Gloire au Hezbollah | Le Hezbollah est presque tout pour le régime des mollahs car il a le moyen de déclencher des guerres dans la région la plus sensible du monde. De fait, le Hezbollah est idolâtré par la rue arabe, grâce à ce mouvement, les mollahs ont aussi bien le moyen de riposter des agressions étrangères que le moyen d’avoir la sympathie de la rue arabe. Sans ce double soutien, le régime ne saurait survivre. C’est pourquoi, tous les mollahs doivent sans cesse faire allégeance à ce mouvement, participer aux manifestations en gloire de sa mission, mais aussi répéter des slogans très hostiles à Israël et son allié les Etats-Unis.

Cette conduite leur interdit d’avoir un dialogue apaisé avec les Etats-Unis dans le cadre de la crise nucléaire. C’est pourquoi les mollahs refusent ce dialogue. En début de cette année, Obama les a avertis que s’ils ne rompaient avec ce refus, ils se verraient exposés à des sanctions économiques très dures. Pour refuser un dialogue apaisé sans écoper de nouvelles sanctions, Le Conseil de Discernement, véritable centre de tous les pouvoirs en Iran, a eu l’idée de bloquer les négociations en faisant contester par le peuple la légitimité de la personne chargée des négociations nucléaires. C’est ainsi qu’est né le Mouvement Vert accusant Ahmadinejad de fraude. Téhéran espérait enthousiasmer les Occidentaux par l’idée d’une révolution de couleur afin qu’ils soutiennent ce Mouvement, ce qui aurait été la validation d’une absence de légitimité d’Ahmadinejad, l’invalidité de tout dialogue avec lui.

Le scénario n’a pas fonctionné selon les prévisions du régime. Les Occidentaux n’ont pas apporté de soutien à ce Mouvement qui leur paraissait suspect. Pour leur prouver qu’ils se trompaient, le régime a eu recours à des slogans très hostiles à Ahmadinejad, mais aussi contre le Guide suprême qui est le chef spirituel du Hezbollah ! Cette conduite du Conseil de Discernement a été critiquée en interne par le clergé qui a demandé la fin de ces slogans, mais ils reviennent régulièrement quand Téhéran a besoin de relancer ce Mouvement Vert qui est son seul joker pour bloquer un dialogue qui peut lui valoir le désaveu de la rue arabe.

Les 2 manifs | Hier à Téhéran, le régime a fait défiler les chefs du Mouvement Vert en faveur du Hezbollah pour que ses choix hasardeux ne puissent pas nuire à ce qui constitue le socle du régime. Téhéran a fait le nécessaire pour informer ses fans de la rue arabe qu’il ne fallait pas voir dans les adversaires d’Ahmadinejad et de Khamenei des ennemis du Hezbollah. Mais on ne pouvait tout de même pas les mélanger car ceci aurait été la négation du scénario qui parle de 2 camps bien distincts et hostiles !

C’est pourquoi il y a eu 2 journées de Qods à Téhéran : l’une officielle pro-Ahmadinejad et une autre verte et pro-Moussavi. Cette disposition a divisé en deux les troupes habituelles de manifestants professionnels du régime qui sont d’environ 3000 jeunes et 6000 vieux (leurs parents). Au même moment, nous avons appelé nos compatriotes à rester chez eux. De fait le régime a manqué de troupes pour donner l’éclat à son Mouvement Vert. Selon nos sympathisants présents sur les lieux des rassemblements, le régime avait compensé le manque de participants avec des miliciens en civil qui jouaient aux manifestants. C’est pourquoi il n’y a pas eu de défilé de miliciens en tenue pour cette journée contrairement aux autres années !

Le régime a aussi soigné le récit de la journée en abreuvant les médias étrangers de rumeurs de forte participation (« des dizaines de milliers ») et de faux récits de « protestataires battus et arrêtés » pour donner un parfum de vérité à tout cela.

Hier nous avons décortiqué les vidéos de la journée qui ne montraient rien de tel : il y avait très peu de monde. Une dernière vidéo apparue sur le net hier soir confirme les témoignages de nos sympathisants car on voit les miliciens en train de rigoler avec leurs camarades déguisés en manifestants. L’angle de la prise de vue est aussi intéressant, la personne semble montée sur un tabouret.
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Les dépêches de l’AFP-Iran évoquent aussi des « heurts violents sur la place Haft Tir » alors que d’après cette autre vidéo la place était vide (mais au devant ne marchait pas Nathalie).
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L’autre manif | Il n’y a pas que la manif verte qui ait profité des soins du régime pour gonfler ses effectifs, Téhéran a déployé aussi des trésors d’artifices pour donner de l’éclat à l’autre manif, d’autant plus qu’elle devait être couverte par tous les médias officiels du régime et d’ailleurs. Pour parvenir à l’effet recherché, Tous les marcheurs ont été coincés à un seul carrefour de la ville et noyés sous une forêt de pancartes pour brouiller la profondeur de champs.
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Il y avait pourtant moyen de faire autrement car une grue destinée aux photographes était sur place. (cliquez sur les images pour les agrandir)
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Toutes les grandes agences ont fait l’impasse sur cette image derrière le premier plan. Nous l’avons trouvée sur un site de photographes pro-Hezbollah qui travaillaient visiblement au sol ! Cette photo (le 1ière) et d’autres avec la même signature (en dehors de ce carrefour) changent la physionomie de la journée.
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A l’affiche | Pour cacher la faible mobilisation sur les photos, Téhéran avait pensé à remplir l’espace de pancartes. Il serait intéressant d’imaginer cette photo sans les pancartes.
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Ces affiches sont néanmoins dignes d’intérêt car elles constituent la base de la propagande du régime pour duper la rue arabe. Toutes les pistes ont été exploitées !
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Cette année, à cette propagande pleurnicharde de base, le régime a ajouté un élément winner : le jeu online introuvable du nom de « Nid d’espions » dans lequel un jeune Iranien du bassidj (qui d’ailleurs ne ressemble pas à un Iranien) part à la conquête de « Jérusalem occupé par les sionistes » …
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L’invité surprise | Que nos lecteurs juifs ne s’inquiètent pas ! Ce n’est pas pour demain. Le régime a peut-être même fait une surenchère inutile car cette semaine, il recevait un hôte de marque venu du Liban : Abou Sharif, l’envoyé spécial du Jihad Islamique, banche armée du Hezbollah, venu voir de visu que les chefs du Mouvement Vert étaient des fans du Hezbollah. On le voit ici assis à gauche de Abou Ossameh Abdol-Motaï, le responsable du bureau du Hamas en Iran.
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Les deux hommes sont moroses : ils n’ont pas aimé le spectacle dans nos rues : aucune marche terrifiante de miliciens en arme, que des manifs dépeuplées, des photos truquées, des rues vides...