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Iran : Dieudonné retrouve ses amis à Téhéran
28.01.2010

Dieudonné est encore à Téhéran. Cette fois, il ne veut pas libérer Clotilde Reiss, mais parler cinéma en toute liberté avec quelques amis français qui l’accompagnent. Cela veut dire se lâcher en public sur le thème des juifs méchants sans risquer une amende. Une ode à l’indifférence sous toutes ses formes.



Depuis des années à l’occasion de l’anniversaire de la révolution islamique, le régime des mollahs organise les journées de FAJR (ou aube en arabe) que les Iraniens appellent les journées de ZAJR ou torture. Cette période de 10 jours a son festival de cinéma, le Festival de Fajr qui a récompensé les plus grands cinéastes du régime, ceux qui à l’étranger font semblant d’être des artistes dissidents.

Cette année, tous ces employés culturels du régime ont boycotté le festival en guise de protestation pro-Moussavi. Cette affaire a obligé certains cinéastes étrangers comme Ken Loach, Peter Brook, Philippe Lioret et Elia Suleiman qui avaient accepté d’aller à la table des mollahs lapideurs à se rétracter en passant à côté de jolies récompenses en nature. Du coup, nos amis intellos de gauche ont également raté l’occasion de croiser Dieudonné, une certaine Maria Poumier (écrivaine et professeur de l’Université de Paris) et un certain Antoine Ribas-Carbo, critique, invités de marque dans la catégorie « cinéma anti-sioniste ».

Mais dans cette affaire, les plus grands perdants sont les mollahs et leurs trois invités qui espéraient faire du bruit pour leur enseigne personnelle à l’occasion de la Journée internationale de la commémoration de l’Holocauste. Privés d’interlocuteurs de grande valeur médiatique, ils se sont contentés d’un échange libre à huis clos dont le thème était par hasard : « Les abus du sionisme en France sous Sarkozy, l’agent des sionistes ».

On a alors droit à trois discours à charge contre le président Français qui se distingue ces derniers temps dans les médias comme le défenseur de nouvelles sanctions contre les mollahs. Les discours sont des copies inversées de propos tenus par Sarkozy sur Ahmadinejad ou le régime. Puisqu’il a parlé d’Ahmadinejad comme d’un fraudeur, Dieudonné parlera de Sarkozy comme d’un président controversé élu grâce à des fraudes massives. Puisque le président Français a parlé des violations des droits de l’homme en Iran, Maria Poumier et Antoine Ribas-Carbo l’ont tour à tour traité de menteur en lui attribuant plusieurs crimes contre l’humanité. Le tout recouvert d’une épaisse couche de sauce anti-sioniste.

Sarkozy, le fraudeur | C’est Dieudo qui a ouvert la séance en affirmant que « lors des dernières élections présidentielles, les Français avaient voté en appuyant sur un bouton sans savoir ce qui se tramait derrière sur le réseau électronique et ont été surpris en apprenant l’élection de Sarkozy ». Selon Dieudonné, « le débat sur les fraudes informatiques (orchestrées par les sionistes) n’est pas encore clos en France ». « Le doute persiste », selon l’humoriste. « C’est ce qui explique selon lui que Sarkozy renvoie l’ascenseur à ses protecteurs sionistes en couvrant de ses soins les Franco-sionistes. Un des exemples de cette protection serait le soutien à Guilad Shalit alors que Sarkozy ne soutient pas les Franco-palestiniens qui croupissent dans les prisons israéliennes ».

Sarkozy, le menteur complice des violations sionistes des droits de l’homme | Après le premier sujet détaché de la date commémorative qui a motivé cette triple intervention, on a recollé au sujet avec Maria Poumier qui a fait part de « sa certitude que l’holocauste était un grand mensonge », avant de saluer « le courage d’Ahmadinejad qui a su par sa pugnacité vaincre la propagande omniprésente des sionistes ». Le quart d’heure négationniste a en fait servi d’introduction pour identifier les sionistes et leurs amis comme des menteurs car dans la foulée, Poumier a enchaîné sur les « mensonges de Sarkozy ».

Selon Maria Poumier, « le président Français devrait cesser de fustiger les violations des droits de l’homme dans d’autres pays car il est lui-même un ennemi des droits de l’homme puisqu’il couvre un réseau qui prélève des organes sur les enfants palestiniens tués pour les vendre à des prix élevés à des riches familles franco-sionistes ».

Sarkozy, le dictateur liberticide | Après Sarkozy, trafiquant d’organes, on a eu droit à Sarkozy l’ennemi des libertés fondamentales dans l’intervention d’un certain Antoine Ribas-Corbo, « conseiller cinématographique du Parti anti-sioniste ». Selon ce dernier, « Sarkozy a récemment acheté des drones pour bombarder les mouvements français de libération ! Il a également interdit le libre accès aux médias des gens qui souhaitent dénoncer les crimes israéliens par des articles ou des caricatures. La liberté d’expression serait également bafouée en France car on interdit le tournage ou la diffusion de film anti-sioniste ».

Bref, ils en avaient gros sur la patate. Mais nos trois artistes anti-sionistes ont convenu que « le dernier refuge pour les libertés d’expression restait la république islamique » qui va d’ailleurs financer un documentaire de la redoutable Maria Poumier (qui est aussi fan de Castro). Les invités ont enfin « félicité leurs hôtes d’avoir réussi le combat qui va bientôt anéantir le sionisme » (fin annoncée chaque année).

Ce sont des discours (affligeants pour leurs auteurs) que nous avons lus à maintes reprises dans les journaux du régime ou entendus dans ses médis audiovisuels. C’est le format de base pour les conférences, festivals, séminaires ou autres rencontres culturelles organisés par le régime en Iran ou ailleurs. Il n’est pas possible d’y échapper.

C’est d’ailleurs le propos de cet article : il ne s’agissait pas de commenter les fleurs d’intestins du trio dorloté par les mollahs, mais de signaler l’ambiance dans les évènements organisés par les mollahs pour dénoncer ceux qui fréquentent silencieusement ces rencontres pour glaner des budgets pour leurs films comme c’est le cas pour de nombreux cinéastes français.

Le problème n’est pas Dieudonné, mais ces cinéastes ou acteurs bien vus comme (Binoche ou les habitués cannois) qui mangent à la table des mollahs et en échange invitent les cinéastes lobbyistes des mollahs dans les festivals Européens permettant au régime de diffuser des films qui donnent une image normale de l’Iran.

Ce texte est diffusé pour vous inciter à écrire aux invités étrangers [1] de ce festival afin de connaître les raisons qui les ont poussé à accepter l’invitation à un festival qui célèbre une boucherie. Pourquoi ont-ils accepté d’être reçus par un régime qui a dépénalisé la pédophilie, qui lapide les femmes et qui pend des mineurs ? Quel est le prix de leur indifférence ?


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article complémentaire :
- Iran : Non au cinéma cosmétique de Jafar Panahi
- (8 DÉCEMBRE 2006)

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| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs |
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[1Cinéastes qui avaient accpeté l’invitation des mollahs en 2010 | Adrian Biniez, Nils Gaup, Marc Recha, Keira Muratova, Karola Hattop, Philippe Lioret, Alejandro Gonzales Almendras, Andrey Borisov, Feliks Falk, Dominique Othenin-Girard, Kazuraki Kiriya, Florian Gallenberger, Krisamapang Rachala, Nicolas Steil, Dante Lam, Jean Paul Jeau, Pavel Lungin, Arne Meunch, Murat Pay, Leon Cheo, Mamatkulova Naraiza, Jie Li, Daniela Risch...