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A propos du 68e Prix Albert Londres décerné à Delphine Minoui
22.05.2006

L’Iran c’est 63 millions d’habitants sur 70 qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est 15,3 millions d’enfants qui souffrent de malnutrition, 70% de la population toxico. Et le prix Albert Londres a été décerné à la personne qui vous dépeint un autre Iran.



La lettre des « Incos » au jury du Prix Albert Londres

Sur ce site, nous n’avons jamais cessé d’écrire des textes très documentés sur les articles de Delphine Minoui car nous avons la conviction que ces articles donnent de mauvaises informations à la fois aux Français et aux politiques. Nous avions cru que cet appel avait été entendu et que les dirigeants français préféraient comprendre l’Iran pour être son allié, l’allié du peuple iranien au XXIe siècle. Il semble donc que notre appel a été entendu mais que les dirigeants et les journalistes français préfèrent montrer leur allégeance au régime des mollahs.

L’attribution de ce prix à Minoui est impossible à commenter tant son travail est loin de satisfaire les critères du journalisme selon Albert Londres. «Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie», disait-il.

Mais c’est à propos de Cayenne que nos chemins croisent celui d’Albert Londres. Dans un entretien imaginaire, Véronique Hamel demande à Londres : « A corps défendant, vous êtes devenu le Saint Patron des réprouvés de Cayenne, quel prisonnier avait touché le fond de l'expiation ?

Londres répond : Paul Roussenq, « l'inco » (l'incorrigible) qui m'avoua : « Je ne puis plus me souffrir moi-même. Le bagne est entré en moi. Je ne suis plus un homme, je suis un bagne... ». En Iran, il y a 63 millions de bagnes ambulants, de demi-vies saccagées et pas une seule fois Delphine Minoui n’a pris sa plume pour vous en parler.

«Mon petit, un vrai reporter doit savoir d'abord écouter et regarder. Celui qui sait seulement écrire ne sera jamais qu'un littérateur...» Tant de clameurs, de révoltes, de doléances dans l’air de Téhéran qui ne viendront jamais polluer les lecteurs du Figaro. Tant de putains juvéniles sur les trottoirs de Téhéran, tant de camés aux veines ouvertes, tant de gavroches dans nos rues et elle n’a vu que les mollahs repus et leurs hommes d’affaires du cabinet d’avocats Atieh Bahar. Ils peuplent ses articles au ton léger où l’on parle de pâtisseries danoises, de la dernière pièce à voir ou de faux opposants au passé trouble.

Ces jours-ci, Nazanin, une femme d’à peine 18 ans attend le jour de sa pendaison et nul en France n’a pu lire son histoire, car les mollahs n’ont pas autorisé Minoui à en parler. Et il y a des dizaines de cas similaires, celui d’Atefeh pendue à 16 ans pour s’être refusée à un juge pour enfants… C’est lamentable et humiliant pour nous de rappeler ces faits... Il y a eu aussi Jila dont vous n’avez rien su car le correspondant de plusieurs journaux, la journaliste officielle qui a l’exclusivité de la parole sur l’Iran, Delphine Minoui, a participé à la censure imposée par le régime des mollahs… Et que dire du plus déchirant de tous les cas, celui de Payam Amini, mort sur la potence quand Minoui préférait peaufiner l’image de Khatami ou à améliorer l’image du BCU. C’est une honte.

Nous sommes autant à plaindre que ce pauvre Albert Londres. Ce talentueux journaliste humaniste est mort, probablement assassiné, dans l’incendie d’un bateau qui le ramenait de Chine vers la France, il repose aujourd’hui dans les profondeurs de la mer Rouge. Cette année si un tsunami a lieu, on saura que le corps du journaliste, d’investigation et de passion qu’il fut, se sera retourné dans les fonds marins, en colère contre ce choix inapproprié !

Ceux qui continuent d’embaucher Minoui ne sont plus dignes de confiance et nous vous demandons à tous d’écrire à la direction de ce journal. Ceux qui ont décerné ce prix à Minoui cherchaient sans doute à lui donner une légitimité, histoire de clore le bec aux importuns de notre genre, peut-être même à vos serviteurs dIRAN-RESIST qui sont les seuls à porter la plume dans la plaie du politiquement correct et de la désinformation qui entoure l’Iran, ce partenaire turbulent de la république française. Mais ceux du jury qui ont voté pour Minoui ont également sali la mémoire d’Albert Londres et entâché les prix reçus par les précédents lauréats de soupçons indélébiles quant à d’éventuelles raisons politiques qui auraient motivé ces choix.

Le Prix Ablert Londre a salué l’Oeuvre de Minoui, un peu comme Cannes a récompensé de nombreux cinéastes iraniens qui n’ont jamais milité ou pétitionné contre les mollahs, mais qui ont contribué à donner une image politiquement correcte d’un régime inqualifiable.

Ce prix décerné à notre amie n’est pas le premier de sa carrière engagée (en CDI), nous lui avions déjà décerné notre fameux bonnet d'âne et nous le jugeons toujours aussi mérité ! Notre seule récompense est que les articles de la brillantissime lauréate « indépendante », sont sans cesse contredits par la réalité iranienne, par la misère et la violence qui remontent à la surface comme une fosse remplie à ras bord.

L’Iran reste notre priorité avec ses 63 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, ses 15,3 millions d’enfants qui souffrent de malnutrition, ses 70% de la population qui sont toxicos. Nous allons bientôt enfoncer la plume plus profond dans la plaie et dénoncer avec plus de rigueur les attachés de presse non déclarés des mollahs et leurs articles tendancieux.

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