« Nous avons achevé notre réflexion et nous espérons parvenir à une solution globale, fondée sur la base de la coopération, la négociation et le respect des droits de l’Iran à se doter de la technologie nucléaire », a déclaré M. Mottaki devant la presse avant un entretien avec son homologue sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.

Il semblerait donc que le régime des mollahs soit décidé à faire durer le suspens. Cette réponse n’en sera pas une au sens où on l’entend en occident et ne sera pas conforme à la promesse faite par le ministre iranien des Affaires Etrangères.

En ce sens, «fondée sur la base de la coopération» , voudra dire une coopération avec l’AIEA dans une forme identique à celle que cette organisation a connu en Iran : opacité, refus d’application du protocole additionnel, diverses pressions sur les inspecteurs... La négociation signifie : reprise du marchandage point par point de toutes les clauses de l’offre et des conditions de l’application de l’offre (la suspension, le retraitement, la recherche, le Protocole Additionnel).

Le contexte | En fait, il ne faut pas oublier que les mollahs avaient certainement programmé la guerre au Liban quand ils ont donné une date tardive pour la remise de leur réponse . Ils estimaient pouvoir créer une crise à l’échelle planétaire en guise d’avertissement contre un éventuel durcissement des positions des Américaines ou onusiennes dans leur dossier nucléaire. La réponse du 22 Août sera en adéquation avec leur parrainage (non déclaré) des actions militaires du Hezbollah au Liban.

La riposte d’Israël a surpris la république Islamique : les mollahs étaient parmi les premiers à demander un cessez-le-feu. A la fois pour se donner une image de pays respectueux du droit international, mais aussi afin d’épargner la force de frappe du Hezbollah. D’ailleurs, dès l’application du cessez-le-feu, le premier pont à être réparé a été celui qui reliait la plaine de la Bekaa à la Syrie afin de réapprovisionner les stocks d’armement du Hezbollah qui doit disposer d’un arsenal respectable afin de servir d’agent de nuisance sur le terrain.

Diversion internationale et diversion locale | Or, la guerre du Liban n’a pas résolu le problème des mollahs. Ils doivent donc créer une nouvelle crise « inédite ».

Cette guerre a été coûteuse et ce n’est pas à la veille de l’application d’éventuelles sanctions économiques que l’Iran peut se permettre de nouvelles folies au Liban, d’où les exercices militaires qui sont une pâle copie des capacités de nuisance du Hezbollah. On y a d’ailleurs fait un « essai réussi » d’un missile jusque là inconnu alors que sur les images, nous avons surtout vu des soldats se déplaçant à motos et équipés de RPG-7 (dont le nom iranien est le même que le nom donné au missile : Saegheh).

Lors de la seconde journée, le régime a également expérimenté la chute involontaire d’un de ses avions qui avait rencontré des problèmes techniques : cet accident a été traité avec plus de discrétion que le « tir réussi du missile » d’autant plus que cet avion militaire est tombé sur un camion citerne roulant dans une zone urbaine provoquant ainsi de très importants dégâts ! Le décor a changé mais le contexte est toujours le même : celui de la guerre au Liban. Ce contexte exige une Solution Globale.

Dans sa déclaration à Pretoria, Mottaki a utilisé la formule : Solution Globale. Cependant, les mollahs n’agiront pas à découvert et utiliseront la crise nucléaire pour se faire inviter à la table des négociations du règlement de la Crise Libanaise. Et ils entendent utiliser cette rencontre pour résoudre la crise nucléaire. C’est un peu complexe mais en même temps très simple :

Les mollahs vont étendre l’offre à de nouvelles exigences qui nécessiteront d’éventuelles nouvelles négociations. Ces nouvelles exigences se focaliseront sur les Etats-Unis et ne seront que des faux prétextes.

Le régime des mollahs a provoqué la guerre du Liban pour de nombreuses raisons dont l’une des principales reste l’objectif de faire reconnaître le rôle régional de la république Islamique d’Iran afin d’attirer les Américains à la table des négociations bilatérales et sans intermédiaires.

Le régime des mollahs veut être l’unique interlocuteur des américains dans la région et par conséquent arriver à un accord global sur la région : accord qui comprendrait un arrangement sur le dossier nucléaire et un arrangement sur la participation des groupes terroristes financés par les mollahs au processus politique de la région.

Ces accords (ou «Garanties de Sécurité» accordées par les américains) permettront aux mollahs d’officialiser leur main mise sur la région. Et ainsi ils pourront revendiquer le leadership du monde musulman !

La Solution Globale est indissociable du Hezbollah International car cette organisation est la Force de Dissuasion du régime des mollahs. Mais cette stratégie complexe a 3 défauts désavantageux qui se combinent dangereusement :