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Le Hezbollah et le yaourt 0%
18.08.2006

Suivant les promesses de Nasrallah d’indemniser les victimes des bombardements, le Hezbollah a entrepris de recenser les demandes. Des listings ont été dressés et des plans des quartiers annotés avec les noms de chaque habitant. «Tout se passe dans le calme et avec une organisation parfaite», selon le correspondante du Figaro.



Seul manque à ce tableau idyllique dressé par cette future Delphine Minoui, qui procurera le budget pour ces dépenses.

Les articles se suivent et se ressemblent quand on passe la matinée à lire la presse française, au gré des articles, on relit toujours en filigrane la même dépêche AFP, le Coran quotidien de sa sainteté la république. Ceux qui sont trop rebelles pour copier les dépêches en y changeant un ou deux mots écrivent des articles et là encore, que l’on ouvre le Figaro, le Monde ou Libé, la punition est la même. Une intro, deux témoins, une expertise, et l’affaire est bouclée. Lisse, propre, claire comme un yaourt 0%, on ne sait pas de quels mamelons de vachette a pu couler le lait qui a donné ce yaourt sans saveur d’où ont été tirées toutes les matières nobles qui donnaient le goût et les vitamines.

Ainsi au gré des lectures, on apprend de belles choses sur l’efficacité du Hezbollah et l’incroyable popularité de son chef barbu qui veille au bien être des Libanais, mais nulle part, dans aucun journal, il n’est fait mention des ressources du Hezbollah. Le Papa Nasrallah était-il une copie de Bill Gates ? Notre gros barbu a-t-il gagné au tirage et au grattage ? L’argent collecté par des associations chiites permettrait-il de justifier les dépenses en stickers, posters, Télévisions et missiles du Hezbollah ?

Ces questions ne correspondent pas aux attentes des Français. Ces derniers apprennent seulement que le Hezbollah a généreusement offert d’indemniser « les réfugiés ». Autre fait incroyable, le journaliste du Figaro et ses confrères et consoeurs des autres journaux traitent la question des ressources par des pirouettes ou des plaisanteries et ne précisent pas que cette générosité est permanente : le Hezbollah offre une couverture sociale de 100% à ses sympathisants, des logements sont offerts et des salaires aussi, en échange de ces services l’organisation demande fidélité et abnégation.

Mais il est interdit de mentionner ces faits car il est interdit en France d’évoquer le caractère sectaire de cette organisation et la provenance de l’immense budget qui lui permet d’embrigader des dizaines de milliers de personnes et ainsi assurer à cette organisation aux méthodes mafieuses l’assurance d’avoir des élus. L’argent du Hezbollah est un tabou pour les journalistes français et ceci parce que cet argent vient de l’Iran, prélevé par le régime des mollahs sur les revenus légitimes du peuple iranien. Les destructions civiles du Liban ont été estimées à 4 milliards, cet argent s’envolera des caisses de l’Iran pour aller alimenter une organisation maffieuse et sectaire qui agit comme agissait Don Pablo Escobar, le maffioso au cœur d’or.

Il y aurait de véritables articles (susceptibles de décrocher un prix Pulitzer) à faire au sujet de l’itinéraire de cet argent occulte. Des articles sur le manque à gagner pour l’Iran où 86% de la population vit avec des revenus égaux au quart du niveau du Seuil de Pauvreté et se demande pourquoi le Hezbollah et ses membres et leurs voisins de palier ont droit à cet argent qui pourrait éradiquer la misère en Iran ? Il y aurait un article à faire sur les détournements d’argent faits pendant les transactions, un autre à faire sur la corruption institutionnalisée par le Hezbollah et le danger d’avoir habitué un peuple à se laisser acheter… Il y aurait des dizaines d’articles à faire sur le rôle de cet argent… Au lieu de tout ça, nous avons droit aux mêmes inepties par de jeunes journalistes, journalistes qu’on gratifie d’un Prix Albert Londres quand au lieu d’informer et nourrir les esprits ou éveiller la curiosité, ils ont décidé de faire du yaourt 0%.

Les véritables victimes de cette guerre sont les iraniens qui meurent chez eux. Leurs maisons sont détruites par des bulldozers de la mairie et le Guide Suprême ou un quelconque mollah Khatami ne vole jamais à leur secours. Ils meurent de faim et de froid dans la rue et aucun intellectuel issu du régime ne pétitionne sur leur sort. 1000 Libanais sont morts pendant que dans le même délai, 70 enfants iraniens (sur les 500 fugueuses par jour) sont tombés dans des réseaux de prostitution et qu’au rythme d’une personne tous les 3 minutes, durant ces 32 jours, 15360 iraniens ont basculé dans la toxicomanie intraveineuse, prenant un aller sans retour pour le Sida Land. Aucun des 85% d’iraniens sous la ligne de la survie, des 16000 fugueuses, des 2300 mineurs prostitués et les toxicos contaminés par le sida ne comptera autant pour le régime des mollahs que le Hezbollah qui soigne son « image de marque » après la calamité qu’il a lui-même provoquée.

Ce sont les iraniens qui sont sacrifiés sur l’autel du Hezbollah et non pas les Libanais ou les Israéliens. Mais à qui les Iraniens demanderont-ils des indemnités quand ce régime infernal sera abattu ?

Aux journalistes qui auront été les complices de l’omerta ? Aux directeurs ou propriétaires de cette presse ? ou à l’état qui a qualifié les mollahs d’élément de stabilité après avoir mis Khomeiny dans un avion et l’avoir envoyé aux frais de la république en Iran pour y semer désordres et massacres ?

Plus probablement, il n’y aura pas d’indemnités pour les iraniens et ils devront se contenter d’une vengeance sourde basée sur la rupture de toutes les relations commerciales pour une durée indéterminée. Là, nous verrons nos débiteurs se confondre en excuses et même payer des indemnités : après tout les iraniens savent que les mollahs tiennent leurs partenaires par leurs bourses en faisant en permanence des chantages de toutes sortes.

Dans l’article du Figaro, le correspondant cite Malki un des organisateurs du Hezbollah. Le journaliste écrit : «D'où vient l'argent ? Disons que c'est celui du Hezbollah. Il ne faut pas tout dire...», conclut-il en riant. Nous pensons que l’auteur de cet article ne sait pas quelles sommes de misères sont occultées par cette joyeuse conclusion. L’argent versé au Hezbollah détruit des vies en Iran et explose le Liban. Soyez plus respectueux de ces vies, M. Adrien Jaulmes.

Ces derniers jours, Jaulmes a écrit deux articles sur le sujet [1] avec le même mépris de la réalité terroriste et maffieuse du Hezbollah. En occultant le fait que le Hezbollah contrôle toutes les infos et surveille les journalistes et leurs articles. Les articles d’Adrien Jaulmes affichent un mépris total pour les victimes indirectes du Hezbollah et contribuent à entretenir une fausse légende à propos de cette organisation que l’un des rédacteurs en chef du Figaro a qualifiée, à juste titre, d’Effrayant Hezbollah. Dans les articles d’Adrien Jaulmes (lauréat du 64e Prix Albert Londres en 2002), tout est écrit pour louer l’efficacité du Hezbollah, sa générosité ou encore son courage. Il va bientôt falloir remplacer le Prix Albert Londres par un Prix Londonistan pour les journaleux docilement briefés par le quai d’Orsay.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

A propos du Prix Albert Londres:
-  68e Prix Albert Londres décerné à Delphine Minoui
- ( 22.05.2006)

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