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Iran : Une profonde méfiance vis-à-vis des Occidentaux
02.11.2009

Deux jours après la réponse presque négative du régime des mollahs à l’offre « stock contre combustible », plusieurs députés de l’Assemblée Islamique d’Iran ont évoqué leur préférence pour une absence de compromis. Ils se sont pourtant gardés d’officialiser ce refus, laissant une part à l’ambiguïté, marque de fabrique du régime des mollahs.



Il y a près de deux mois, Téhéran a accepté la reprise des négociations avec les Six après 14 mois de rupture. Il s’agissait de sa part non pas d’un pas en avant vers un assouplissement de sa position (l’apaisement prôné par Obama), mais d’une simple reculade tactique pour échapper à des sanctions. Il voulait et a obtenu un ajournement des sanctions promises par les Américains en marge du Sommet du G8.

Téhéran s’est au passage retrouvé engagé contre son gré dans un processus d’apaisement dont il ne veut pas car il a fondé son pouvoir sur une certaine capacité de nuisance assumée au Moyen-Orient. Avec le soutien de la rue arabe qui apprécie ses slogans, le régime des mollahs peut déstabiliser les gouvernements des Etats arabes modérés pour faire pression sur leur protecteur : les Etats-Unis. Pour se prémunir contre un soutien américain à des opposants, le régime des mollahs estime que sa seule garantie est de rester maître de l’anti-apaisement et l’une des conditions de cette politique de confrontation est le droit de disposer de milices armées comme le Hamas ou le Hezbollah et ses ramifications africaines ou sud-américaines.

De fait le régime des mollahs et l’apaisement font deux. Engagé contre son gré dans le processus d’apaisement et incapable de s’y soustraire par peur des sanctions, Téhéran a immédiatement commencé à enchaîner les provocations pour pousser les Américains à évoquer à nouveau des sanctions unilatérales et ainsi provoquer la fin du processus multilatéral. Ces provocations ont échoué et il s’est retrouvé à la table des négociations où il a dû faire preuve d’apaisement pour ne pas activer les sanctions. L’un de ses engagements a été d’accepter une offre qui lui avait été faite en mai dernier par Washington de céder 1200 kg de son stock d’uranium faiblement enrichi contre du combustible pour un réacteur de recherche à but médical, vestige de l’époque du Chah. Le volume ciblé par Washington correspond à la quantité susceptible de produire la matière de base pour une bombe nucléaire. Après avoir cédé à Genève, le régime a remis en cause cet engagement car son hypothétique capacité nucléaire militaire menaçante est un élément clef de sa politique anti-apaisement.

Il est aujourd’hui pris entre la nécessité absolue de maintenir cette hypothétique capacité nucléaire militaire menaçante et la nécessité passagère de contrer l’adoption de nouvelles sanctions. Il en résulte une nécessité de flou où il ne dit pas clairement s’il va coopérer ou pas, ni s’il va dire oui ou dire non. Il joue l’ambiguïté. Un jour c’est oui, un jour c’est non, ou alors le même jour le ministre des affaires étrangères dit oui, malgré « une profonde méfiance vis-à-vis des Occidentaux », mais le Parlement (qui n’a strictement aucun pouvoir) dit non pour la même raison. Et au final, c’est non.


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article complémentaire :
- Iran : Petite leçon d’équitation à dos de mollahs
- (31 OCTOBRE 2009)

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- Iran : la France, un prétexte pour refuser l’apaisement
- (21 OCTOBRE 2009)

| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Institutions : Parlement Islamique |
| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-Islamique |