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ÉCLAIRMAG : Le peuple iranien face à un mur
24.07.2006

L’IRAN est en faillite et le premier souci d’un Iranien à son réveil n’est pas d’être libre, mais de se nourrire, de se vêtir et de se loger. LE NAZISLAMISME, C’EST LA MISÈRE.




15,3 millions des Iraniens, soit 71% des moins de 15 ans, vivent dans un tel état de pauvreté qu’ils ne peuvent se nourrir. Leurs parents sont dans le même état. Le Seuil de Pauvreté est de 350$ dans ce pays, mais les Iraniens préfèrent parler du Seuil de Survie qui est à 100$ par foyer et par mois. Et 90% des Iraniens vivent en dessous du Seuil de Pauvreté, 70% en dessous du Seuil de Survie.

Parmi ceux qui bénéficient d’un emploi, un ouvrier gagne 100$ par mois, un fonctionnaire 120$, un médecin ou un ingénieur 250$. Le loyer d’un 2 pièces abordable est de 450$. Travailler le jour, le soir et le vendredi férié, est bien souvent la solution…quand on le peut. Ceux-là se nourrissent de pain et de carcasses du poulet. Les moins chanceux dégringolent et finissent SDF, « Kârton Khâb », ceux qui dorment dans des cartons. La jeunesse est frappée de plein fouet. 75% des Iraniens ont moins de 35 ans et ils n’ont aucun avenir. Le taux du chômage des jeunes dépasse les 65%. Le taux de suicide dans cette tranche de population est le plus élevé du monde et il égale notre taux de natalité. La drogue est partout : 11 millions de toxicomanes ! 15 % des 9-25 ans sont accros à l’héro ou au crack ! Les enfants des rues ? Ils sont 15 millions.

Cireurs de chaussures, porteurs, charbonniers, vendeurs à la sauvette, coursiers à pied, bêtes de somme, vendeurs de pains, cordonniers, vendeurs de fruits, montreurs d’oiseaux, commis, mendiants, SDF, parfois pudiques qui se cachent le visage par dignité, par peur du gendarme, par peur de plaire aux pédophiles, enfants sales et abandonnés faciles à acheter.

Quant à la prostitution Au pays des mollahs, elle atteint 400,000 prostituées à Téhéran ! Les projections donnent plusieurs centaines de milliers de séropositifs d’ici 2010 ! Les Iraniens n’attendent plus rien de ce régime qui leur a apporté la guerre, l’insécurité et l’abolition de la joie (flagellations, pendaisons publiques, amputations des doigts, des mains, des jambes). Ils portent un regard sans complaisance sur les architectes de la révolution.

Mollahs, Moudjahiddines, gauchistes et « héritiers » de Mossadegh, tous ceux qui ont participé à la révolution sont honnis. D’autant plus qu’aucun d’entre eux n’exprime de regrets.

Univers psychologique terrible. Les gens se détestent eux-mêmes et les plus jeunes en veulent terriblement à leurs parents. Car les jeunes lisent beaucoup et ce qu’ils ont découvert sur l’époque des Pahlavi, qui régnaient avant la venue de Khomeiny, les incite à juger sévèrement leurs aînés qui ont sacrifié l’intérêt supérieur de l’Iran à leurs idéologies marxistes ou islamistes. Les jeunes Iraniens regardent l’histoire, non pas à travers les œillères du défunt marxisme mais au travers d’une grille de lecture propre à l’Iran. Ils voient la misère générale, le nombre d’équipements que possédait l’Iran avant la révolution, les places qu’occupait leur pays dans divers classements mondiaux et ses rangs actuels, et leur verdict est sans appel.

Ils ne sont pas sensibles aux «dissidents» comme Ebadi, Ganji, Aghajari qui ne remettent pas en cause la révolution. Leurs regards se portent vers l’étranger où de nombreuses voix leur promettent tout et n’importe quoi. Mais mes compatriotes ont besoin d’une valeur sûre, d’une garantie. Ils veulent retrouver l’équivalent de la quiétude sociale de l’Iran des Pahlavi : progrès, modernité et dynamisme économique. Celui qui incarne cette valeur sûre n’est autre que le fils du Shah. Infatigable voyageur, il plaide en faveur de ses compatriotes alors que les Européens ne se lassent pas des pitreries écoeurantes de Khatami : celui qui a œuvré pour les endormir pendant que ses amis travaillaient sans relâche à la bombe islamique.

L’Iran est une marée humaine de misère, de colère et d’amertume et face à elle il y a un mur : 2 millions de Bassidjis (miliciens islamistes), 750,000 Pasdaran, des milliers d’agents de renseignement et 70,000 mollahs.

Mais il y a des brèches : de nombreux cas de désertions dans les rangs des Bassidjis et des meurtres de Bassidjis ou de mollahs en plein jour au cœur des grandes villes. Les jeunes n’ont rien à perdre. L’été 2003 pendant plusieurs nuits 80,000 manifestaient simultanément à plusieurs endroits de Téhéran. Les automobilistes sortaient afin de créer des embouteillages et d’empêcher les déplacements des miliciens. Le régime a eu très peur.

Chacun se souvient de ces folles nuits et sait que le régime est prenable. On n’attend plus que les sanctions économiques onusiennes : sans l’argent du pétrole, le régime ne pourra plus rémunérer ses miliciens. Plus que tout autre chose, mes compatriotes ont besoin d’un soutien pour changer le régime.

L’Europe doit nous aider pour briser le mur et non colmater les brèches. Nous avons besoin d’affaiblir les mollahs, confondre Khatami, Ebadi, Ganji et tous les autres faux dissidents et Vive le Changement !

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- Quel est le véritable enjeu de l’Iran après cette crise ? (26.05.2006)

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