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Nucléaire : L’Iran met en concurrence la France et l’Italie !
15.10.2008

Le régime des mollahs est sur tous les fronts diplomatiques dans l’espoir de faire bouger les choses en sa faveur et à cette fin, il a mis tous ses serviteurs au turbin, même Larijani qui est en disgrâce.



Il y a une semaine, Larijani recevait une délégation parlementaire française afin de les inciter à diligenter une nouvelle phase de négociations (sans condition préalable) entre l’UE et le régime, négociations pour briser l’isolement de Téhéran et aussi gagner du temps. Nous avions vu juste en analysant cette invitation comme un appât pour encourager d’autres Etats à intervenir pour se proposer dans ce rôle d’intermédiaire. Dès le lendemain, Larijani a quitté le pays pour aller assister à Genève à la rencontre annuelle des présidents de Parlement où il a évoqué l’échec de la politique de la carotte et du Bâton. Devant le parterre de parlementaires, Larijani a appelé tous les participants qui le souhaiteraient à appuyer la tenue de nouvelles négociations longues, les seules qui permettent d’aborder les bonnes options !

En marge de cette rencontre, Larijani a également rencontré la suissesse Micheline Calmy-Rey, la grande amie des mollahs, et a déclaré qu’elle pourrait aussi jouer un grand rôle dans le cadre de la résolution du dossier nucléaire iranien.

Alors que Larijani cherchait à recruter tous azimuts des candidats pour les manœuvres dilatoires du régime ; à Téhéran, au lendemain de la visite de la délégation parlementaire française, c’est Khatami qui recevait 5 autres candidats pour ce rôle d’intermédiaire pour de nouvelles négociations longues.

Lionel Jospin faisait aussi partie du groupe, mais le régime a particulièrement chouchouté deux autres ex-Premier ministres de pays qui sont comme la France des partenaires énergétiques privilégiés de l’Iran : l’italien Romano Prodi et le norvégien Bondevik. Contrairement à Jospin, ces deux-là ont eu le droit de s’exprimer à la conférence sur le rôle de la spiritualité dans le monde moderne et tous les deux ont été reçus en compagnie de Kofi Annan par Ahmadinejad et le Guide Suprême, deux grandes figures iraniennes du respect des droits de l’homme.

Il faut signaler que Prodi (ci-dessous) s’est surpassé en drôlerie face à Ahmadinejad, avec le sourd espoir d’être élu pour ce rôle d’intermédiaire et par ce biais d’intégrer le groupe des Six dont l’entrée lui est refusée par Washington.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Cherchant à créer une saine concurrence entre les prétendants, Téhéran n’a pas pour autant oublié la France qui est son choix préférentiel, en raison de la présidence européenne de Sarkozy et l’affichage pro-Washington du président Français. Un ralliement de Paris serait une victoire absolue pour les mollahs. Pour inciter Paris à accepter de jouer le jeu, Téhéran a d’une part chouchouté Romano Prodi et de l’autre, réactualisé l’offre alléchante que son ministre iranien des Affaires étrangères Mottaki avait faite à Jean-Louis Bianco : « une coopération de la France serait récompensée par la bienveillance des alliés libanais de l’Iran à son égard dans ce pays ». Cette récompense a d’autant plus de valeur que le Liban est le seul allié arabe de la France, cela équivaut à assurer à la France un rôle régional auquel il aspire au Moyen-Orient.

Pour relancer Paris, le régime des mollahs a invité à Téhéran le Chrétien Michel Aoun, chef du Mouvement libre patriotique du Liban et allié du Hezbollah, afin de montrer aux Français que Téhéran avait plus d’un pion sur l’échiquier libanais. Aoun a été reçu par Mottaki (le nouveau copain de Bianco) et ensemble les deux hommes ont tiré à boulets rouges sur la présence des « étrangers » au Moyen-Orient, clin d’œil au rôle régional des mollahs qui se posent en arbitres du jeu : distribuant les bons et les mauvais points, demandant aux Américains de partir, autorisant les Français à revenir.

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Il y a quatre mois, Sarkozy apportait son soutien à une entrée de l’Italie dans les Six, à présent, la France est mise en concurrence face à ce pays pour devenir le partenaire privilégié de Téhéran.

C’est une nouvelle situation scabreuse due aux efforts désordonnés de Téhéran pour agiter les divers alliés de Washington pour les diviser afin de rallonger les délais pour harceler les Américains (en Irak) afin de faire céder l’administration Bush (sur le nucléaire). Ses efforts deviennent d’autant plus agités que le délai est court et son objectif final très difficile à réaliser.

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| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Nucléaire : Négociations sans fins... |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Italie |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Liban |

| Mots Clefs | Pays : Suisse |