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11 septembre : L'Iran sème la zizanie
11.09.2006

Larijani, principal négociateur iranien dans la crise sur le nucléaire, a proposé que l’Iran suspende pendant deux mois ses activités d’enrichissement d’uranium. | Décodages |



Le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, est sceptique : « Larijani a offert une suspension de deux mois. Mais nous ne connaissons aucun détail sur le moment où elle commencerait, c’est-à-dire avant ou après l’ouverture de négociations avec l’Iran sur les propositions (du groupe des Six) ». Il s’agit en fait d’une mesure pour empêcher toute sanction immédiate, mais au-delà de cette mesure, le régime des mollahs entend discréditer le Conseil de Sécurité. Les mollahs préfèrent négocier avec les Européens qui sont très hostiles aux sanctions en raison d’excellentes relations commerciales entre l’Iran et l’UE.

Cette décision intervient après l’échec de la mission de Khatami aux Etats-Unis. Sous couvert de conférences sur le Dialogue des Religions, l’ancien président de la république islamique s’était rendu aux Etats-Unis pour négocier une paix séparée avec le Grand Satan. Cette opération avait été préparée par Micheal Ledeen, un écrivain américain impliqué dans de nombreuses affaires d’intermédiation avec le régime des mollahs.

L’échec de la mission Khatami a été consommé dès le 9 septembre et dès cette date ce dernier s’est prononcé en faveur d’une ouverture de nouvelles négociations en dehors de la formule 5+1, des négociations avec les Européens. Parallèlement à la visite de Khatami aux Etats-Unis, Larijani devait rencontrer Solana, ce rendez-vous avait été décalé de deux jours durant lesquels, Larijani s’est rendu successivement à Rome et à Madrid pour convaincre Prodi et Zapatero d’appuyer une prise en main du dossier par les Européens.

Il semblerait donc que Khatami ait communiqué à Téhéran le refus des Américains et que dès le 7 septembre, les mollahs aient cherché à se réorienter vers les Européens. C’est d’ailleurs à cette date que Douste-Blazy (sur RMC) s’est opposé au discours de Bush. Khatami était parti à Washington pour doubler les Européens et devant le refus des Etats-Unis d’accepter cet arrangement, les mollahs ont aussitôt fait demi-tour pour se rallier à l’Europe qui reste invariablement dans une diplomatie anti-américaine et ce malgré les discours d’amitié et de solidarité à propos du 11 septembre.

Nous avons même entendu, effarés, les propos de Villepin rejetant en bloc le bien-fondé même d’une guerre contre le terrorisme islamique !

Cependant, la confusion règne. Téhéran a démenti la réalité de cette proposition de suspension, plutôt Téhéran avait annoncé que la suspension n’était plus à l’ordre du jour : en cela, le régime des mollahs reste conforme à ses méthodes dans l’art de cultiver le flou.

La suspension et le rapprochement avec les Européens se fait au détriment des plans des Russes et toute acceptation de l’offre des P5+1 sera, comme nous l’avons répété à maintes reprises, un gigantesque revers diplomatique, énergétique et commercial pour les Russes. Il s’agit pour les mollahs de ménager toutes les susceptibilités. Très régulièrement les mollahs se retrouvent dans cette situation en cherchant à changer d’alliés stratégiques en cours de partie. Cette fois aussi, cette situation débouchera sur un retour à la zizanie internationale, permettant aux mollahs de gagner du temps et d’obtenir un délai supplémentaire, délai à l’issue duquel ils reviendront sur leurs engagements pris pendant ce même délai. Cette manipulation a pour objectif ce que cherchent les mollahs depuis toujours : obtenir des Garanties de Sécurité par les Américains. Le seul moyen connu pour forcer les Américains à accepter un arrangement reste l’amplification de la crise. Après l’échec de la mission de Khatami, les mollahs reviennent à la case zéro : c’est une histoire sans fin.

C’est une zizanie permanente encouragée par les mollahs et mise en pratique par les Européens qui font semblant de les croire sincèrement intéressés par un accord avec l’Europe. Les mollahs ne veulent qu’un Accord Global avec les USA. Cette zizanie permanente encouragée par les mollahs est aussi encouragée par l’Europe qui refuse de condamner le Hezbollah, et par conséquent refuse de combattre le terrorisme islamique ou même d’utiliser le mot terrorisme [1] pour qualifier le régime des mollahs et ses groupes mercenaires.

Cette zizanie revêt des formes différentes : l’une d’elles ne concerne pas la querelle Etats-Unis-Europe et elle est sans doute l’une des plus importantes. Les mollahs discréditent l’autorité du Conseil de Sécurité, et la France et de nombreux états Européens suivent leur exemple en acceptant de se substituer à l’ONU. Cette attitude aura aussi des conséquences au Liban, où d’ailleurs, les livraisons d’armes par avions-cargos iraniens ont déjà repris.

Triste constat pour un 11 septembre. Désormais tout sera permis.

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[1L’Union Européenne a élaboré un lexique interne destiné à la communication publique de ses politiciens et fonctionnaires. Elle y a précisé quels mots utiliser en matière de terrorisme afin de souligner que l’islam ne justifie pas les attentats terroristes. Sont bannis de ce lexique les termes « islamiste », « fondamentaliste » et « jihad ». Cette complaisance ne profite qu’aux terroristes qui ont pris en otage un milliard de coreligionnaires musulmans.