Il y a quelques jours, Téhéran avait affirmé qu’il ne discuterait avec les Six « que sur la base d’un ensemble de propositions relatives à ses exigences sur le nucléaire, mais aussi sur ses exigences sur les grandes questions régionales ». Téhéran agissait ainsi selon sa stratégie qui consiste à pousser ses interlocuteurs à faire d’importants compromis afin de n’en faire aucun.

Face à cette stratégie, la nouvelle administration américaine a adopté depuis longtemps la tactique d’esquive. Il s’agit d’ignorer toutes les provocations de Téhéran et de dire oui à toutes ses exigences afin de ne lui donner aucune occasion de bouder et ainsi l’amener à faire un jour le premier pas pour participer volontairement à un dialogue, lequel l’engagera nécessairement à faire preuve d’apaisement, c’est-à-dire à agir contrairement à sa vocation d’agitateur régional.

Cette tactique a pris le contre-pied de tout ce qui se faisait avant : Téhéran provoquait par des insinuations, les Etats-Unis ripostaient par des nouvelles sanctions et Téhéran se disait agressé et exigeait des compensations. C’était une situation idéale dans laquelle les Etats-Unis passaient pour l’empêcheur d’avancer. Or, désormais, Washington accepte tout, sourit à tout ! De fait, Téhéran ne peut plus se poser en victime d’une injustice et en plus doit éviter de se montrer ouvertement agressif pour ne pas passer pour l’empêcheur d’avancer. C’est pourquoi, il s’est rabattu sur des discours moins belliqueux et sur des manœuvres dilatoires de type procédurier avec ce paquet de propositions relatives à ses diverses exigences, paquet dont chaque point pourrait donner lieu à de très vastes débats.

Il est presque certain que dans le cadre de leur tactique d’esquive, les Etats-Unis étudieront le document sur la paix et la justice sans s’attarder dans ces débats, pour dire assez rapidement oui à toutes les exigences des mollahs afin de les engager dans un processus de dialogue et d’apaisement.

En guise d’avant-goût de cette approbation sur tous les sujets, Hillary Clinton a fait part de la volonté des Etats-Unis à « avoir la plus large coopération avec l’Iran ! »

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Pour en savoir + :
 Iran – Etats-Unis : La grande esquive
 (16 AVRIL 2009)