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Iran : Passeports pour big business
05.12.2008

Depuis plusieurs années, Washington sanctionne les entreprises non américaines qui souhaitent investir leurs capitaux en Iran. Or, depuis la révolution, l’économie iranienne est devenue rentière et très dépendante de ces investissements, c’est pourquoi leur interruption a tout désorganisé. Les mesures prises par les mollahs pour casser ce processus risquent d’achever l’Iran.



Le plan est simple : Pour rester au pouvoir, les mollahs ont décidé de partager leur mainmise sur les richesses iraniennes en privatisant les usines des industries de base. Ils ont aussi un plan pour concéder les marchés contrôlés par le Bazar à des groupes étrangers (Carrefour, Bel, Mango...).

L’objectif est de transformer les investisseurs étrangers en associés : ces derniers veilleront sur les intérêts internationaux des mollahs et le régime garantira la sécurité de leurs investissements en Iran.

Cette offre généreuse a certes intéressé les investisseurs étrangers, mais ils étaient importunés par la surveillance américaine. Le régime a trouvé une solution intéressante : depuis peu les ambassades du régime dans les pays du golfe Persique vendent des passeports iraniens à 10,000 dollars la pièce.

Ainsi les acheteurs de tout pays peuvent se déplacer en Iran sans que cela n’apparaisse sur leur passeport : ils peuvent ainsi éviter des poursuites et des sanctions américaines. D’un autre côté, en devenant iraniens, ils se placent sous la juridiction de la république islamique et les mollahs gardent la main mise sur les biens vendus.

Cette vente doit se faire au meilleur prix pour l’investisseur étranger, c’est-à-dire à presque rien. C’est ainsi que l’on a assisté avec stupeur à l’annonce de la faillite de la sucrerie géante de Haft Tappeh qui se trouve dans les 5 premiers exportateurs au monde. Ces jours-ci les médias du régime préparent l’opinion pour annoncer les faillites de nos cimenteries et des aciéries d’Ispahan qui sont convoitées par les Russes. Alors que le coût de production de la tonne de ciment est en moyenne de 33 dollars en Iran, soit moins de la moitié du prix européen, le régime a bloqué les ventes en supprimant les subventions aux constructeurs, en fixant le prix intérieur à 100 dollars et le prix à l’exportation à 150 dollars. Les cimenteries n’ont rien vendu et elles sont en faillite, un des Iraniens fraîchement naturalisés a peut-être fait une offre aux mollahs.

En ce qui concerne la concession des marchés intérieurs, le Bazar reste dans le collimateur du régime. Il y a deux mois, le régime a décidé de ruiner les commerçants en leur imposant un nouveau genre d’impôts assez unique au monde à tort appelé TVA. Ce plan ayant échoué grâce à des grèves nationalement suivies, le régime prépare une autre mesure qui sera une véritable bombe !

En effet, il y a deux ans, face à la dévaluation du Rial, le régime et la Banque Centrale Iranienne (BCI) ont libéralisé l’émission des billets de banques par les banques privées (chèques-billets). Ainsi les riches du régime, dont les bazaris, pouvaient en cas de manque d’argent demander l’émission de billets pour leur besoin. 18 mois après le lancement du projet très inflationniste qui arrangeait le régime, la BCI a annoncé le retour du monopole de la création monétaire en invitant les heureux détenteurs de chèques-billets à les échanger contre une version sécurisée de ce produit, émis par la BCI sous le nom d’Iran-chèques. Les Bazaris ont été ravis par cette annonce d’officialisation de cette création monétaire frauduleuse. Ils en ont acquis un grand nombre, mais aujourd’hui, le régime affirme qu’il y a beaucoup de fausses coupures en circulation : ce qui est synonyme d’incertitude sur l’état des avoirs des bazaris. Evidement aucune contestation n’est permise et si les contestataires décidaient de retirer leur argent de leurs comptes, ils pourraient être accusés de vouloir soustraire des preuves à la police… c’est le principe fondamental de la main mise sur les bien vendus !

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Ce qui arrive aujourd’hui aux Bazaris qui ont aidé les mollahs à prendre le pouvoir arrivera sans doute un jour à ceux qui entendent les aider aujourd’hui. Cela ne devrait pas nous donner de l’espoir sur la fin du régime car l’élimination d’un concurrent étranger ravira les autres : ce procédé de capitalisme sauvage est d’ailleurs le meilleur atout des mollahs. Pire encore, pour justifier ce commerce, les futurs associés des mollahs emploieront leur énergie pour prétendre que le régime est bon et populaire.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour en savoir + :
- Iran : Les indicateurs politico-économiques sont en alerte
- (29 novembre 2008)

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |