Iran Resist - Iran : Shajarian, le mauvais bluff !

Iran : Shajarian, le mauvais bluff !
12.10.2020

Depuis une semaine, le régime est face à un tsunami de pénuries alimentaires grandissantes de jour en jour, car à l’appel du prince Reza Pahlavi, les routiers ont rejoint la contestation populaire en bloquant le principal accès du régime vers le Kurdistan irakien, son dernier fournisseur de produits alimentaires et de médicaments. Les Iraniens ont aussi suivi la directive du prince en manifestant massivement contre le régime au prétexte de la célébration d’une victoire sportive internationale. L’appel a aussi été entendu au sein de l’opposition anti-mollahs, mais aussi anti-Pahlavi. Les policiers invités à se joindre la lutte ont aussi répondu présents. Le régime a décidé de raviver sa fausse opposition en instrumentalisant la mort du chanteur Shajarian qui en faisait partie. Mais il a échoué et son bluff a entraîné des conséquences inattendues !

Jeudi dernier, le 9 octobre 2020 (17 Mehr 1399), les mollahs ont opté pour l’intervention de leurs faux opposants [1] en annonçant la libération de la fausse féministe Narguess Mohammadi, proche de la fausse opposante nobélisée Shirin Ebadi, « après des mois de souffrance due au covid-19 ». Immédiatement, les officiers rebelles de renseignement ont démonté ce récit en révélant qu’elle avait grossi durant sa soi-disant incarcération ! Elle est devenue rapidement un sujet de plaisanterie. Il a, par exemple, été dit qu’elle avait été libérée avant d’exploser !

Les mollahs ont vite oublié cette grosse erreur en demandant à leurs agents présents sur Twitter d’annoncer d’inciter les Iraniens à descendre dans la rue à l’occasion de la mort du chanteur collabo Shajarian, animateur de la fausse opposition, en le présentant comme un vrai opposant !

Nous nous sommes alors étonnés, car on avait entendu parler de sa mort le 22 septembre. Des condoléances écrites par Khatami datant d’une semaine plus tard viennent de confirmer ce décès.

Le régime a donc inventé un nouveau décès pour son vieux compagnon, voix de la fausse opposition, et a prié ses cybers faux opposants d’ameuter les Iraniens pour qu’il puisse capturer les images de très grosse foule masquée à travers le pays pour y ajouter des slogans pré-enregistrés en faveur de leurs faux opposants, mais les Iraniens sont restés chez eux.

Les mollahs et leurs agents ont diffusé des images d’une petite foule à Téhéran pour casser la résistance des Iraniens, mais ils n’y sont pas parvenus. Ils ont sans cesse évoqué l’appel du prince en affirmant que la manifestation pour le chanteur connu pour son engagement en faveur de la révolution islamique pouvait déclencher un mouvement plus vaste contre le régime, mais cela n’a pas convaincu les Iraniens. Les mollahs n’ont aussi pas eu le soutien de leurs propres employés religieux et miliciens basés à Téhéran et ses environs. Ils n’ont pas pu grossir leur petite foule. Celle-ci est devenue la preuve de la faillite et la vulnérabilité du régime.

Par ailleurs, plus tard dans la soirée, des jeunes sont descendus dans les rues pour détruire des symboles du régime ! Les policiers ne se sont pas montrés. Leur passivité a souligné leur disposition à aider les Iraniens.

Les mollahs ont alors annoncé des arrestations pour calmer le jeu.

Les officiers rebelles des renseignements ont alors chargé Shajarian en diffusant un grand nombre de documents inconnus de leurs archives sur lui pour rappeler qu’il n’était pas un résistant, mais qu’il se réclamait du régime et profitait par ailleurs de tous les privilèges qu’il offre à ses amis comme l’accès à la chasse des espèces en voie de disparition ! Les officiers rebelles des renseignements l’ont tué une nouvelle fois et avec lui le projet de la relance de la fausse opposition !

Le fils de Shajarian est alors intervenu en parlant à des fans invisibles en leur demandant de ne pas politiser la soirée en respect pour son père qui avait toujours interdit que les gens s’expriment politiquement (contre le régime) lors de ses concerts ! Il a dit que son père était au-dessus des idées politiques, que l’art était au-dessus de la politique, méprisant sans le savoir les Iraniens dont le régime cherchait la présence.

Étrange intervention mais certainement pas fortuite ! On a compris que les mollahs avaient eu peur et voulaient cesser leur initiative qui avait ridiculisé leur fausse opposition.

Mais par la suite, les cyber faux opposants ont annoncé que le corps de Shajarian avait été expédié à la demande de sa famille à Mashad pour être enterré à côté du tombeau de Ferdowsi le grand poète anti-islam. On a conclu que les mollahs avaient changé d’avis, qu’ils improvisaient au gré des surprises, et espéraient à présent duper les Iraniens en inventant un soudain amour de Shajarian pour Ferdowsi alors qu’il ne l’avait jamais exprimé ou célébré en déclamant ses poèmes ! Le transfert à Mashad pouvait aussi leur permettre de simuler une mobilisation en faisant appel aux dizaines de milliers de mollahs, soldats ou des réfugiés afghans présents à Mashad.

© IRAN-RESIST.ORG
Vendredi 09 octobre 2020 (18 Mehr 1399), dans la matinée, on a vu seulement, une petite foule sur une vue très aérienne, on a conclu que les habitants de la ville n’avaient pas été dupés. Étant donné que l’on n’a pas vu les visages des participants, on a conclu qu’il s’agissait de figurants afghans. Cela signifiait donc le refus des mollahs ou des soldats de Mashad de participer à une manifestation dont les images pouvaient profiter au régime ! Mais la video a été par la suite supprimée !

Plus tard, on a vu une foule de taille similaire devant les grilles d’accès au tombeau de Ferdowsi. Un membre du régime a contré ce projet en précisant que le tombeau de Ferdowsi n’étant pas dans un cimetière, personne ne pouvait y être enterré sans l’accord du régime et que par ailleurs, le corps allait sans doute être intéressé dans le carré des poètes, petit espace situé à l’extérieur du site du tombeau et réservé aux poètes contemporaines iraniennes comme Akhavan-Saless. Mais, personne ne signala un rassemblement autour de cet espace.

Les mollahs ont alors fait diversion par rapport au manque de manifestants et manque de qualité des participants en affirmant que la zone avait été bouclée par un lourd déploiement policier, mais les gens y étaient et leur nombre grandissait ! Voici les images attribuées à ce bouclier hors du commun !

On a alors vu une masse plus importante mais très passive sur une photo et une vidéo où un officiel expliquait que le corps était arrivé, mais pas la famille du défunt qui selon les rumeurs était occupée à prier en sa mémoire (sur un site cher à Khomeiny à Qom) !

En regardant sur google map, on a compris que la foule se trouvait sur le parvis faisant face aux portes d’entrée du jardin abritant le tombeau de Ferdowsi. Il y avait une allée centrale de 25 mètres de large et 225 mètres de long bordée par des rangées d’arbres et flanquée de 2 contre-allées. Nous avons examiné la photo et le nombre des gens nous a paru incongru : aux premiers plans on avait trop peu de personnes debout sur une largeur de 25 m et plus loin, on avait trop de personnes pour une telle largeur.

Sur d’autres vidéos, on n’avait pas la même foule.

In fine, les responsables ont reporté l’enterrement du mort factice au lendemain, espérant plus de personnes après avoir si lourdement insisté sur l’attachement (imaginaire) de Shajarian à Ferdowsi. Dans la soirée, on a vu une dizaine de personnes sur place ! Les mollahs ont alors évacué Ferdowsi pour dire que Shajarian allait se reposer à côté de « son ami » le poète Mehdi Akhavan-Saless.

Cette amitié annoncée a surpris les Iraniens, car les deux hommes se connaissaient et s’étaient rencontrés à quelques reprises à des soirées, mais ils n’avaient pas travaillé ensemble. Akhavan Saless était profondément anti-arabe et anti-islam et avait refusé l’invitation de Khamenei qui se dit poète et il avait été privé de sa retraite et molesté pour cette raison. Shajarian ne l’avait pas alors aidé, mais il avait pillé son œuvre après la mort et gagné beaucoup grâce à lui. À présent, la famille de Shajarian et le régime allait piller le nom du poète pour s’acheter de la crédibilité !

© IRAN-RESIST.ORG

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Samedi 10 cotobre 2020 (19 Mehr 1399), on a vu environ 150 personnes (dont deux magnifiques Afghans sur le 1er plan) pour la communion posthume de Shajarian avec Akhavan-Saless non par respect pour ce dernier qui est aujourd’hui très peu connu, mais, car le projet de réhabilitation de Shajarian et de la fausse opposition s’était éloigné de ses ambitions et cet enterrement n’avait aucune capacité d’influer sur les Iraniens et venir à bout de leur boycott ! [2]

La fausse opposition a alors encore changé son plan en annonçant que le corps de Shajarian sera finalement enterré au pied du tombeau de Ferdowsi, mais cela n’a pu changer la donne, car le régime n’a même pas pu déplacer le même nombre de la veille !

L’enterrement a eu lieu en milieu de la matinée en petit comité sous la direction du fils Shajarian a parlé de l’islam sur le tombeau du poète qui a chanté contre l’occupation de l’Iran par les musulmans ! On pouvait y voir la volonté du régime de mettre fin à son initiative ratée ! De plus, on a une grosse foule sur le parvis à l’extérieur du site du tombeau de Ferdowsi, mais il y avait un gros problème : le ciel au-dessus de leur tête était couvert alors que le fils Shajarian était sous un ciel ensoleillé ! Mais on voit aussi une foule avec un ciel bleu, mais pas avec la même forte luminosité sur les arbres et les visages que pour les VIP, ces arbres et visages ternes sous un ciel bleu indiquent une coloration du ciel de la veille et une augmentation des contrastes pour les visages (qui restent malgré tout ternes). De fait, nous avons conclu qu’il s’agissait des images de la foule de la veille.

Mais sur une vidéo de la BBC Farsi ayant la même luminosité, on a découvert la réalité de la mobilisation sur un court laps de temps entre 26’28’’ à 26’54’’ : moins d’une soixantaine de personnes devant l’entrée du site du tombeau de Ferdowsi sous un beau soleil, soit la moitié de gens présents le matin sur place ! Ces rares gens présents étaient par ailleurs assez âgés, assis sur des chaises, donc pas des jeunes utiles à la fausse opposition. Par ailleurs, aucun de ces vieux n’a affiché une opinion politique permettant d’aider la fausse opposition du régime !

Les actionnaires du régime n’ont pas aimé cette mobilisation riquiqui qui expliquait la fin apolitique de la dernière initiative aventureuse de leurs dirigeants. Ils ont aussi dû estimer que l’enterrement d’un partisan de Khomeiny sur le tombeau de Ferdowsi pourrait donner lieu à des actions fortes contre le régime et son joker chantant. Les actionnaires du régime ont mis en vente des actions pour récolter de quoi acheter des dollars. Les mollahs ont refusé d’acheter. L’indice stable en attendant l’éveil de la fausse opposition s’est écroulé en raison. Les mollahs ont alors augmenté leur taux de conversion au dollar à 30,4 K pour limiter leurs pertes.

Les ouvriers en lutte contre le régime ont alors augmenté la pression sur le régime et ses collaborateurs paniqués en faisant savoir qu’une autre grosse usine d’équipements ferroviaire située à Tabriz était en grève depuis plusieurs jours [3]
.

Les officiers rebelles des renseignements ont aussi invité tous les retraités à manifester contre le régime en leur révélant que le régime avait 10 milliards de dollars de pensions non payés, qu’il ne pourrait jamais rembourser.

Les officiers rebelles des renseignements ont aussi publié un sondage désignant comme un digne porte-parole des Iraniens le chanteur Farrokhzad, virulent opposant au régime qui avait été massacré pour cette raison par des dizaines de coups de couteau en Allemagne. Les officiers rebelles des renseignements ont aussi diffusé une interview où Farrokhzad qualifiait de prostitués les chanteurs qui étaient restés avec le régime (comme Shajarian) enjoignant les Iraniens à se remémorer ses appels à l’action notamment en faveur du prince Reza Pahlavi.

Les mollahs ont alors annoncé un grand succès de leur MAE qui était en Chine. Les gens du régime ont cessé de vendre et l’indice a pu remonter.

Mais in fine, le succès du régime en Chine s’est avéré faux, car Zarif a paru très crispé durant la rencontre. Par ailleurs, Gallup a fait état de bons sondages pour Trump !

La demande de dollar a explosé et son taux aussi : il a été fixé à 30,7 K puis à 31,1 K !

Les mollahs ont zappé leur pion mort à deux reprises et boycotté un nombre incalculable de fois. Shajarian qui était devenu un obstacle aux manifestations anti-régime a disparu emportant avec lui l’option du recours à la fausse opposition.

L’Europe, partisane de cette option, a désespéré. Elle s’est détachée en reprenant le procès du terrorisme des mollahs sur son territoire contre les Moudjahiddines du peuple. Cela semble un ralliement à Trump avant sa réélection pour participer à la guerre contre les mollahs afin de bénéficier de leur chute prévisible. C’est une bonne nouvelle pour les Iraniens en lutte contre les mollahs, mais si l’Europe veut profiter de son revirement, elle doit oublier les Moudjahiddines, mais cela semble difficile, mais cela n’est pas un obstacle à des manifestations en Iran. C’est pourquoi le revirement même imparfait de l’Europe est une bonne chose pour les Iraniens.

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Cette semaine, les Iraniens ont encore marqué des points contre les mollahs en renforçant leur grève et en évitant de se laisser piéger par les mollahs. Ils ont démontré qu’ils étaient d’une part sur la même longueur d’onde et que nourris par la même conscience collective, les mêmes vécus douloureux, ils pouvaient se mobiliser comme après la victoire de Persépolis ou refuser de le faire après la mort Shajarian et de fait avancer au mieux de leurs intérêts sans attendre un ordre spécifique de la principale personnalité en vue de l’opposition Reza Pahlavi.

Cette semaine, grâce à l’erreur des mollahs de réhabiliter un de leurs vieux collaborateurs en héros de la résistance, les Iraniens ont pris conscience de leur unité, leur cohésion, leur communion, leur harmonie, des caractères nécessaires pour mener ensemble des actions efficaces contre le régime.

En prime, ils ont mis la pagaille au sein du régime et ont pu constater le manque de partisans, de cohésion et d’imagination de leurs adversaires. En bonus, ils ont changé la diplomatie européenne.

Cette semaine, les mollahs n’ont pas pu bluffer les Iraniens, ils ont perdu la partie et un joker. Ce joker a malgré lui renforcé la cohésion politique du peuple iranien ! Il est devenu le principal acteur de son avenir et le principal challenger des mollahs et leurs derniers compagnons morts ou vivants.

À présent, ce sont les mollahs qui doivent avancer prudemment ou bien plus hardiment ! Mais cela va désespérer leurs compagnons, accélérer leur envie de fuite et la décomposition de leur régime.
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[1] | Mots Clefs | Résistance : Fausse Opposition |

[2] | Mots Clefs | Résistance : Boycott |

[3] | Mots Clefs | Résistance : Grèves |

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