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Iran : La crise improvisée au sein du régime
09.07.2007

Le régime des mollahs a vraiment besoin de sortir de la crise nucléaire et ne pas se voir infliger de nouvelles sanctions. En réalité, il est très atteint alors que de nombreuses sociétés refusent d’appliquer les sanctions imposées par l’ONU. Ceci est la preuve que l’économie iranienne était déjà mal-en-point et que les déclarations sur son épanouissement et ses réserves étaient fausses.



Mais la république islamique d’Iran n’est pas un Etat comme les autres : il est persuadé qu’il doit amplifier la crise et inventer de nouvelles crises pour faire oublier la sienne. L’un des axes choisis par le régime des mollahs est de faire revenir aux affaires des soi-disant modérés. Les mollahs espèrent que les Occidentaux leur accorderont un délai supplémentaire dans l’espoir que ces soi-disant « modérés » abandonneront l’enrichissement. Tout est fondé sur « ce que pourraient penser les Occidentaux en observant le désordre politique en Iran ».

Le seul souci est qu’il s’agit d’une tactique pour retarder les nouvelles sanctions et non une sortie honorable pour arriver à une entente. Par conséquent, le régime a toujours besoin de « ceux qui ne sont pas des modérés ». Pour satisfaire cette quadrature de cercle, c’est-à-dire tromper les Occidentaux sans se séparer définitivement des agités utiles comme Ahmadinejad, le régime des mollahs fait semblant d’être une « démocratie en crise ».

Cependant tout est faux et tout relève d’une chorégraphie plus ou moins improvisée. La loi est pourtant claire : le président n’a aucun pouvoir réel et tout ce qu’il fait peut-être défait par le Conseil du Discernement ou par le Guide Suprême. Mais le président du Conseil du Discernement râle beaucoup sans rien faire et le joker du régime, le Guide Suprême, reste invisible.

Les deux plus puissants centres de décision du régime participent implicitement à la propagation du désordre politique en Iran, alors qu’in extremis, le Guide Suprême peut destituer Ahmadinejad. Mais dans ce cas, le régime se priverait de son agité officiel, « celui qui refuse l’abandon de l’enrichissement ».

C’est la pensée tordue des mollahs : pour tromper les Occidentaux, rien de mieux qu’une crise politique durable, avec des évolutions violentes et l’intervention de nouveaux venus inconnus au bataillon (Heydari, Behdad…). Dans ce cadre voulu de crise du régime, on fait fermer des journaux (qui ne sont en rien en désaccord avec aucune des politiques controversées du régime), on parle de coup d’état rampant dans les medias, on condamne à mort des manifestants, on pendra certainement des innocents, et jours après jours, des voix se lèvent contre ces exactions sans que le Guide Suprême ne se manifeste.

Ce désordre voulu permet également au régime de refuser de répondre aux exigences du Conseil de Sécurité : sa nouvelle excuse sera que les Etats-Unis veulent renverser le régime et donc ce dernier refusera d’accepter les résolutions adoptés par les Américains. Cette crise n’en est pas une, mais elle montre l’absence d’option du régime : il ne veut pas renoncer à son bras de fer avec la communauté internationale, bras de fer qui a pour objet le régime lui-même et une reconnaissance de son rôle régional.

Il en va de l’avenir du régime qui dépend de ses ingérences terroristes dans les affaires Libanaises, Palestiniennes ou Irakiennes. L’enjeu est vital, mais la chorégraphie est improvisée, poussive et imprécise comme l’ensemble des activités des mollahs.

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Pour en savoir + sur cette « démocratie en crise » :
- Iran : Les rumeurs de la division au sein du régime
- (20 juin 2007)

Pour en savoir + sur la permanence de la crise :
- Débat interne en Iran : l’analyse européenne est erronée
- (25 septembre 2006)

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

| Mots Clefs | Réfomateurs & dissidents : Presse Réformatrice |

| Mots Clefs | Institutions : Les Racines de la Révolution Islamique |