Iran : La semaine en images n°68 07.06.2009 Dans une semaine, on saura le nom du prochain président du régime des mollahs. Il s’agira très probablement de Mahmoud Ahmadinejad élu au premier tour avec plus de 65% des voix dans un suffrage avec un haut taux de participation probablement supérieur à 80%. Pour faire admettre ces résultats qui seront aussi un plébiscite pour le régime et son programme nucléaire, le régime a entrepris depuis une semaine, la transformation de l’impopulaire Ahmadinejad en héros des plus démunis. (cliquez sur les images pour les agrandir) Depuis 8 jours, tout tourne autour d’Ahmadinejad et il en sera de même et jusqu’au vendredi 12 juin. Il y a une semaine, le régime a mis en scène des troubles dans les régions frontalières avant de prétendre que le président sortant avait réussi à ramener le calme et la stabilité. Puis, Téhéran a tout axé sur son premier débat présidentiel avec son interlocuteur modéré Moussavi. La semaine dernière, le régime a laissé courir la rumeur que les adversaires d’Ahmadinejad voulaient annuler leur débat avec lui ! Nous avons alors vu ses partisans dans les manifs avec un quotidien qui avait publié à sa une : Le peuple s’impatiente pour le face à face entre Ahmadinejad et les autres candidats (images déjà publiées dans la semaine en images n°67).
Il n’y a eu aucun média même d’opposition pour dire que les dénonciations d’Ahmadinejad étaient souvent assez floues ou concernaient de vieilles affaires sans grand intérêt et connues de tous les Iraniens. La raison de ce succès unilatéral est que Téhéran a même réussi à embarquer dans ce manège les opposants iraniens heureux que l’on parle enfin de ce qu’ils n’ont jamais cessé de dénoncer à savoir la corruption de Rafsandjani, le véritable patron du régime. Or, Ahmadinejad n’a pas du tout visé Rafsandjani, mais ses fils, une astuce qui permettra au régime de clore cette mise en scène de la guerre contre la corruption via un procès en diffamation qui finira par un verdict quelconque. Il existe même une preuve de la fausseté de cette mise en scène des attaques d’Ahmadinejad contre Rafsandjani : au lendemain du dit débat, les deux hommes se sont croisés à la cérémonie commémorative du 20ième anniversaire de la disparition de Khomeiny et se sont montrés très complices.
C’est un festivoile d’images de popularité qui tranchent avec son image de l’été 2007 quand le régime pensait à le remplacer par Larijani qui à l’époque avait le même profil en moins sulfureux.
Dans ces conditions, c’est très difficile pour les autres candidats de rivaliser avec Mahmoud. Moussavi tient vaguement le coup, mais les deux autres sont largués. Alors que faire ? Mohsen Rezaï a opté pour le déguisement !
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