Le moment est bien choisi car il y aura une prochaine passation de pouvoir en Grande-Bretagne. Les mollahs évoquent ainsi la présence des troupes américaines en Irak tout en sachant que le sujet de la présence Britannique en Irak est un sujet sensible.

Il y a des menaces implicites car la mémoire de la prise d’otages des marins Britanniques est encore vivace : L’invasion américaine « a été un désastre, faisons en sorte que le retrait ne soit pas aussi un désastre… Un retrait immédiat pourrait conduire au chaos, à la guerre civile. Personne ne réclame un retrait immédiat des forces étrangères. Mais il devrait y avoir un plan », a-t-il précisé sur un ton modéré !

L’interview est un mélange de menaces modérées et de propagande. Ainsi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a moqué la présence des forces étrangères en Iran au prétexte de la « guerre contre le terrorisme ». Cette attitude est le résultat direct du refus des Etats-Unis de condamner les ingérences des mollahs en Irak et de divulguer les preuves qui les accusent explicitement. Comme nous l’avons écrit, les Américains cherchent un arrangement (deal) avec les mollahs et se gardent de les diaboliser afin de ne pas saborder le dialogue nécessaire pour sceller cet arrangement régional.

Ainsi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères s’est même permis d’inverser la situation et de prétendre que non seulement le régime des mollahs n’approvisionnait pas les terroristes irakiens, mais qu’au contraire, d’importantes quantités d’armes étaient introduites en Iran depuis l’Irak !

Propos un peu incohérents qui seraient censés corroborer les déclarations de son supérieur à Charm el Cheikh. L’opinion Britannique, qui s’oppose à la présence des troupes en Irak, pourrait être sensible à ce genre de propos. En revanche, ces propos auront de la peine à convaincre les Irakiens et autres musulmans sunnites qui sont convaincus du rôle négatif joué par les mollahs en Irak.

La Grande-Bretagne cherche à se désengager de l’Irak tout en cherchant à présenter les mollahs comme un partenaire fiable dans la région. La Grande-Bretagne accorde une tribune au représentant des mollahs pour s’exprimer.

Les Britanniques aussi souhaitent un deal avec les mollahs. Mais contrairement aux Américains qui cherchent à placer leurs pions (comme Hamid Karzaï), les Britanniques souhaitent le maintien en état du régime car ils comptent de nombreux alliés parmi les mollahs actuellement au pouvoir en Iran.

Le clergé chiite iranien est l’allié historique des Britanniques en Iran et ces derniers figurent parmi ses meilleurs partenaires commerciaux.

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