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Le conflit au Liban est un modèle réduit
26.07.2006

La nouvelle ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett a appelé mardi la Syrie et l’Iran à cesser de soutenir le Hezbollah et a insisté sur l’importance pour la communauté internationale de soutenir le gouvernement libanais.



La britannique appelle la Syrie et l’Iran à soutenir un gouvernement libanais qui est lui-même aux ordres de la Syrie et du Liban. Selon Margaret Beckett qui incarne à merveille la diplomatie britannique, il est primordial de soutenir « le gouvernement démocratiquement élu du Liban » !

La suite de la déclaration de Beckett est à la hauteur de nos attentes : « pour qu’il (le gouvernement libanais démocratiquement élu par la Syrie) soit plus à même non seulement de reconstruire ce qui a été détruit, mais aussi de conduire les affaires du pays d’une manière qui assurera la paix et la stabilité dans l’avenir ».

Ceci ne nous convient pas car l’usage de cette langue de bois permet aux mêmes Britanniques de chercher à établir le dialogue avec le gouvernement démocratiquement élu par les Iraniens. Si ce langage convient bien aux citoyens européens qui ignorent tout de la suprématie de la Syrie et de la république Islamique, en revanche il déplait aux Iraniens qui reconnaissent là l’expression des déclarations britanniques, quand ces derniers vivaient en maître absolu en Orient et qu’ils exploitaient les ressources naturelles de ces régions.

Depuis l’éviction de l’« Ayatollah » Jack Straw du ministère britannique des affaires étrangères, nous entendions peu les représentants de ce pays. Le conflit du Liban permet à l'allié historique du clergé chiite iranien de revenir sur le premier plan international et de déployer un langage en apparence ferme, mais qui indirectement sert les intérêts des mollahs. Soutenir le gouvernement actuel du Liban est synonyme de soutenir l’aspect légal du pouvoir Irano-syrien au Liban. C’est purement et simplement abject.

Les Britanniques sont revenus en Irak grâce à l’invasion de l’Irak et il est très choquant de voir cet ancien colonisateur se pavaner dans les rues de ce pays. Nous espérons que les américains ne feront l’erreur de compter sur les Britanniques pour « aider le peuple iranien » [1]. La diplomatie britannique a a ses réseaux en Iran, mais elle est détestée par tout le monde des plus puissants aux plus démunis.

Pour l’heure, nos amis américains font tout à l’envers, ils soutiennent des faux opposants expédiés par les mollahs et ils sont en coalition avec la Grande-Bretagne. Pourtant, ils n’ont besoin ni des uns ni des autres pour aider le renversement des mollahs et redevenir nos amis. Et en l’occurrence, ni les faux dissidents ni les Britanniques ne veulent d’un changement de régime en Iran : d’ailleurs ils ne veulent pas non plus voir cesser l’ingérence des mollahs sur la scène internationale.

Mais, il reste à savoir si les Américains eux-mêmes veulent ou pas mettre un terme à l’islam au pouvoir, s’ils désirent donner une chance aux patriotes laïques ou de continuer à soutenir des islamistes mous, des bigots modérés et toutes sortes de faux semblants pour éviter l’option patriote laïque . Reste à savoir s’ils ont des idées préconçues sur le Moyen-Orient ou s’ils cherchent vraiment la stabilité et le progrès ?

Pour l’heure, nous avons les Britanniques qui veulent donner une chance à la vitrine légale de l’axe Iran-Syrie et nous avons les Américains qui ont mis en place en Afghanistan et en Irak, deux républiques islamiques inefficaces et impopulaires qui ne garantissent même pas la sécurité des citoyens. En insistant sur l’aspect démocratique de l’élection de tels pantins, les Britanniques confirment leur volonté de décider ce qui convient pour nous autres en Orient : des régimes aussi loin que possible du modèle laïque. Etrangement, cette situation leur convient bien car ils entretiennent d’excellentes relations avec différents cercles islamistes et ce depuis plus de 150 ans. Hélas, les Français sont trop occupés à animer Radio Palestine sur France-Inter et n’ont guère le temps de concevoir une diplomatie Moyen-orientale à la hauteur des défis actuels : Alliance Iran-Russie (élargie au Venezuela et à la Corée du Nord) et l’offensive énergétique Russe. Au lieu de cela, ils font bande à part et laissent les Britanniques imprimer leur marque sur la diplomatie américaine.

Les Britanniques ont leur langue de bois qui demande le respect d’un gouvernement élu par la Syrie, elle-même sous la protection des mollahs. Les Français ont aussi leur langue de bois et défendent le peuple du Liban, sans citer l’occupation du Hezbollah et l’inféodation de l’armée libanaise à la Syrie et l’impunité des Pasdarans qui évoluent dans ce pays, munis de passeports libanais délivrés par le Hezbollah ! Les Italiens en font autant… les Russes encouragent l’intermédiation de l’Iran… Et les américains sont incapables de reconnaître leur relatif isolement parmi leurs propres alliés. Le Liban n’est pas seulement la victime du Hezbollah mais aussi celle de la langue de bois de l’UE (qui se prétend une entité démocratique, humanitaire et pacifiste). Nous revivrons la même tragédie qui frappe le Liban sur notre sol chéri, l’Iran.

Nous le vivons depuis 27 ans, mais bientôt nous serons aussi sous les bombes et entendrons les Britanniques appeler à soutenir le gouvernement démocratiquement élu d’Ahmadinejad. Entendre la France pleurer le Peuple Iranien au nom de la tolérance et se précipiter pour signer des contrats avec les mollahs au nom de la reconstruction de l’Iran. Nous verrons les américains nous catapulter un dissident impopulaire, incapable mais tellement démocratique.

Tout a commencé par la guerre du Liban et la révolution des mollahs avec l’aide de ces mêmes faux discours pacifistes, démocrates et tolérants. 30 ans de déchirements et de destruction pour le Liban, 27 ans d’anéantissement pour l’Iran et pendant ce temps l’Europe s’est engraissée de nos malheurs en nous aidant à nous reconstruire puis en nous aidant à casser nos constructions le tout accompagné de beaux discours pour l’amitié entre les peuples.

Les mêmes marchands se réuniront à Rome pour nous dispenser leurs discours démagogiques, les gauchos urbains et européens leurs emboîtent le pas : le Liban, la Palestine, quelles aubaines pour les démagos. Nous Libanais, Iraniens, Irakiens, Afghans sommes les victimes collatérales des intérêts de l’Europe et comme les affamés de l’Afrique devrons tendre nos bols vers ceux qui nous affament et qui nous chantent « We are the world » pour apaiser leur conscience.

Le rôle du Hezbollah | Sans le Hezbollah, le Liban peut vivre et retrouver son aura, l’Iran redevenir ce qu’il fut ; or, l’UE évite de l’accuser car elle a besoin de sa nuisance anti-américaine. L’Europe se conforme dans une langue de bois qui veut reconduire un statu quo source de conflits pour nous, source de richesse pour elle. Le conflit au Liban est le résultat des intérêts occultes de l’UE et de son protégé insolent, le régime des mollahs. Or, si l’UE a placé tous ses œufs chez les mollahs, les mollahs ont été plus malins et ont pactisé avec la Russie, super puissance régionale, hyper-puissance nucléaire, allié énergétique stratégique de l'UE.

Les intérêts occultes de l’UE seront broyés par les intérêts occultes Russes et ce avec l’aide de l’Europe elle-même qui profite de chaque conflit avec les mollahs pour affaiblir son allié américain et renforcer son adversaire Russe. Et en plus l'Europe trouve le moyen de retarder toute opposition à l'avancée des Russes, donnant à l'Axe Iran-Russie les moyens et surtout les délais nécessaires de préparer son acte de Rupture (Rupture qui sera partielle car la Russie se positionnera en retrait).

Le conflit au Liban qui était une provocation du Hezbollah permet aux Russes de tester sur un modèle réduit les capacités de réactivité de l’Europe.

Les mollahs et les Russes ne jouent pas les mêmes partitions. Les mollahs cherchent à trouver des Garanties de Sécurité auprès de l’hyper-puissance américaine ou auprès de la super-puissance régionale Russe et cette dernière veut redevenir une Hyper-puissance. Les intérêts occultes ne cessent donc de se multiplier, c’est pourquoi ce conflit est un modèle réduit riche en enseignements pour ceux qui cherchent à les provoquer pour se renforcer. La Russie a besoin des mollahs pour générer ce genre de conflit.

Elle se sert des mollahs en Irak, en Afghanistan, dans le Golfe Persique, au Liban et n’aura donc aucun bénéfice à réduire le rôle du Hezbollah. Et l’Europe ne fait pas le poids devant cette Russie puissante et vorace qui maîtrise pleinement sa propre langue de bois.

Nous sommes donc au commencement d'une réaction en chaîne à moins qu'il se forme une ligue anti-Alliance Iran-Russie ou au moins une ligue anti-mollahs.

Bien étrangement, ce sursaut d’éveil vient des pays arabes sunnites et non pas de l’occident laïque. Espérons que des mises en garde comme les nôtres seront entendues pour créer un front unis contre l’Alliance Iran-Russie élargie au Venezuela, la Corée du Nord...

[Recherche Par Mots Clefs : Grande-Bretagne]

[Recherche Par Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE]

[1WWW.IRAN-RESIST.ORG

Au XIXe siècle et dans les premières années du XXe siècle, le Nord de l’Iran était aux mains des Russes et le Sud entre les mains des Britanniques, ils frappaient chacun leur monnaie et les iraniens qui devaient voyager dans leur propre pays, devaient impérativement demander des visas à ces deux états parasites. En revanche les princes Qajars et les grandes familles avaient, à l’image de la collaboration française, passé des accords avec les occupants. Au-dessus de l’entrée de leurs palais, ils arboraient fièrement le drapeau de l’un des deux occupants. Les occupants à leur tour avaient passé des accords avec le clergé et les seigneurs féodaux, les premiers contrôlant l’opinion et les seconds les territoires. Les Russes disposaient aussi d’une armée locale : la brigade cosaque. ET les Anglais avaient les artilleurs Indiens, féroces mercenaires armés de fusils très perfectionnés...