Minoui écrit | « C’était un des rares derniers bastions de la résistance démocratique iranienne. En fermant, hier, les locaux du Cercle des défenseurs des droits de l’Homme, dirigé par le Prix Nobel de la Paix, Shirin Ebadi, la police a frappé fort… Interrogée par l’AFP, Narguess Mohammadi, la vice-Présidente de l’association, a expliqué que les policiers étaient entrés dans les locaux sans mandat judiciaire, après avoir bouclé le quartier. Ils auraient alors sommé les personnes présentes sur place d’évacuer les lieux au plus vite. »

Iran-Resist | Boucler le quartier, c’est une invention de Minoui, que nous n’avons vue nulle part, même chez l’AFP ! C’est une annonce forte qui prend le lecteur aux tripes pour l’embarquer dans une ambiance policière, une ambiance qui a un défaut majeur : normalement la milice n’aurait pas dû intervenir car elle n’était pas informée de la tenue de cette réunion sur carton.

S’il s’agissait d’une vraie intervention policière, l’histoire aurait été logique, mais là nous sommes dans le cas d’une mise en scène pour faire de la pub pour Shirin Ebadi, et les détails ne collent pas ensemble. Dans une vraie histoire, on aurait dit que la milice surveillait Ebadi et avait découvert l’affaire, mais ce n’est pas la version donnée par Ebadi. Dans sa version, c’est elle-même qui a informé la milice par souci de transparence ! A présent, elle s’insurge contre cette intervention qui est illégale !

C’est un scénario que joue en permanence Ebadi : s’en remettre au système judiciaire du régime et à ses lois. Ce n’est pas de la dissidence, mais la reconnaissance que le système est juste et le régime un Etat de droit.

Cette histoire tient debout uniquement parce que les journalistes participants à sa médiatisation, comme Delphine Minoui, ne soulignent pas les contradictions des propos, mais les noient dans une masse de plaidoyers larmoyants sur les combats d’Ebadi, combats dont il n’existe aucune trace médiatique.

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Exemple | « Fondé en 2004 par un groupe d’avocats, dont Shirin Ebadi, lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2003, cette association s’est donné pour objectif de défendre gratuitement les étudiants et opposants en prise avec la justice conservatrice iranienne. »

Iran-Resist | En parfaite attachée de presse du régime des mollahs, Delphine Minoui redéfinit le sens même des mots « défenseurs des droits de l’homme » ! Elle restreint ainsi cette activité à la défense des faux dissidents ! En fait, elle cherche à expliquer pourquoi Ebadi ne dénonce pas les violations des droits de l’homme par les lois iraniennes, mais se contente de défendre les faux opposants.

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Minoui poursuit | « Depuis, le Cercle publie régulièrement des rapports faisant l’état des lieux des atteintes régulières aux Droits de l’homme. Ces derniers mois, il avait mis l’accent sur une détérioration de la situation, en s’inquiétant plus particulièrement de la multiplication des peines capitales, notamment contre les mineurs ayant commis un crime avant l’âge de 18 ans. »

Iran-Resist | Où sont stockés ces rapports ? Comment peut-on contacter cette association et signaler une violation des droits de l’homme quand elle ne communique pas son adresse ou son téléphone dans les sites en persan ?

Le seul contact est en français sur le site de la FIDH, Fédération Internationale des Droits de l’homme : une adresse e-mail, un numéro de téléphone qui sonne dans le vide, pas de répondeur, et une adresse délibérément mal orthographiée. Il n’y a rien d’étonnant, le vice-président de la FIDH, animateur de la section iranienne de cet organisme privé est l’ami et le confident de Shirin Ebadi : Abdolkarim Lahidji, un des co-auteurs de la constitution coranique de la république islamique !

C’est aussi ce même personnage, Lahidji, qui a nommé en 2007 Marjane Satrapi, ambassadrice des droits de l’homme alors qu’elle n’a jamais condamné un seul acte de barbarie du régime des mollahs. Au lieu de cela, elle s’est baladée à travers le monde avec un passeport délivré par le régime pour insister sur la nécessité de la révolution islamique. Satrapi aussi est un fan de l’introuvable Ebadi qui insiste également sur la nécessité de la révolution islamique.

Nous demandons donc à voir ces nombreux rapports évoqués par Minoui. Mais nous parions que même pour sauver la face, ils ne seront pas rédigés à la hâte : car la fonction de l’injoignable Ebadi n’est pas de diaboliser le régime, mais de prétendre que ce régime est un Etat de droit où l’on peut mener des activités démocratiques.

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Minoui précise | « Le Cercle a également critiqué début novembre le nouveau code pénal iranien qui ignore, selon ses membres, les droits des femmes et se fonde sur une interprétation « incorrecte » de l’islam. »

Iran-Resist | Sans commentaire.

Enfin après avoir énuméré d’autres exemples de son « franc parler », Minoui se demande si cette « avocate de choc » pourrait « être entendue ? »

Nous sommes tentés de dire Mais oui ! D’ailleurs si le régime a fermé son centre avec autant de bruit, il ne l’a pas empêchée de parler à tous les médias étrangers. Dans un entretien accordé à Corriere della Sera [1], notre courageuse « avocate de choc » a interpellé Obama et l’a invité à « rencontrer immédiatement Ahmadinejad pour un dialoguer sans aucune condition préalable » (même sur les droits de l’homme) !

C’est exactement ce que veut le régime des mollahs !