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Iran : Missiles perdus en haute mer
05.09.2009

Un quotidien autrichien affirme que l’Etat russe a envoyé sa marine militaire pour libérer le Cargo Arctic Sea car il souhaitait récupérer des missiles S-300 achetés clandestinement par les mollahs à des trafiquants russes. L’info est plausible car Moscou ne souhaite plus livrer ces missiles anti-missiles à l’Iran.



Cela fait plusieurs années que le régime des mollahs a acheté 5 batteries de DCA russe S-300, un système balistique ultra performant capable de repousser toutes formes d’attaques aériennes ou balistiques.

Dès l’annonce de cet achat, Bush s’est opposé à sa livraison car ce système anéantissait l’effet anxiogène de ses menaces de frappe punitive sur l’Iran. Poutine, alors président, a répondu qu’il n’y avait aucun accord russo-américain interdisant la vente d’équipements militaires défensifs à l’Iran, mais il s’est bien gardé de livrer cet équipement car il savait que dès sa réception, Téhéran deviendrait incontrôlable. Il serait enfin libre de s’engager dans une escalade guerrière avec les Américains avec l’espoir de les faire capituler face à la crainte d’une guerre d’usure touchant le couloir pétrolier du Golfe Persique. Poutine a eu peur de donner aux mollahs la clef magique pour parvenir à un arrangement avec les Américains, une entente fort nuisible pour la Russie dans tous les domaines.

Au centre des craintes russes se trouve l’accessibilité de l’Asie Centrale. Cette région riche en gaz, pétrole, uranium et des métaux précieux est accessible depuis 4 pays : la Russie, la Chine, l’Afghanistan et l’Iran. Les deux premiers font tout pour se garder l’exclusivité d’accès à cette région sans façade maritime : ils soutiennent militairement les Talibans et aussi les mollahs dans leur bras de fer avec Washington. Si l’Iran parvenait à un arrangement avec l’adversaire américain de ces deux Etats, la Chine serait privée d’un gaz bon marché et facile d’accès et la Russie de son contrat d’exclusivité pour transporter le gaz d’Asie vers ses clients européens, contrat qui lui apporte une grande partie de ses revenus en devises et le droit de se poser en fournisseur unique de l’Europe. Moscou craint donc réellement tout arrangement entre Téhéran et Washington. C’est pourquoi, après Poutine, son successeur Medvedev a continué cette politique de refus de livraison des S-300 aux mollahs.

L’intervention lourde de la marine russe, évoquée par le quotidien autrichien Salzburger Nachrichten, qui a demandé la mobilisation d’un grand nombre de bateaux de guerre et de sous-marins russes pour intercepter l’Arctic Sea en haute mer avec sa cargaison, son équipage et ses pirates fait état de la très haute importance pour Moscou de priver Téhéran de ce joujou capable de faire basculer le destin de l’Asie Centrale.

Dans le même temps, l’achat clandestin des mollahs en Russie et le recours à des pirates pour récupérer la cargaison interdite font état de l’extrême importance de cet équipement pour le régime et sa disponibilité à mettre en place les scénarii les plus invraisemblables pour contourner la vigilance russe.

C’est la seconde fois que Téhéran échoue pour se doter de S-300 par une voie détournée. L’année dernière, les mollahs ont acheté 3 batteries aux Biélorusses qui comme tous les alliés sincères de Moscou ont eu droit à leurs S-300 livrés en temps et en heure sans faire de chichi. Moscou avait attendu la dernière minute pour faire capoter l’opération grâce à des révélations intempestives sur le site de l’agence de presse russe RIA NOVOSTI.

Cette fois, il n’est pas incertain que les Russes aient laissé l’opération s’engager pour moucher les mollahs encore une fois à la dernière minute. Il est beau le couple irano-russe.

Malgré ces coups bas, les deux alliés ont trop besoin l’un de l’autre pour divorcer.


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Pour en savoir + :
- Iran : La Russie attend le bon moment pour livrer les S-300
- (23 MARS 2009)

An accurate additional article :
- IRAN : RUSSIA IS EXPECTING FOR THE RIGHT MOMENT TO DELIVER THE S-300
- (23 MARS 2009)

PS | C’est exactement le jour de l’interception de l’Arctric Sea que Téhéran a demandé à l’AIEA l’adoption d’une résolution interdisant les frappes aériennes contre les centrales nucléaires.

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Institutions : Puissance militaire des mollahs |