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L’affaire Kazemi accable le vice-pr. iranien de la FIDH
24.06.2006

Le 24 juin 2003, Ziba (belle - ndlr) Kazemi, reporter photographe iranienne, a été arrêtée. Elle est morte 15 jours plus tard. L’acte du décès est daté du 10 juillet 2003. Elle a résisté 15 jours à l’humiliation, aux insultes, aux menaces, aux insinuations…



Nous publions aujourd’hui la traduction du rapport d’autopsie qui décrit avec exactitude les séquelles de son corps, preuves accablantes contre les responsables du régime des mollahs. Dès lors, son fils Stéphane Hashemi, qui ne dût quitter son esprit durant sa détention, porta plainte et très vite les soupçons ont convergé sur Saïd Mortazavi, un juge interrogateur du régime.

Très vite, deux personnes que nous n’avons cessé de dénoncer sur ce site se portèrent volontaire pour défendre le dossier de cette femme violentée et assassinée. Il s’agissait de deux personnalités insoupçonnables, respectés dans les milieux de défense des droits de l’homme et par ailleurs deux personnes proches l’une de l’autre : Shirin Ebadi et Abdolkarim Lahidji: L’une est Lauréate du Prix Nobel de la Paix et l’autre, Abdolkarim Lahidji, est le président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Nous n’avons cessé de tirer les sonnettes d’alarme sur la conduite peu professionnelle des avocats de Stéphane Hashemi. Nous avons dès le départ été sceptiques quant au show médiatique du procès Kazemi en Iran.

Ce procès a offert au régime des mollahs l’opportunité de se montrer sous un jour moins totalitaire car les régimes totalitaires ne permettent pas à leurs victimes d’intenter des procès contre eux. Ce procès, inutile et sans résultat, a cependant fait une grande publicité à Shirin Ebadi que nul ne connaissait en Iran malgré son Prix Nobel.

Comme on pouvait s’y attendre, le procès a été une simple formalité : un show médiatique, avec des rebondissements prévisibles et la participation d’un Prix Nobel et du vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme, la caution morale de ce show médiatique.

En réalité, Shirin Ebadi, Lauréate du Prix Nobel de la Paix, et Abdolkarim Lahidji, le président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ont apporté leur caution morale à une mise en scène dont les bénéficiaires étaient d’une part le régime, qui l’avait autorisée, et eux-mêmes d’autre part. Leurs intérêts pour l’affaire Kazemi prenait fin à ce moment-là et depuis, l’une et l’autre, Ebadi et Lahidji n’ont cessé de faire obstruction contre les nouveaux éléments qui sont venus se greffer à l’enquête initiale ordonnée par la justice de ce pays totalitaire.

Shirin Ebadi, contre l’avis de son client Stéphane Hashemi, a tout simplement refusé de prendre en compte de nouveaux éléments, comme le rapport médical que nous vous présentons, au motif qu’il ne figurait pas sur le résultat de l’enquête menée par les miliciens du régime des mollahs. L’autre point épineux des suites de la mise en scène médiatique du procès est le désintérêt total de l’équipe Ebadi – Lahidji pour Saïd Mortazavi : à aucun moment l’une ou l’autre n’ont mis à profit leur réputation pour demander des poursuites internationales contre ce criminel. A ce jour, il n’existe aucun mandat d’arrêt ou même de déposition contre Mortazavi à un niveau international. Il est de ce fait impossible d’interpeller l’individu.

Dans les faits, Shirin Ebadi et Abdolkarim Lahidji ont apporté leur caution morale à une mise en scène judiciaire et refusent de faire quoiqu’il soit qui puisse nuire à cette mise en scène. Aujourd’hui, le développement autour de la présence controversée de Mortazavi à Genève nous apporte une preuve supplémentaire de leur complaisance vis-à-vis de la république islamique. Nous avons la certitude que Shirin Ebadi et Abdolkarim Lahidji ne tenteront rien contre Mortazavi durant cette période. Ils se contenteront au mieux de faire quelques déclarations condamnant cette présence, mais rien de concret d’un point de vue judiciaire pour empêcher Mortazavi de rentrer en Iran ou une action médiatique forte contre lui.

Dans ses nombreux déplacements en Europe, parfois accompagnée de Lahidji, à aucun moment durant ces deux dernières années, Ebadi ou Lahidji n’ont saisi l’occasion pour dénoncer la mascarade du procès Kazemi et n’ont profité de leurs rencontres de hauts niveaux pour déposer une plainte contre Mortazavi.

Dans le cas du Prix Nobel, la situation est encore plus accablante. Ebadi est en perpétuels déplacements, mais ne saisit aucune occasion pour dénoncer les injustices en Iran et se concentre sur des sujets particuliers qui sont par le plus grand des hasards, les centres d’intérêts des autorités de la république Islamique.

Ainsi elle est devenue un porte-parole dans le dossier nucléaire et tout le monde connaît ses prises de positions pacifistes alors que son silence sur des cas judiciaires, comme celui de Kazemi, laissent penser que dans certains domaines les situations sont en passe de s’améliorer en Iran et que dans le cas précis de l’affaire Kazemi (et non du procès) que tout a été tenté mais sans résultat.

Or, tout n’a pas été tenté. Mais par contre, au vue des faits, c’est-à-dire de l’absence d’une déposition par Ebadi et Lahidji contre Mortazavi, on peut constater que ces deux-là ont tout tenté pour suspendre le cours d’une enquête indépendante qui dissiperait les zones d’ombres de l’instruction formatée par le régime.

Ebadi et Lahidji ont utilisé l’affaire Kazemi pour asseoir leur réputation de défenseurs des droits de l’homme, mais dans le cas d’une mise en scène judiciaire autorisée par le régime mollahs et ne veulent aller au-delà et ce contre l’avis du plaignant : le fils du victime. IR accuse Shirin Ebadi et d’Abdolkarim Lahidji de collaboration avec le régime qu’ils sont supposés combattre.

IR a la certitude Shirin Ebadi et d’Abdolkarim Lahidji empêcherons l’authentification de tous nouveaux éléments dans ce dossier bouclé par le régime des mollahs et qu’aujourd’hui sous nos yeux, ils modèrent le débat autour de la présence de Mortazavi, le temps que ce dernier puisse regagner l’Iran.

Après deux ans d’obstruction lâche et deux ans de dénonciation, nous avons enfin de compte la preuve que Shirin Ebadi et d’Abdolkarim Lahidji ont pour mission d’étouffer l’affaire Kazemi.

Shirin Ebadi, Lauréate du Prix Nobel de la Paix, et Abdolkarim Lahidji, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) : IR vous accuse.

IRAN-RESIST n’accorde aucun « droit de réponse » à Shirin Ebadi et à Abdolkarim Lahidji.

Leurs actes parleront pour eux, nous les dénonçons afin de les empêcher de continuer à nuire à la lutte contre les violations des droits de l’homme en Iran. Nous les dénonçons pour les discréditer car ils agissent en intelligence avec l’ennemi. Nous demandons leur boycott par les médias et le FIDH et continuerons de dénoncer ceux qui les inviteront ou les soutiendront.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Le Rapport d'autopsie refusé par Ebadi & Lahidji (24.06.2006)

Pour en savoir + sur Lahidji :
- Iran : L'affaire Zahra Kazemi éclabousse RSF (24.06.2006)