Jeudi dernier –dernier jour de la semaine ouvrée chez les musulmans-, la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni avait posé comme condition à tout progrès dans les discussions avec Damas la rupture de ses liens avec l’Iran, le Hezbollah et le Hamas. Nous avions, dans notre analyse, souligné l’échec très prévisible de cette exigence absurde car l’alliance triangulaire Téhéran-Damas-Hezbollah est la pierre angulaire de la survie du régime Syrien et celui des mollahs.

En guise de réponse à Tzipi Livni, le surlendemain (samedi 1er jour de la semaine suivante), la Syrie a expédié sans tarder son ministre de la Défense le général Turkmani à Téhéran pour s’afficher aux côtés de tous les pontes de son seul allié vital. Turkmani s’est rendu à Téhéran au même moment que Khaled Mechaal, le président du bureau politique du Hamas.

Fait rare, le général est resté plusieurs jours en Iran et a terminé son déplacement en apothéose par un nouvel accord de défense mutuelle. Cet accord n’est pas le premier du genre et comme le précédent singé en 2005, il prend le contre-pied des sanctions qui menacent l’axe Téhéran-Damas.

Le précédent accord avait trait à une assistance mutuelle pour protéger les deux pays contre les pressions internationales concernant son programme d’armement (pour l’Iran) ou concernant les poursuites contres les officiers syriens dans l’affaire Hariri (pour la Syrie). L’Iran s’engageait par exemple à garantir l’asile aux officiers des renseignements syriens qui auraient pu être inculpés par les Nations Unies ou le Liban.

Le présent accord est conçu pour être une réponse nette aux exigences israélo-américaines : Téhéran et Damas insistent « sur le soutien mutuel de chacun à l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’autre dans les instances internationales et régionales », et affichent aussi une unité de vision à propos d’Israël et des Etats-Unis qualifiés de « forces étrangères et d’occupation, sources de l’insécurité et de l’instabilité dans la région ». Téhéran et Damas affirment vouloir conjuguer leurs efforts pour les faire « partir ».

Hier le quotidien israélien Haaretz affirmait qu’Israël était préoccupé par un projet iranien de faire dérailler la reprise des négociations de paix avec la Syrie en prenant pour cible des Israéliens à l’étranger. Haaretz se trompe : l’axe Téhéran-Damas qui a un connu un passage à vide fin 2006 se porte bien (malgré les exagérations des mollahs) et est renforcé par les intempéries actuelles. La dernière tentative pour faire divorcer ce couple atypique a encore échoué.

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