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Iran : Les Six espèrent jouer un rôle plus important
06.03.2009

Le dernier rapport d’ElBaradei sur le programme nucléaire iranien évoquait des capacités nucléaires militaires accrues. Après l’examen de ce rapport, les Six ont fait une discrète déclaration sur leur unité pour résoudre la crise. | Décodages |



Il y a une dizaine de jours, Mohammed El Baradai, le directeur de l’AIEA, publiait un rapport particulièrement dur sur les activités nucléaires iraniennes. Il reconnaissait des progrès substantiels, insinuant que Téhéran avait réussi à maîtriser le savoir faire nucléaire militaire, mais qu’il ne souhaitait pas fabriquer de bombe. El Baradai espérait ainsi supplanter les pressions américaines pour désactiver le processus pour une entente irano-américaine forcée, et en devenant une source majeure de pression sur Téhéran intimider assez les mollahs pour qu’ils acceptent le compromis des Six en échange d’une reconnaissance honorifique de leur savoir faire nucléaire.

Ne souhaitant aucun compromis avec les Six, mais la poursuite de son bras de fer avec Washington afin de provoquer une crise internationale majeure qui aboutirait à une capitulation américaine, Téhéran a tout fait pour saboter ce rapport et ses conclusions. De son côté, l’Amérique (membre des Six) a utilisé le prétexte de maîtrise du savoir faire nucléaire pour demander plus de sanctions et non un dialogue.

Face à cette approche inattendue, dans son discours devant le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, El Baradai avait abandonné les références sur le savoir faire nucléaire des mollahs pour rester focalisé sur ses conclusions qui recommandaient un compromis via les Six (c’est-à-dire le Conseil de Sécurité), seul moyen pour dénoncer passivement l’unilatéralisme américain.

Or, Washington utilise le Conseil de Sécurité pour légitimer ses sanctions unilatérales contre Téhéran. On est donc retombé dans le processus américain qui accorde des rôles de figurants aux autres membres du Conseil de Sécurité, à l’Allemagne et à l’AIEA.

C’est une situation absurde car en jouant le jeu, les Six renforcent les Américains et en même temps, ils ne peuvent pas abandonner la partie car ils ont d’importants intérêts en Iran et ne peuvent laisser les Américains décider de tout sans aucune restriction. Il en résulte une déclaration bâtarde sur leur attachement à un dialogue que Téhéran n’envisage que comme un moyen pour agacer Washington.

Le seul intérêt de cette déclaration commune est le soutien apporté à l’action de l’AIEA et « à l’impartialité de son directeur général » (le très anti-américain El Baradai), seul moyen pour certains des Six de préparer la résistance en espérant qu’un prochain rapport de l’AIEA puisse enfin supplanter les Américains et rééquilibrer le jeu.


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Pour en savoir + :
- Iran : Les Six se transforment en 3+2+1
- (28 FÉVRIER 2009)

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 | AIEA : Conseil des Gouverneurs |
| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : El Baradei |
| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : inspections, actions et rapports |