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Iran : Larijani s’en va pour déstabiliser les négociations en cours
21.10.2007

Le négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, a démissionné. Téhéran invoque une raison qui ne justifie pas ce départ. Pour nous, il s’agit d’un nouveau moyen pour remettre en cause le dernier accord de coopération conclut entre Larijani et L’AIEA.



Officiellement | Après la visite à Téhéran de Vladimir Poutine, Larijani avait évoqué une nouvelle solution proposée par le président russe. Moscou n’avait pas démenti l’existence de cette proposition, mais Ahmadinejad l’a fait. Voici donc la raison officielle du départ de Larijani qui n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine.

Décodages | En réalité, nous assistons à un procédé que l’on peut qualifier de Khatamiste. En effet, de 2002 à 2005, le régime des mollahs a signé de nombreux accords avec la Troïka européenne et quand il a fallu les honorer, il a changé l’interface des signatures : Khatami a laissé sa place à Ahmadinejad et ce dernier a tout remis en cause en bloc effaçant tous les accords qui coinçaient les mollahs. Dans le cas présent, l’accord qui coince est celui du 21 Août 2007 qui engage les mollahs à faire la lumière sur l’ensemble de leurs activités nucléaires.

En remplaçant Larijani qui est un des éléments importants du régime, les mollahs ont deux objectifs : relancer le thème de la division interne du régime et perturber les négociations en cours. Il s’agit clairement d’une mesure pour déstabiliser les interlocuteurs, en l’occurrence l’AIEA et l’Europe qui soutient la solution négociée. Cette déstabilisation délibérée est d’autant plus perturbante que Saïd Jalili n’a jamais participé aux négociations nucléaires. Il était le responsable de l’Europe occidentale et de l’Amérique au ministère des affaires étrangères. Les n°2 de ce ministère (dispatchés par secteurs géographiques) sont en réalité les responsables du service d’espionnage du régime et les préposés à la coordination des attentats et du terrorisme dans leur secteur.

Par ailleurs, c’est une fois de plus délibérement que le régime a remplacé Larijani par un homme étranger au dossier au lieu de le remplacer par son n°2 Javad Vaïdi. Mais l’objectif n’était pas d’éloigner Larijani qui aurait fait une faute et de mieux le rempacer, mais de déstabiliser les négociations en cours.

Pour amplifier davantage la crise et encore plus déstabiliser la situation, le régime des mollahs souffle le chaud et le froid quant à la présence du démissionnaire pour une sorte de passation des pouvoirs lors de la prochaine réunion prévue (avec Javier Solana) dans le cadre de l’accord du 21 août.

Selon le régime des mollahs, « il se peut que Larijani assiste à ces négociations, il n’est pas, non plus, à exclure que Larijani et Jalili se rendent ensemble à ces négociations, mais il est tout aussi possible que seul Saïd Jalili y participe ».

Who is Saïd (Saeed) Jalali | Larijani lui-même avait succédé au faux-modéré Hassan Rohani selon la même méthode déstabilisatrice. Rohani était un mollah, Larijani un milicien des Pasdaran et ex-directeur des chaînes de télévisions islamistes arabophones financées par les mollahs et le nouveau Saïd Jalili est officiellement un bassidji lettré, sa thèse de doctorat était : « le modèle de la réflexion politique de l’Islam telle que représenté dans le Saint Coran ».

Notre intello de service est également l’auteur d’un livre sur la « Diplomatie internationale de Mahomet », livre enseigné par l’intéressé à l’université ! On ne sait pas s’il faut rire ou bien pleurer.

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