Iran : La semaine en images n°60 12.04.2009 Le principal événement de la semaine était sans conteste l’organisation de la Journée nationale de la technologie nucléaire à Ispahan, seconde ville d’Iran, une ville historique, ancienne capitale d’Iran, mais une ville dont le régime se fiche éperdument. Ispahan le lui a rendu en centuple en boycottant massivement sa visite. Le 9 avril 2009 devait être une journée inoubliable. En effet, le régime célébrait à la fois la troisième édition de la « Journée nationale de la technologie nucléaire », mais aussi l’anniversaire de la rupture de ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis. C’est bien délibérément qu’il y a trois ans Téhéran a choisi cette date de rupture pour organiser la journée consacrée aux annonces de ses progrès nucléaires irréversibles. Cette année, il prévoyait des déclarations propres à provoquer une demande américaine de sanctions afin de refuser la main tendue par Obama, une politique qui veut le pousser à faire des compromis. Pour réussir cette journée, le régime avait prévu une grande communion entre le peuple et le président de la république islamique, les deux interlocuteurs des vœux d’Obama. Par la suite, le président allait inaugurer l’Usine de production de combustibles nucléaires pour les réacteurs d’Iran : le détonateur de la journée qui aurait lancé le signal pour une manif anti Obama devant l’ex-ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Le régime avait d’ailleurs produit des affiches hautes en couleur pour affirmer qu’Obama n’est qu’un clone de Bush comme celle-ci (cliquez sur les images pour agrandir).
Il y eut finalement la récente sécheresse énigmatique de la rivière Zayandeh Roud qui paraissait surnaturelle aux yeux des agriculteurs de cette région réputée pour ses fruits et légumes. On a enfin appris cette semaine que les mollahs et leurs complices les Pasdaran avaient créé depuis un an une bifurcation pour détourner l’eau de cette région entière vers la ville de Yazd pour alimenter leurs usines de métallurgie et de cimenterie à forte consommation d’eau. Alors qu’Ispahan sombrait, Yazd a connu la plus forte expansion économique de ces dernières années. Les habitants de leur ville regardent chaque jour le lit sec de cette rivière dont le nom est « Donneuse de vie ».
La foule n’a pas été au rendez-vous et le régime a dû aller chercher en autocars des écoliers et leurs mères à la ville de Naïn, ville située à 100 Km à l’est d’Ispahan. Les médias du régime ont expliqué cette forte présence d’enfants comme le signe de la popularité du président parmi les jeunes !
L’usine | Téhéran s’est réadapté par une fuite en avant en évoquant des progrès nucléaires encore plus éblouissants. Mais le régime n’a pas eu le temps de réadapter les décors de son show nucléaire à ce nouveau scénario. C’est pourquoi, il y a eu peu d’images de la fameuse usine de production de combustibles pour les réacteurs d’Iran. Il manque surtout des images des 30 tonnes de combustibles qui auraient été produits dans ce hangar vide !
Comme d’habitude, le régime a choisi de nier l’évidence en essayant de convaincre le reste du pays du contraire via la pesse : Le régime a zappé la manif microscopique de Téhéran pour se focaliser sur une forte mobilisation populaire à Ispahan tout en affirmant que les Six avaient reconnu les succès nucléaires de l’Iran ! Le principal quotidien du régime a même mis en titre ce dont rêvait le régime pour cette journée inoubliable : L’Iran est désormais une grande puissance nucléaire !
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Mais à Ispahan, on s’en fiche.
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