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Iran : Opération mains propres au pays des mollahs !
10.06.2008

Le régime des mollahs vit à l’heure de la purge interne. Un certain Abbas Palizdar, membre d’une commission de recherche et d’enquête sur le système judicaire du régime des mollahs a donné lors d’une rencontre privée les noms de plusieurs hauts responsables corrompus et affirmé que les morts d’un ancien ministre de Khatami ou d’Ahmad Kazemi, commandant des pasdaran dans des accidents d’avion, étaient très suspectes car les deux hommes étaient hostiles à cette corruption.



Palizdar a fait un long discours en citant pêle-mêle des faits graves de détournement des biens nationaux en refusant de donner les noms, mais à chaque fois la salle composée d’étudiants pro-Ahmadinejad applaudissait et invitait l’orateur à balancer ! Ce qu’il s’empressait de faire à chaque fois en se faisant prier (à l’iranienne) et en précisant qu’il dénonçait pour ne pas dilapider les acquis de la révolution. Il s’agit d’une opération « mains propres » qui laisse entendre que tout le monde n’est pas pourri au sein du régime et que la révolution a été déviée par la faute de quelques-uns.

Pour épargner Khomeiny, la balance que l’on dit proche d’Ahmadinejad situe le début de la création des réseaux mafieux en Iran à l’accession au pouvoir de Rafsandjani (1989-1997) et leur développement à la période Khatami (1997-2005).

Pratiquement personne n’est épargné : l’homme a parlé de tout le monde y compris la famille de Rafsandjani (lui-même, son second fils et sa fille), citée brièvement en fin de conférence et accréditée de méfaits si importants qu’une seule conférence ne suffirait pas.

Le guide suprême est cité indirectement dans le cadre d’un trafic d’influence pour l’attribution d’une compagnie de fabrication de pneu d’une valeur de 600 millions de dollars à un illustre inconnu pour 10 millions payables par l’acheteur après la vente des biens de la marque. Selon la balance, l’ex-ministre de la justice, Mohammad Yazdi aurait été l’un des bénéficiaires de l’affaire qui ont récupéré cette usine lors d’une opération de privatisation de cette compagnie via la bourse de Téhéran avec la participation des banques Mellat et Saderat.

Le nom de Yazdi revient aussi dans une attribution d’un droit d’exploitation forestière au fils de celui-ci, Hamid Yazdi, également responsable régional du ministère de la justice dans la région concernée. Il est également question de Mohammad Yazdi dans un trafic des lots de 500 à 2000 automobiles neuves distribuées à des amis pour être revendues. Bizarrement, la balance ne cite pas le fait que les automobiles provenaient d’usines contrôlées par les Rafsandjani.

En revanche sont cités dans cette affaire, Mo’ezi, le directeur adjoint du cabinet du Guide Suprême, Nategh-Nouri, le directeur du bureau d’inspection spéciale au service du Guide Suprême et aussi Rafigh-doust, le directeur de la Fondation des Déshérités et Asgar-Owladi, le patron du parti de la Coalition Islamique (les deux principaux agents de corruption sous Khomeiny).

L’homme qui ne semble pas avoir été arrêté suite à ses accusations a aussi évoqué les 12 mines de charbon attribuées au clan de Vaez Tabassi (le Sultan de Khorassan), les carrières de marbre attribuées l’ayatollah Emami Kashani (membre du Conseil des Gardiens et principal prêcheur de la prière de vendredi à Téhéran), les carrières de sable contrôlées par l’ayatollah Khaz’ali, le marché du sucre contrôlé par l’ayatollah Jannati et les douanes de l’aéroport de Téhéran contrôlées par Nategh-Nouri.

Cependant, ces déclarations censées avoir été faites au cours d’une réunion confidentielle devant 53 personnes sont actuellement diffusées sur le site (Rooz) contrôlé par Rafsandjani, le seul qui a traversé cette avalanche de révélations sans que l’on parle en détails de sa corruption qui est de notoriété publique.

On ne peut que se montrer perplexe face à cette opération, d’autant plus que très serein et magnanime, le régime a dénoncé dans les médias ces déclarations comme étant l’œuvre d’un candidat aux législatives proche d’Ahmadinejad qui aigri par son échec aux dernières législatives a formulé des accusations sans fondement ni preuves. La sérénité affichée par le régime se veut la preuve d’une tolérance face à la liberté d’expression.

Le régime nous avait joué cette comédie en organisant une opération de dénonciation de Rafsandjani (voir les photos) par des jeunes prêtres révoltés. Le régime reste dans ses trips de fausses oppositions, fausses dénonciations afin de relancer par la manière forte la théorie de la guerre des clans. Quand les jeunes prêtres avaient publiquement désavoué Rafsandjani, l’Iran se trouvait dans une situation similaire : face à une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité.

Aux mêmes maux, les mêmes remèdes, Téhéran offre aux occidentaux le spectacle d’un régime presque démocratique en évolution et l’espoir d’un renouvellement des cadres qui pourraient avoir une autre approche dans le dossier nucléaire.

Cependant, l’affaire donne la mesure de la corruption dans le pays. On se souvient que dans un récent article de Malbrunot, Amir Taheri, un journaliste iranien qui roule pour les britanniques, avait déclaré que les Pasdaran avaient fait reculer la corruption. Un certain Jérôme Monod nous a aussi vanté il y a peu la respectabilité du régime des mollahs.

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Pour en savoir + sur les fortunes des mollahs :
- Embargo : Les craintes affichées des mollahs milliardaires
- (10.02.2006)

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