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Iran : Un ralentissement des investissements pétroliers
20.08.2009

DUBAI (Reuters) Par Simon Webb | Le bouleversement politique suite à l’élection présidentielle contestée en Iran a ralenti les efforts des compagnies pétrolières internationales pour trouver un moyen de contourner les sanctions et investir dans les secondes réserves mondiales en pétrole et en gaz.



Seulement quelques mois plus tôt, l’ouverture en direction de Téhéran des Etats-Unis, sous l’impulsion de Barack Obama, a incité les plus puissantes compagnies d’énergies à reconsidérer les risques d’une activité en Iran et dissipé la chape des sanctions qui pourraient dès lors être levées.

Mais le tollé suite aux élections de juin a provoqué l’une des plus importantes crises depuis la révolution islamique de 1979, ralentissant la bureaucratie iranienne et effrayant les opérateurs des grandes compagnies pétrolières.

« C’est dur de ralentir une tortue mais c’est ce qu’il s’est passé », a dit un cadre de la Compagnie Pétrolière Internationale (IOC) sous condition d’anonymat car il n’a pas reçu l’autorisation de s’exprimer publiquement. « Cela a provoqué une chute libre, aucune décision n’est en cours ».

Durant les premiers mois de la présidence d’Obama, les compagnies d’énergies ont initié des contacts avec les administrateurs du secteur pétrolier iranien, pensant qu’avec ou sans le président Mahmoud Ahmadinejad, les relations irano-américaines s’amélioreraient. Mais un terme fut mis à toute tentative de rapprochement et les cadres sont revenus à leur jeu trouble et accaparateur.

« Je pense qu’il n’y pas de point de retour pour l’Iran », selon un cadre d’une autre grande compagnie pétrolière qui a précédemment opéré dans la République islamique. « Rien ne se passe, rien du tout, et je pense qu’il n’y a aucun risque que quelque chose se produise dans les temps qui suivront l’élection ».

Les sanctions ont pendant longtemps empêché les entreprises américaines d’investir dans le secteur énergétique iranien. Les entreprises européennes se sont senties moins astreintes mais elles ont reporté tout nouveau contrat à cause des pressions politiques exercées par les gouvernements occidentaux dont le but est d’isoler l’Iran à cause de son programme nucléaire. L’Occident pense que Téhéran est entrain de développer des armes nucléaires tandis que l’Iran répond qu’il a besoin d’électricité de source nucléaire.

Le corps politique a laissé les géants européens de l’énergie essayer de convaincre l’Iran qu’ils étaient intéressés par des contrats, ceci tout en minimisant leurs intentions dès leur retour au pays.

« L’IOC garde un œil sur la situation afin d’être prête à faire des affaires aussitôt que les choses changeront », a spécifié Ross Cassidy, un analyste du cabinet de consultants Wood Mackenzie. « Ce bouleversement va rendre les choses un peu plus difficiles et plus lentes ».

La plupart des plus grandes compagnies du secteur de l’énergie ont des plans en Iran qu’elles aimeraient concrétiser. La compagnie anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell (RDSa.L), la compagnie espagnole Repsol (REP.MC), Total en France (TOTF.PA) et l’autrichienne OMV (OMVV.VI) disposent sur le feu de projets d’exportation de gaz.

La compagnie norvégienne Statoil Hydro (STL.OL) souhaite mettre en place un contrat de service pour un projet gazier, alors qu’Eni (ENI.MI) en Italie lorgne sur une activité accrue dans le champ pétrolifère de Darkhovin.

CHANGEMENT MINISTERIEL, MARCHE DE L’ENERGIE | Les perspectives de changement au Ministère du pétrole ont exacerbé l’impact d’un bouleversement politique dans le secteur public de l’énergie.

Le président Ahmadinejad est entrain de former son cabinet et de nouveaux visages au ministère ainsi que dans les fonctions supérieures de l’énergie pourraient davantage freiner le développement de ce secteur.

« On s’attend à des changements dans le secteur pétrolier, ce qui mettrait dans l’impasse autant les négociations à venir que l’obtention d’approbations relatives aux activités quotidiennes de la NIOC, la compagnie publique », a dit Julia Nanay, analyste au cabinet de consultants PFC Energy. Téhéran n’a pas signé de gros contrat pétrolier avec des compagnies occidentales depuis des années et s’est tournée vers les compagnies pétrolières et gazières asiatiques qui sont à l’affût d’énergie, ceci a aidé à développer les secteurs. Les entreprises publiques asiatiques sont moins soumises aux pressions occidentales et elles recherchent des sources d’approvisionnement en énergies sûres pour soutenir leur développement à venir. Mais même leur progression s’est vue freinée, selon les analystes.

« Les entreprises asiatiques sont entrain de rééquilibrer leurs relations avec la communauté internationale, ceci au détriment de leurs propres pré requis gaziers et pétroliers destinés à assurer leur sécurité énergétique », selon Nanay.

LE MARCHE DE L’ENERGIE | Le marché de l’énergie, ralenti par les stocks importants et la demande en baisse, a à peine réagi aux bouleversements survenus chez le deuxième plus gros producteur de l’OPEP. L’impact aurait été plus important il y a un an quand les denrées atteignaient des prix records et que les prix du baril étaient calqués sur les tensions politiques du Moyen-Orient.

Les exportations de pétrole iranien n’ont pas été affectées mais les tensions intestines pourraient contribuer à ralentir la croissance de la demande nationale, selon un rapport émis le mois dernier par PFC Energy. Il prévoit que la croissance de demande iranienne en produit pétrolier pourrait se stabiliser à 30 000 bpj cette année contre une croissance de 126 000 bpj en 2008.

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Solutions pour relancer les investissments | 1
- Iran : Un apaisement provoqué par les sanctions
- (20 JUILLET 2009)

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- Iran : Un nouveau projet pétrolier pour se consolider
- (21 MAI 2009)

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Institutions : Politique Economique des mollahs |