien, en raison des risques qu’il ferait courir à l’environnement en cas de fuite d’un réacteur.

Le message de Larijani a confirmé leurs craintes quant à l’attitude irresponsable des mollahs et leur aptitude à transformer tout sujet en objet de slogans militants. Devant un parterre de décideurs des pays du Golfe Persique, Larijani a indiscrètement révélé le contenu confidentiel de conversations avec les négociateurs Européens, les accusant de vouloir priver l’Egypte et l’Arabie Saoudite de se lancer dans le droit à l’enrichissement la course. Il a également attribué la crise actuelle sur le programme nucléaire iranien aux États-Unis qui chercheraient aussi à empêcher les pays musulmans de se doter de la technologie nucléaire. Ces discours cherchent à créer un malaise entre ces états et leurs alliés occidentaux, malaise qui sera profitable à la Russie et la Chine.

Le régime des mollahs veut mettre la pression aux Européens et faire savoir qu’il a les moyens de donner une mauvaise image d’eux s’ils s’obstinent à vouloir décider d’un premier train de sanctions onusiennes qui bien que peu efficaces ouvrira la voie vers une radicalisation du Conseil de Sécurité. Nous rappelons que les sanctions ont déjà commencé à s’abattre sur le régime sous forme d’interruption de relations bancaires et énergétiques notamment avec le Japon et la Chine, deux des plus importants partenaires commerciaux des mollahs. Le discours de Larijani montre l’agacement des mollahs et n’apprend rien aux pays Arabes du Golfe Persique : ils savent bien que l’occident et même la Chine s’opposent à leur entrée dans le club nucléaire.

Le discours de Larijani leur a montré que les mollahs n’ont aucun scrupule et ce discours est même très déplaisant car il s’adresse selon l’habitude des mollahs non pas à l’interlocuteur mais aux médias [1]

Et dans ce cas précis, Larijani, ex-patron et fondateur des chaînes iraniennes de Télévision et de radio islamistes en langue arabe, s’adressait aux médias arabes et à l’anti-américanisme des intégristes locaux. Ce discours est autant plus déplacé et déplaisant que les dirigeants de ces pays ciblés et leurs investisseurs ont conscience des ingérences meurtrières des mollahs en Irak et au Liban, ingérences qu’ils désapprouvent au point de demander aux Américains de rester encore en Irak pour s’opposer à cette politique du régime des mollahs et anéantir les obstacles à l’épanouissement de ce pays.

Ce genre de discours populiste convient bien aux manifestations obligatoires organisées par régime des mollahs, mais il est loin de rassurer les décideurs et les investisseurs arabes présent à un forum international.

Après tout, il s’agissait sans doute d’un dérapage contrôlé pour mettre mal à l’aise ces états qui abritent des bases militaires américaines et de leurs rappeler que l’exemple irakien pourrait s’importer chez eux.

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[1à propos des « déclarations faites s’adressent non pas à l’invité mais aux médias… »
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