Le guide a d’abord salué le gouvernement au grand complet qui avait accompagné Ahmadinejad à son bureau. Il a dit tout le bien qu’il pensait de leur action énergique et leur dévouement de chaque instant. Il a donc recommandé vivement aux médias d’exposer aux Iraniens le rapport que lui avait remis le gouvernement. Puis ce fut une avalanche d’hommages à Ahmadinejad. Plusieurs points ont été abordés, mais à chaque fois il y avait un décalage avec la réalité.

A titre d’exemple, le slogan électoral d’Ahmadinejad avait été la lutte contre la corruption, mais non seulement personne n’a été inquiété, mais en plus Ahmadinejad, sa famille et ses amis s’y sont mis. Dans le présent discours, le guide a évoqué cette promesse, mais il a affirmé qu’en l’absence de corruption administrative en Iran, conformément aux directives révolutionnaires de l’Imam Khomeiny, cette promesse avait été consacrée à la lutte contre la corruption, la dictature et les violations des droits de l’homme par les grandes puissances « au service du sionisme ».

Certes, on retrouve les slogans anti-israéliens du régime, le discours anti-TNP ou encore le plaidoyer tiers-mondiste contre l’universalité laïque des droits de l’homme, mais il y a un plus dans ce discours à l’usage national.

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Tout au long de ce discours, Khamenei n’a cessé de louer excessivement Ahmadinejad pour ses qualités politiques et humaines, et surtout de justifier chacune de ses actions même cette promesse non tenue.

Khamenei est même allé jusqu’à le disculper de ses responsabilités dans l’inflation en évoquant une dérégulation provoquée par d’indispensables réformes de privatisation de l’économie, réformes conçues et défendues par Rafsandjani, le vrai patron du régime.

La référence à cette réforme qui inclut la levée des droits douaniers des produits de base comme le coton, le riz, le sucre… a été essentielle. La mesure provoque une forte augmentation des importations, ce qui peut théoriquement expliquer la hausse de l’inflation en Iran !

Bien qu’en réalité, l’inflation iranienne soit le résultat d’une politique sauvage de planche à billets, Khamenei a utilisé un argument plausible et imparable pour disculper Ahmadinejad ! Il a également évoqué des facteurs extérieurs comme la crise mondiale, la sécheresse de cet été et le grand froid de l’hiver dernier !

Disculpé à 90% de la « faute officielle » de sa présidence, Ahmadinejad est relancé dans la course présidentielle à sa propre succession, comme nous l’affirmions dans les conclusions de notre semaine en images n°27. Le discours est un sérieux revers pour Larijani qui fut longtemps le préféré du guide suprême. La conclusion du guide suprême, porte-parole du vrai patron du régime, ne lui laisse aucune chance.

« Ne continuez pas à travailler comme un homme qui serait dans la dernière année de son mandat, mais un homme qui a encore 5 ans de gouvernance devant lui ! Programmez les mesures et appliquez-les » !

Et l’on pourrait ajouter : « Programmez les mesures et appliquez-les et nous justifierons vos actions ! » Le message est clair : chacun peut avoir droit à sa part s’il reste à sa place.

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