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Iran : les premières sanctions
06.12.2006

Les « Six » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni) chargés du dossier nucléaire iranien se sont réunis réunir mardi à Paris pour tenter de trouver un accord sur des sanctions à imposer à Téhéran. La Russie a proposé d’interdire les exportations vers l’Iran de toutes sortes de technologies, matériaux et services destinés à l’enrichissement d’uranium ou de fabrication de réacteurs à eau lourde.



Le sous-secrétaire d’Etat américain, Nicholas Burns, avait estimé la veille qu’il était « temps » pour la Russie et la Chine d’accepter d’imposer des sanctions à l’encontre de l’Iran afin d’adresser un signal à ce pays.

Front « Sino-Russe » | La Chine pour sa part avait commencé en annulant un contrat énergétique de 100 milliards de dollars avec l’Iran. La Russie propose cette mesure qui concerne en premier lieu son actuelle coopération technologique avec l’Iran, coopération qui est pratiquement en arrêt (Boushehr). Cependant, il s’agit d’un premier pas très positif car la Russie avait initialement refusé un texte de résolution sur ce point précis. Le changement d’attitude de la Russie est intervenu après l’entrevue Bush-Poutine à Hanoi.

Grande-Bretagne | Suite à la demande de l’administration Bush de cesser toutes leurs opérations avec l’Iran, certaines grandes banques Britanniques ont dernièrement pris des dispositions en ce sens. Le département américain au Trésor a confirmé que des réunions avaient eu lieu avec les directeurs bancaires britanniques.

Barclays aurait déjà annoncé aux sociétés faisant partie de sa clientèle qu’elle n’accepterait plus aucun versement provenant de transactions avec l’Iran. HSBC a annoncé qu’elle n’accepterait plus les transactions en dollars venant de l’intérieur de l’Iran. D’autres banques refusent d’obtempérer à l’exemple de RBS, mais elles devront bientôt changer d’attitude car les banques britanniques en question sont toutes cotées aux Etats-Unis où elles réalisent des transactions importantes, ce qui les rend potentiellement vulnérables à une action de rétorsion du gouvernement américain ou même des citoyens américains [1].

Face à la généralisation de ces mesures individuelles et unilatérales (indépendantes du Conseil de Sécurité), le régime des mollahs a réagi. Ali Asghar Soltanieh, délégué iranien auprès de l’AIEA, a déclaré : « pour dissiper les incertitudes que l’agence peut avoir sur le programme nucléaire pacifique iranien, Téhéran est disposé à offrir tout type de coopération, mais à la condition que son dossier retourne du Conseil de la Sécurité à l’AIEA. »

Comme nous vous le disons depuis bien longtemps, la grande crainte des mollahs est d’être soumis à des sanctions économiques qui priveront le régime de revenus : il sera incapable de payer les mercenaires qui le protègent et tout deviendra possible pour le peuple.

Que Fait la France ? | La France attend l’unanimité au Conseil de sécurité pour imposer « des sanctions progressives, ciblées et réversibles » contre les mollahs. En attendant, la France continue sans aucune restriction toutes ses relations bancaires et économiques dans tous les domaines avec les mollahs.

La France vend de l’essence à l’Iran !
- (20.08.2006)

Le Monde | Les bonnes affaires de la France en Iran
- (09.11.2006)

LE MONDE | Le lobbying de Total
- (23.09.2006)

Pourquoi la France et l’UE essayeront à tout prix d’éviter les sanctions du Conseil de sécurité contre l’Iran
- (05.07.2005)

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[1Le mois dernier, les victimes américaines d’attentats terroristes ont décidé de poursuivre en justice les filiales aux Etats-Unis de NatWest et du Crédit Lyonnais parce que leurs sièges avaient fourni des services bancaires au Royaume-Uni et en France à des fondations caritatives suspectées par le département américain du Trésor d’avoir des liens avec le Hamas.

Les USA ont imposé des sanctions à l’Iran en raison de son soutien au terrorisme international. Toute personne transgressant ces restrictions économiques risque une amende de 250 000 dollars et 20 ans de prison.