Accueil > News > Iran : La Chine a baissé ses achats de pétrole iranien



Iran : La Chine a baissé ses achats de pétrole iranien
23.03.2010

Ces dernières semaines, les médias occidentaux mettent toujours en avant le manque de coopération de la Chine pour sanctionner Téhéran. L’agence britannique Reuters vient de se démarquer en publiant sur le site de la BBC un compte-rendu des rapports mensuels des douanes chinoises faisant état d’une baisse de 37% des achats pétroliers de ce pays en Iran.



La Chine a baissé ses achats de pétrole iranien de 37% depuis le début de l’année 2010 soit près de 100.000 barils de moins par jour. De fait, l’Iran qui lui fournissait 11% de 204 millions de tonnes de ses importations a été rétrogradé de la troisième place à la quatrième. Il a en fait échangé sa place avec la Russie qui a dans le même temps augmenté ses exportations vers la Chine de 50%. Cela n’est pas dû à un trop grand écart entre les fournitures russe et iranienne en 2009, mais au fait que parallèlement à la baisse de ses achats à l’Iran, la Chine a augmenté ses importations pétrolières en 2010 de 46%.

Il n’y a pas que la Russie qui ait augmenté ses exportations chinoises en 2010, l’Angola qui était le second fournisseur de la Chine en 2009 a augmenté ses exportations vers ce pays de 72% pour ravir la place du 1er fournisseur à l’Arabie Saoudite qui entre temps a baissé ses exportations de 7%. Au final en raison de ses augmentations très fortes des parts de la Russie et de l’Angola, les mollahs sont en fait passés de partenaires minoritaires (11,2%) à des partenaires négligeables (2,3%).

En fait, l’agence Britannique Reuters nous a appris que Pékin avait de facto commencé à sanctionner les mollahs. Reuters a ainsi contredit l’argument américain de l’opposition de la Chine à toute sanction économique. Il y a une semaine, le Financial Times révélait l’arrêt de livraison des principaux fournisseurs de l’essence à l’Iran, contredisant un autre argument de Washington : l’impossibilité d’imposer un embargo énergétique en raison du refus des fournisseurs. Pris en flagrant délit de mensonge, Washington avait accordé une couverture très faible à cette annonce, cette fois il va plus loin en boycottant à 100% la révélation contradictoire de la Reuters : aucun média ou dirigeant américain n’a cité ou commenté cette nouvelle publiée dans la section persane du site de la BBC. Elle est introuvable sur le net.

Une nouvelle fois, Washington esquive la possibilité pour lui d’adopter des sanctions énergétiques, réputées fatales, à l’encontre les mollahs. Ce refus s’explique par le fait que Washington a besoin des mollahs pour prendre le contrôle de l’Asie Centrale ou encore pour agiter les régions musulmanes de la Chine. De ce fait, il n’a jamais eu l’intention d’adopter des sanctions fatales contres les mollahs : il les a toujours sanctionnés uniquement dans une optique d’intimidation ou de guerre d’usure économique pour les obliger à devenir ses alliés dociles en Asie Centrale.

Nous retrouvons la Grande-Bretagne dans un rôle hostile à l’égard de cette politique d’entente car ce pays, ancienne première puissance mondiale est depuis 1908 le leader du marché pétrolier, mais risque de perdre cette place forte si Washington parvient à soumettre les mollahs avec sa guerre d’usure. Elle multiplie donc les révélations pour entraîner son challenger américain dans une escalade de sanctions vis-à-vis de Téhéran, une escalade qui ne laissera aucune chance à une entente.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir + sur la guerre entre ces deux géants :
- Iran : La Vague Verte qui vient du Londonistan
- (22 mars 2010)

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : selon Reuters |