La nouvelle diplomatie américaine vis-à-vis de l’Iran aurait duré 9 jours ! Dans un premier temps, Obama a tenté d’amadouer les mollahs en évoquant une main prête à serrer leurs mains si elles n’avançaient pas les poings fermés : Téhéran a répliqué via presses interposées que son seul capital était son poing fermé. Par la suite, c’est Hillary Clinton qui a précisé la pensée américaine en demandant aux mollahs de faire le premier pas, et dans la foulée, les médias ont évoqué l’envoi d’une lettre de réconciliation écrite par Obama. Téhéran a répondu, toujours via la presse, que c’était à Obama de faire le premier pas vers Téhéran en dissolvant toutes les sanctions en place depuis 1980, ce qui signifie l’abandon de l’ensemble des charges, contre une vague promesse de dialogue.

Cette politique d’ouverture (non couronnée de succès) s’accompagnait d’embuscades mortelles contre les Pasdaran via la milice baloutche de Washington et de plusieurs tentatives d’intimidation. Rien n’a réussi à persuader les mollahs. Pire, ils ont surpris en exigeant un premier pas symbolique de la part de ce candidat qui se veut celui du changement !

Dans l’analyse consacrée hier à cette réponse, nous évoquions la nécessité de la révision d’une politique qui semblait être un brouillon. Cette révision prend la forme décevante d’un démenti tardif à propos de la lettre (comme en décembre 2008) et d’un repli non créatif sur la politique de Bush. Ce n’est pas vraiment une solution.

Le démenti sur la lettre confirme le malaise de la nouvelle administration et la politique d’intimidation essayée sous Bush n’a pas fonctionné. Par ailleurs Obama avait promis une autre politique, il devra la trouver ou décevoir ses propres partisans. Sa tâche est drôlement difficile car cette proposition devra satisfaire la politique visible des Etats-Unis (dialogue, démocratie…) sans nuire à sa politique secrète de préparation d’une entente stratégique avec Téhéran pour contrôler le golfe Persique et l’Asie Centrale en vue de brider la Chine et la Russie.

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